Mardi au parlement : le PM dénonce le « cinéma de très mauvais goût » de l’opposition

Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a fait une sortie en règle contre le député du Parti travailliste (PTr) Arvin Boolell, dont il a dénoncé le « cinéma » au tout début de son discours. Ainsi, il rappelle que le député Boolell avait été suspendu de la Chambre jusqu’au vendredi 19 novembre et qu’il aurait pu regagner son siège pour la séance du mardi suivant. C’était lors du Summing-Up des débats sur les amendements à l’Independent Broadcasting Authority Bill à l’Assemblée, mardi.

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« Mais le mardi 23 novembre, il est absent. Et pourtant, Monsieur le président, il a mis une affaire en Cour, car il conteste sa suspension. Il voulait être présent au Parlement pour faire son travail. Mais lorsqu’il n’est pas suspendu, il choisit de ne pas venir au Parlement », dit-il.

Le Premier ministre poursuit ses attaques contre le député rouge : « Pour la séance du 26 novembre, où l’Independent Broadcasting Amendment Bill est inscrit à l’agenda, il soumet son nom comme intervenant avec les deux Whips, et son nom figure sur cette liste. On s’attendait donc que ce dernier allait venir à 15h. Je pensais qu’il était un peu fatigué et qu’il devait se reposer, et peut-être qu’une fois l’heure arrivée, il ferait son apparition, comme il l’a fait aujourd’hui sous les applaudissements de l’opposition. Mais au moment de son tour pour intervenir, il ne vient pas. D’ailleurs, il n’est jamais venu le 26 novembre dernier. »

Pravind Jugnauth reprend sur le même ton : « enfin, et je ne sais pas s’il passait du bon temps ailleurs, mais aujourd’hui il conteste lorsqu’il a perdu son tour. Il dit qu’il doit intervenir. De cette opposition qui se proclame transparente, j’aurai espéré savoir pourquoi le député Boolell n’est pas venu à deux reprises. D’après mes renseignements, il faisait sa lune de miel, et tant mieux pour lui. Monsieur le président, tous les membres de l’opposition ont suivi le cinéma d’Arvin Boolell. Voilà quel genre d’opposition nous avons ! Au lieu de faire un cinéma de très mauvais goût, ils feraient mieux de venir au Parlement pour s’exprimer démocratiquement. »

Parlant de l’Independant Authority (amendment) Bill, l’opposition s’est exprimée contre ce projet de loi à l’intérieur comme à l’extérieur du Parlement, poursuit l’orateur. « Ils ont tout simplement joué aux Petty Politics, car leurs arguments ne sont pas soutenables. » Répondant aux critiques de l’opposition sur la pénalité administrative qu’imposera l’Independant Broadcasting Authority (IBA) aux radios privées, il devait déclarer que le député Reza Uteem « a fait croire que la pénalité sera de Rs 500 000 indépendamment de la gravité de l’infraction ». Il se dit ainsi étonné du Cheap Politicking et de la démagogie des avocats de l’opposition à ce sujet. « Au fait, c’est l’amende maximale qui est de Rs 500 000 », dit-il.

Les articles 25 et 26 de l’IBA Act actuelle, explique-t-il, autorisent cette autorité à suspendre ou à révoquer un permis d’opération. « Ces deux sections sont sévères dans le sens où elles peuvent empêcher une radio d’opérer, alors que le nouveau texte de loi, lui, propose tout simplement une pénalité administrative, au lieu d’une suspension ou une cessation. Il est illogique de préférer une cessation ou une suspension de permis d’opération plutôt qu’une pénalité administrative », ajoute-t-il.

En sus de cela, dit-il, la pénalité peut être contestée devant un Review Panel ou auprès de la Cour suprême en rappelant que « le concept de pénalité administrative n’est pas nouveau au sein de notre juridiction. Elle existe déjà dans la Bank of Mauritius Act et dans la Financial Services Act. Il existe encore d’autres entités qui appliquent la pénalité administrative, telles que le Medical Council, le Professional Architects Council et le Pharmacy Council. »

Abordant les critiques à l’effet que la pénalité maximale est trop élevée, il fait ressortir que « le chiffre d’affaires le plus conséquent pour une radio pour l’année financière se terminant à juin 2019 était de plus de Rs 125 millions, alors que la pénalité maximale est de Rs 500 000 .»

Il rappelle aussi qu’il a été dit que le gouvernement « aurait un agenda caché derrière ce projet pour museler les radios privées ». À ce titre, il a tenu à rappeler qu’une tentative avait été faite en 2007 par l’ancien Premier ministre, Navin Ramgoolam. « Une ébauche d’un projet de loi avait été préparée par l’ancien régime pour mettre sur pied un Broadcasting Compliance Committee, qui appliquerait des Administrative Fines relatives au code de conduite, au code d’éthique, au Code of Advertising Practice ou pour intrusion dans la vie privée, etc. En sus de cela, ce comité serait en mesure d’appliquer une pénalité as may be prescribed. Aucune provision pour le droit d’appel n’était prévue. C’est pourquoi le gouvernement n’a aucune leçon à prendre du PTr », poursuit-il.

Concernant le renouvellement du permis des radios privées, qui passe de trois à un an, Pravind Jugnauth explique que « le concept existe pour les cliniques privées, dans l’agro-industrie, pour le Bunker Fuel, dans les services financiers », ajoutant que « 22 des 23 permis de la Gambling Regulatory Authority l’appliquent aussi ».

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