MALBOUFFE | COVID-19 et Comorbidité : De quoi creuser sa tombe … avec ses dents !

Dr DIPLAL MAROAM

Dans la pathologie de la COVID-19 – comme dans tant d’autres d’ailleurs –, le phénomène de la comorbidité joue un rôle non négligeable, ce qui explique, dans une grande mesure, le nombre de victimes relativement important enregistré dans des pays riches où la malbouffe constitue un facteur aggravant dans le développement du phénomène. Car, manger trop salé, trop sucré, trop gras ou une consommation abusive d’une alimentation carnée accroît les risques d’hypertension artérielle, de diabète type 2, d’obésité et de maladies cardio-vasculaires.

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Les glucides, communément appelés sucres ou encore jadis, hydrates de carbone, représentent la première source d’énergie que l’organisme peut aisément mobiliser et utiliser, mais en excès, ils sont stockés dans les réserves sous forme de glycogène et peuvent même être transformés en graisses (triglycérides) dans les tissus adipeux. L’on distingue deux types de sucres : lents et rapides. Les sucres rapides, aussi appelés monosaccharides, sont promptement absorbés et métabolisés, mais ont l’inconvénient de stimuler trop brusquement le mécanisme de régulation de la glycémie, car possédant un index glycémique élevé, et de ne pas pouvoir caler la faim de façon prolongée. Les sucres lents appelés polysaccharides sont, eux, absorbés progressivement par l’intestin, car devant préalablement se décomposer en molécules glucidiques élémentaires – glucose, fructose, galactose selon le cas – et comprennent : (1) l’amidon que l’on trouve dans les aliments d’origine végétale surtout les céréales, les légumes secs, les féculents et certains fruits et (2) le glycogène d’origine animale nettement moins répandu, mais qui, en revanche, peut être fabriqué par l’organisme et emmagasiné au niveau du foie et des muscles. Il y a aussi la cellulose, présente dans les végétaux, constituant la structure des fibres végétales qui facilite le transit intestinal, mais qui n’est pas assimilée par notre organisme. Un repas équilibré doit contenir les deux types de sucre. Malheureusement, la tendance actuelle est de substituer aux sucres lents des sucres rapides par une diminution de la consommation de légumes secs et de féculents au profit des boissons gazeuses, des pâtisseries ou des barres chocolatées.

D’autre part, les corps gras sont des lipides présents dans l’alimentation et dans le corps et dont la fonction primordiale est d’apporter à l’organisme une quantité d’énergie suffisante à son épanouissement. Cependant, ils jouent aussi un rôle dans le transport de certaines protéines dans le sang et entrent dans la constitution des hormones et membranes de toutes les cellules. Une alimentation équilibrée et saine doit essentiellement comporter une part suffisante de lipides; ce sont les excès qui sont nuisibles et constituent un facteur important de comorbidité. Les lipides diffèrent de par leur longueur et la structure de certains de leurs composants : les acides gras. Ceux-ci comportent des liaisons entre les différents éléments qu’ils renferment. Lorsque toutes les liaisons sont simples, l’on dit que l’acide gras est saturé et quand certaines d’entre elles sont doubles, il est insaturé. Si l’acide gras comporte une seule double liaison, il est mono-insaturé et s’il comporte deux ou plus, poly-insaturé. Il est important d’équilibrer ses apports lipidiques et surtout de ne pas abuser d’aliments contenant trop de graisses saturées.

Il convient de souligner que la moitié des lipides alimentaires est présente de manière cachée dans de nombreux aliments, principalement d’origine animale. Ces graisses sont d’ailleurs essentiellement saturées. Les viandes grasses sont le mouton, le porc et également, mais dans une moindre mesure, le bœuf. La volaille est classée comme maigre tout comme le sont généralement les poissons, renfermant en effet 1 à 10% de graisses qui sont riches en acides gras poly-insaturés. Les produits laitiers, le chocolat, la charcuterie, la pâtisserie sont bien fournis en acides gras saturés alors que les œufs contiennent d’autres types de graisses, principalement du cholestérol, raison pour laquelle ils sont notamment déconseillés aux personnes présentant une cholestérolémie relativement importante. Certes, le cholestérol, apporté par l’alimentation, mais également synthétisé dans le foie et la muqueuse intestinale, joue un rôle essentiel au bon fonctionnement de l’organisme ; cependant, tout excès – l’hypercholestérolémie – représente un sérieux facteur de risque pour la santé.

Ainsi, en impactant sur le système immunitaire, la comorbidité favorise le développement des infections et leur propagation. Et en privilégiant le plaisir gustatif du court terme, l’homme, comme le dit si bien le dicton, ne fait que creuser sa tombe avec ses dents.                                                                                                                        

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