MARDI PHILO : La philosophie créatrice selon Gilles Deleuze

Les trois professeurs de philosophie des lycées français Geneviève Ginvert, Emmanuelle Soubou et Joseph Cardella reprennent le cycle des « Mardi Philo » à la médiathèque de l’Institut Français de Maurice, ce mardi 13 octobre à 18 heures, avec un des penseurs français les plus consistants de la deuxième moitié du XXe siècle, souvent classé comme post-structuraliste. Ils se pencheront, en effet, sur l’ouvrage que Gilles Deleuze a coécrit à la fin de sa vie, avec Félix Guattari, sous le titre « Qu’est-ce que la philosophie ? »
Déconstruisant minutieusement les propositions les plus autorisées et les mieux connues sur son activité et sa fonction, Gilles Deleuze retrace dans son ouvrage une autre histoire de la philosophie. Il se retourne ainsi sur l’activité qui l’a animé toute sa vie, et revendique plus haut et fort que jamais l’idée chère à Nietzsche selon laquelle philosopher, c’est créer des concepts… Spécialiste de ce penseur, Gilles Deleuze s’est notamment fait connaître grâce à son ouvrage « Nietzsche et la philosophie ». Deleuze le cite en introduction, quand il a défini la mission des philosophes comme ne devant plus « se contenter d’accepter les concepts qu’on leur donne, pour seulement les nettoyer et les faire relire, mais il faut qu’ils commencent à les fabriquer, les créer, les poser et persuader les hommes d’y recourir. » Il clame aussi dans l’ouvrage que les intervenants vont présenter et commenter mardi : « La philosophie est l’art de former, d’inventer, de fabriquer des concepts », avant de faire un rappel sur la définition qu’en faisaient les inventeurs de la philosophie occidentale, les Grecs qui avait remplacé le sage par le philosophe.
Ayant suivi l’enseignement de Jean Hyppolite et Georges Canguilhem à La Sorbonne, Gilles Deleuze a enseigné en lycée jusqu’en 1956, avant de franchir le Rubicon de l’université, puis de poursuivre ses travaux à l’université expérimentale de Vincennes, qui accueillait les nouveaux courants de pensée avec une extraordinaire ouverture d’esprit à cette période. S’appuyant sur une réflexion analytique sur l’histoire de la philosophie, il s’est engagé effectivement dans un travail de création conceptuelle unique en son genre. Aussi vivra-t-il cette grande aventure intellectuelle en toute complicité avec le père de l’antipsychiatrie à la française, Félix Guattari, avec lequel il a également écrit « L’Antidipe » et « Mille Plateaux » apportant un regard acéré sur la psychanalyse et le capitalisme.

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