Mauritius Telecom | Suspension – Raj Rughoonath s’en remet à l’ICAC

  • Le syndicaliste dénonce le « non-respect des procédures » dans la vente de câbles de cuivre usagés à un particulier
  • Selon lui, l’offre « la plus élevée » n’a pas été retenue

Après sa révocation comme président de la Mauritius Telecom Employees Association (MTEA), Raj Rughoonath a été suspendu de ses fonctions de Warehouse Assistant à Mauritius Telecom (MT) hier, avec une menace de limogeage pesant sur sa tête. Estimant que cette sanction « est liée aux dénonciations » annoncées depuis quelques jours, il s’est rendu à l’ICAC ce matin et y a déposé une plainte concernant la vente de câbles usagés par MT à un particulier. « Les procédures n’ont pas été respectées », dit il. De même, il a déposé des documents concernant des « tentatives de corruption » par un cadre de la compagnie envers un ancien employé. Selon Raj Rughoonath, les procédures concernant l’appel d’offres RFP 145/07/2017 « n’ont pas été respectées ». C’est ce qu’il a déclaré à l’ICAC ce matin. Cet appel d’offres concerne la vente de câbles en cuivre usagés. Selon l’appel d’offres, il y en avait approximativement 500 tonnes.

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Dans sa plainte, l’ancien président de la MTEA maintient que l’offre la plus élevée, soit Rs 90 000 par tonne, n’a pas été retenue. La cargaison aurait été vendue à Rs 82 000 la tonne. Il souligne qu’il s’agit là « d’une vente » et que généralement, « c’est l’offre la plus élevée qui est acceptée ». D’autre part, Raj Rughoonath invite l’ICAC à enquêter sur les procédures. Selon les règlements en cours, l’acheteur doit en effet faire des arrangements pour faire peser la cargaison sur une balance indépendante. Gé- néralement, cela se fait sur la balance d’une propriété sucrière. De plus, l’acheteur doit être accompagné d’un élément de Mauritius Telecom pour certifier que ces procédures ont été respectées et par la suite obtenir un reçu de la pesée. Or, dans ce cas précis, dit Raj Rughoonath « cela n’a pas été respecté ». Il a indiqué à l’ICAC que l’acheteur aurait effectué la pesée « dans son propre atelier », à Albion.

Lors de cet exercice, « seules 300 tonnes auraient été répertoriées et le montant en fonction a été payé ». Sur ce même dossier, le “highest bidder”, un contracteur de Rose-Hill, a contesté le choix de l’acheteur auprès de Mauritius Telecom. Dans un courriel, qui lui a été envoyé le 27 juillet 2017, il apprend que son offre a été rejetée « car il ne détient pas de permis d’exportation pour ces produits ». Or, ce dernier, qui achète les matériaux de MT depuis 17 ans, affirme qu’il « les vend sur le marché local » et que « ceux-ci sont exportés par une autre compagnie détenant les permis nécessaires ».

Une copie a d’ailleurs été attachée à sa réponse. D’autre part, lors de sa déposition de ce matin, Raj Rughoonath a également invité l’ICAC à enquêter sur « des tentatives de corruption » par un cadre du MT auprès d’un ancien employé. Celuici, qui a déjà quitté la compagnie, a, dans une lettre, indiqué que le cadre en question lui aurait suggéré de « partager les commissions sur la location de salles vertes avec un ancien président du syndicat ». Il a affirmé que depuis son refus, la responsabilité d’ériger des salles vertes pour des événements lui a été retirée. Dans sa lettre, l’ancien employé affirme également que ce même cadre « m’avait approché en vue d’intervenir auprès de la hiérarchie du MSM afin que je sois promu CEO »


Mauritius Telecom : «Allégations fausses, malicieuses et sans fondement»

Sollicitée pour une réaction suivant la plainte de Raj Rughoonath à l’ICAC ce matin, la direction de Mauritius Telecom, à travers son service de communication, nous a fait parvenir le message suivant par courriel : « Nous tenons à vous rappeler que Mauritius Telecom n’a pas pour habitude de dévoiler publiquement les informations commercialement sensibles. Nous sommes guidés par les principes de bonne gouvernance et sommes sujets à des contrôles d’audit. Nous répondrons en temps et lieu, devant les instances appropriées, aux allégations que nous considé- rons fausses, malicieuses et sans fondement. Nous en appelons à votre sens de responsabilité vis-à-vis de toute tentative qui porterait préjudice à l’image de Mauritius Telecom. Nous vous informons que nous nous réservons le droit d’entamer les procédures légales afin de protéger l’inté- grité et l’honneur de la compagnie. »

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