L’Hindu Rakshak Sena, une nouvelle équipe constituée pour contester l’élection de renouvellement de l’exécutif de la Mauritius Sanatan Dharma Temples Federation, prévue le 2 août, veut apporter un vent de changement au sein de cette fédération pendant les trois prochaines années.
L’Hindu Rakshak Sena dont l’emblème est le lotus représente une alternative aux trois autres équipes en lice qui ont dirigé la fédération pendant 21 ans. Elle souhaite apporter « une bouffée d’air frais » et promouvoir les valeurs universelles de l’hindouisme dans notre pays multiracial. Les 17 candidats posant sous le symbole “shivkamal” ont élaboré un programme en 15 points qu’ils comptent réaliser durant leur mandat.
Bhojraj (Bushan) Ghoorbin, le leader de l’Hindu Rakshak Sena a, lors d’une rencontre avec la presse hier à l’hôtel Saint-Georges, à Port-Louis, soutenu que le groupe « est neutre, dynamique et apolitique qui travaillera de concert avec le gouvernement du jour pour l’avancement de la communauté ». Selon lui, le groupe gardera la neutralité, et avec sa volonté de travailler avec tout le monde, invitera également le leader de l’opposition lors des célébrations de fêtes et d’autres activités.
Bhojraj Ghoorbin a déclaré que « vu la gravité de la situation », les présidents des temples ont fait appel à lui et aux autres dirigeants de l’Hindu Rakshak Sena et proposé « une nouvelle alternative » pour se débarrasser des dirigeants qui ont depuis plusieurs années enfermé la fédération dans un ghetto. « Nous allons créer une synergie avec les autres composantes de la nation mauricienne afin de soutenir des projets pour le bien-être de tout un chacun », a-t-il affirmé. Le programme en 15 points était déjà prêt depuis janvier et l’Hindu Rakshak Sena était particulièrement actif pendant la période de confinement avec la distribution de “food packs” aux nécessiteux. De plus, les 141 temples de l’île ont été dotés de haut-parleurs et de caméras de surveillance placées dans les lieux de culte pour décourager les vols.
L’équipe actuelle composée de Somduth Permala, Ashish Woochit et Raj Sunt avait promis monts et merveilles, « mais n’a rien fait pendant trois ans », selon l’Hindu Rakshak Sena. À deux semaines de l’élection, a poursuivi le représentant de l’Hindu Rakshak Sena, « ils ont essayé de faire enregistrer 40 délégués représentant une dizaine de temples ». Le bureau de l’Electoral Commission a rendu caduc l’enregistrement de ces nouveaux délégués. Il a dit ne pas faire confiance également à Rajendra Ramdhean qui avait été suspendu pendant deux mois pour une affaire d’achat de voiture neuve.
Élaborant sur un autre point, Bhojraj Ghoorbin trouve « ridicules » les propos de Somduth Dulthumun selon lesquels il augmentera les subsides à Rs 10 000 pour chaque temple s’il est réélu président de la MSDTF. Selon lui, le gouvernement accorde un subside de Rs 19 millions annuellement à la MSDTF et il y a environ 300 temples à travers le pays. « Où Somduth Dulthumun trouvera les fonds nécessaires pour subventionner les temples ? » s’est-il demandé.
Gawtum Lallbeeharry, le secrétaire de l’Hindu Rakshak Sena a, pour sa part, déclaré qu’il est grand temps de damer le pion aux « roder bout » qui ont été à la solde des politiciens pendant trop longtemps. « Comment faire confiance à une équipe dont un des candidats a été condamné par la cour et un autre connu pour ses frasques en Italie ? Pendant 21 ans, les autres équipes ont régné, blanc bonnet, bonnet blanc, et il faut remettre sur les rails cette fédération. » Il a souligné que le symbole du “shivling” choisi initialement par l’Hindu Rakshak Sena a été rejeté par la Commission électorale qui avait affirmé « qu’il est interdit d’utiliser les représentations des divinités hindoues et qu’on n’avait trouvé rien à redire lorsque les autres avaient choisi le trishul et le diya ».
Gawtum Lallbeeharry a concédé qu’il y a eu des pressions afin que l’Hindu Rakshak Sena fasse une alliance avec l’équipe de Dulthumun mais « qu’elle n’a pas cédé sous les pressions ».
Parmi les projets élaborés pour les trois prochaines années, l’Hindu Rakshak Sena compte créer une “database” pour la collecte et la dissémination d’informations. Sont aussi prévus des ateliers de travail, la rénovation des temples, la création d’un Hindu Solidarity Fund, un multicomplexe à Ébène, la distribution de caméras de surveillance et du “sound system” aux temples, des allocations à des enseignants travaillant dans les “baitkas” qui sont de l’ordre de Rs 1 500 mensuellement, un panel anti-conversion, un comité des sages et des négociations avec le gouvernement indien pour faciliter des pèlerinages en Inde. L’Hindu Rakshak Sena organise un rassemblement des délégués le 31 juillet à 18h au Tamil League à Réduit.
Les 17 candidats du Hindu Rakshak Sena sont Bhojraj Ghoorbin, Gawtum Lallbeebarry, Roshan Sookraz, Vikash Anghnoo, Aanil Awotur, Rajram Bhugowon, Panray Bhugwant, Dhununjay Burhgoa, Rohit Jibna, Prem Jodha, Indranee Lochee, Gawtum Mantadin, Daby Parsad Rambur, Roshun Ramracheea, Bhameshwar Sumroo, Iswarduth Toory et Sachin Ubhee.