Marday Venkatasamy : « On ne peut se permettre de devenir une nation désindustrialisée »

Le président de la MCCI, Marday Venkatasamy, a lancé une mise en garde hier contre le risque de désindustrialisation. « On ne peut se permettre de devenir un pays désindustrialisé », a-t-il lancé dans son discours lors d’une cérémonie organisée en marge de la 170e assemblée annuelle de la MCCI.

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« Lorsqu’on parle de changement climatique et d’environnement économique international, il faudrait revoir notre stratégie de sécurité alimentaire, et cette question est étroitement liée à la politique industrielle », a-t-il dit. Il a ainsi observé qu’en 2018, 80% de notre consommation alimentaire, d’une valeur de Rs 35 milliards, ont été importés. « Whilst this is reflective of our openness strategy, it also reflects our vulnerabilities to any disruptions in international trade or weather disruptions affecting freight operations », a-t-il souligné.

Pour Marday Venkatasamy, il est essentiel que Maurice dispose d’une base industrielle en mesure de produire et de fournir un minimum des besoins locaux en matière de consommation. « Même si nous évoluons vers une économie de services, nous devons maintenir notre base industrielle afin d’assurer notre autosuffisance. Pour ce faire, le gouvernement devra donner les incitations nécessaires pour soutenir et permettre aux entreprises d’investir dans des machineries, dans l’innovation, mais aussi pour être compétitifs par rapport aux produits importés en s’assurant que ces derniers soient de haute qualité et être certains qu’il n’y ait pas de “dumping” sur le marché local. »

Il a également plaidé pour une amélioration des infrastructures portuaires afin d’éviter que les opérations portuaires soient bloquées en raison des conditions climatiques. De même, il a souhaité une amélioration de la connectivité aérienne avec les pays africains, arguant qu’actuellement, il nous faut 36 heures pour se rendre à Lagos.

Le président de la MCCI a rappelé que la Chambre a été « une pionnière » concernant l’introduction de nouvelles technologies et la création d’un écosystème autour des achats hors taxe à l’aéroport. « Aujourd’hui, il est essentiel d’intégrer la chaîne des valeurs de l’industrie touristique afin de créer une offre de valeur pour les touristes qui viennent à Maurice », explique-t-il. Le vieillissement de la population a aussi été présenté comme « the most important issue facing the economy ». Et d’estimer « pratiquement impossible de créer un développement économique dynamique avec le vieillissement de la population ».

Au chapitre des services financiers, Marday Venkatasamy a souligné que Maurice a été le premier pays au monde à introduire une “digital assents licence”. « We should continue in this direction with innovative solutions to establish ourselves as an international financial centre in the region. We are a country where there is a rule of law, and stable economy. We should be able to leverage on this in order to use Mauritius as a platform. » Le président de la MCCI a par ailleurs trouvé « déplorable » que « seulement 0,2% du PIB » soit consacré aux recherches et développement. « On devrait pouvoir atteindre le niveau de 2 à 3% du PIB », estime d’ailleurs Marday Venkatasamy, qui a plaidé pour la relance de l’Innovation Box Regime, « qui a un grand potentiel à Maurice ».

Il a finalement plaidé pour une croissance inclusive. Pour lui, l’essentiel de la stratégie économique « n’est pas de savoir si le pays doit atteindre un taux de croissance de 5 à 6%, mais de savoir comment améliorer le niveau et la qualité de la vie de tout en chacun, comment Maurice peut atteindre une situation de plein-emploi ». Selon lui, « la plannification est au coeur de ce débat », ajoutant que « regulatory and economic impact assessments should be the priority before the implementation of business-related legislations ».

Le ministre des Affaires, des Entreprises et des Coopératives, Sunil Bholah, s’est pour sa part longuement appesanti sur les mesures prises par le gouvernement pour encourager l’entreprenariat et pour soutenir les PME.

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