Madan Dulloo, leader de l’USM : « Insatisfaction générale sur les prix des médicaments »

« C’est un budget qui a été bien accueilli par certains, mais qui n’a pas pu satisfaire d’autres. Un budget fait provision normalement pour une année financière. Il y a des mesures qui sont bien accueillies, mais d’autres qu’il faudra mettre en œuvre pour qu’on puisse voir leurs retombées. Les prévisions font état d’une baisse du taux d’inflation, la croissance dans certains secteurs et le gouvernement a prévu des soutiens à d’autres. Cela me fait penser à l’époque où j’étais ministre de l’Agriculture, où nous exportions des produits agricoles comme des légumes, des fruits et même des fruits de mer, du thé. Malheureusement, aujourd’hui, nous sommes dans l’obligation d’importer tous ces produits.

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«  J’espère qu’avec les mesures incitatives aux agriculteurs, planteurs et éleveurs, les pêcheurs auront les résultats escomptés. En ce qui concerne la balance de paiements, nous constatons un gros déficit. Nous espérons qu’avec les mesures budgétaires, il y aurait une hausse dans la croissance.

«  Malheureusement, des personnes qui ne sont toujours pas satisfaites malgré le soutien aux défavorisés, aux opprimés et aux jeunes en ce qu’il s’agit de la modernisation des collèges et des nouveaux cours de formation. Je constate aussi qu’il y a une insatisfaction générale sur les prix des médicaments. Il y a eu plusieurs propositions, comme par exemple avoir recours aux services des importations parallèles et aux génériques.

« J’apprécie aussi les provisions pour l’écologie pour faire face au réchauffement déjà planétaire. Dans l’ensemble, les prévisions indiquent que le secteur du tourisme et les services financiers continueront à se développer. Ce n’est pas un programme gouvernemental et beaucoup de gens disent que c’est un budget électoral. L’USM attend le programme de ce gouvernement pour faire davantage d’analyses et de critiques nécessaires. »

Bhavish Jugurnath (économiste) :

« Avec toutes ces mesures sociales,  attendons-nous à voir grimper l’inflation »

« Ce budget marque un nouveau style dans la façon dont il a été présenté. Contre toute attente, le gouvernement a pu nous épargner toute hausse d’impôt. Les pessimistes peuvent dire que le budget n’a pas été assez audacieux, tandis que les optimistes apprécient l’approche conservatrice du budget.

« En général, les mesures annoncées sont courageuses à bien des égards, mais leur mise à exécution sera cruciale.

« Le véritable test reste cependant l’inversion de la tendance à la baisse de la croissance du PIB du pays et la capacité du pays à augmenter le revenu national et les flux d’investissements directs étrangers. Si les perspectives de croissance du PIB de 7 % en 2024 et de 78 % de Statutory Debt en 2024 sont atteintes, nous regarderons en arrière et applaudirons cette nouvelle ère du développement !

« Le ministre des Finances s’est attaqué à ces défis avec une vision généralement claire des moyens d’atteindre ces objectifs, soit stimuler l’investissement, façonner une nouvelle structure économique, la confiance et une combinaison raisonnablement bonne de nouvelles politiques et initiatives. « La principale mesure étant le revenu minimum garanti à Rs 20 000 et l’introduction de l’allocation Égalité des chances pour chaque ménage gagnant moins de Rs 20 000 par mois.  Cependant, avec toutes ces mesures sociales, nous devons nous attendre à voir l’inflation augmenter. Le budget devrait relancer la croissance à un degré acceptable, à condition que la mise en œuvre effective des mesures annoncées soit conforme aux intentions. C’est là que se situera le test réel.

« Dans l’ensemble, un budget établi dans des circonstances inédites appelle à la solidarité et à la protection sociale. Le défi de rebondir demeure et seul le temps nous dira à quel point ces mesures auront été efficaces.»

 

Johanne Hague (Prism Chambers) :

« Reste à voir si le Finance Bill ne nous  réserve pas des surprises désagréables… »

« Pas de grande surprise sur le plan fiscal …en attendant le Finance Bill. Nous ne nous attendions pas à des mesures drastiques cette année, encore moins durant une période pré-électorale.

« Il y a l’introduction d’un Corporate Climate Responsibility Levy à hauteur de 2% des profits – nous présumons, comptables – d’une compagnie dont le chiffre d’affaires dépasse Rs 50 millions. Nous devrons attendre le Finance (Miscellaneous Provisions) Bill 2024 pour cerner l’étendue précise de cette nouvelle taxe, notamment la date à partir de laquelle elle s’appliquera et si elle affectera aussi les compagnies du global business. Avec l’introduction de la CCR, certaines entreprises seraient désormais sujettes à un taux d’imposition effectif de 19% (incluant de CSR Levy).

« L’extension du Partial Exemption Regime pour inclure d’autres catégories dans le domaine des paiements et de l’intelligence artificielle s’inscrit dans la stratégie de promouvoir ces filières qui si elles sont correctement encadrées et développées, se veulent prometteuses pour l’avenir de notre centre financier.

« Reste également à voir si le Finance Bill ne nous réserve pas des surprises désagréables, comme cela a parfois été le cas précédemment. Que veut dire par exemple le paragraphe C66 (Miscellaneous) de l’annexe du discours budgétaire qui prévoit des amendements dits techniques, devant servir à clarify, fine-tune, plug loopholes and harmonise » nos lois fiscales. Let’s wait and see…”

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