MCCI : Certaines mesures auront un impact sur la croissance

La Mauritius Chamber of Commerce and Industry (MCCI) est d’avis que le budget 2017-2018 contient des mesures pour stimuler la demande et qui à terme devraient avoir des retombées positives sur la croissance économique du pays. C’est ce qu’a indiqué ce matin Renganaden Padayachy, économiste de la MCCI, lors d’un point de presse animé également par le président et le secrétaire général de l’institution, Azim Currimjee et Raju Jaddoo. La direction de la Chambre dit accueillir favorablement plusieurs mesures annoncées dans le discours du budget dont celle portant sur la création d’un Economic Development Board, souhaitant que des officiers compétents y soient nommés et que le secteur privé ainsi que des « senior policy makers » du gouvernement en fassent partie.
Dans son analyse de l’impact économique du budget 2017-2018, Renganaden Padayachy s’est attardé sur les mesures visant à stimuler la demande, l’offre ainsi que celles portant sur la politique expansive. « Il y a une série de mesures pour relancer la demande à court terme », a souligné d’emblée l’économiste de la MCCI. Se référant d’abord à la consommation, il a indiqué que le budget contient une mesure qui vise à élargir la base des consommateurs. Il a fait allusion à l’extension du remboursement de certaines taxes sur les achats locaux aux Mauriciens qui sont en partance pour l’étranger. Selon lui Padayachy, les dépenses effectuées à l’étranger représentent environ 500 millions de dollars (autour de Rs 17 milliards). En incitant des Mauriciens à acheter localement, avec des dépenses de l’ordre de Rs 4 milliards, on pourrait ajouter 0,5 % au taux de croissance économique. Il a, dans le même souffle, fait ressortir que le système de voucher pour les touristes qui achètent des produits d’artisanat à Maurice va dans la direction d’une stimulation de la consommation.
Dans un autre ordre d’idées, Renganaden Padayachy a observé que la mesure budgétaire relative à la politique d’ouverture aux ressortissants étrangers retraités devrait normalement se traduire par un apport non seulement en devises mais aussi par une augmentation des achats locaux. Le Dr Padayachy est d’avis que l’abattement fiscal accordé aux personnes comptant des employés de maison va aider les contribuables concernés à faire des économies ou alors d’avoir un peu plus d’argent à dépenser. « C’est une forme de relance de l’économie par la fiscalité », a-t-il dit, ajoutant que la nouvelle grille d’exemptions fiscales sous l’Income Tax Act annoncée par le Grand argentier est aussi de bon augure. Une autre mesure qui cadre avec la politique de relance de la consommation est celle concernant la Negative Income Tax. « Nous estimons que toutes ces mesures pourraient donner lieu à une injection de Rs 2 milliards dans la consommation. S’il y a aucun contretemps, elles devraient avoir une incidence positive sur la croissance, soit un apport additionnel estimé à 1,5 % ».
Renganaden Padayachy s’est ensuite appesanti sur les mesures au niveau de l’offre, évoquant plus particulièrement celles visant à encourager la recherche et le développement, l’innovation dont la double déduction fiscale des dépenses consacrées à la recherche et le développement, le « tax holiday » de huit ans pour les projets high-tech, la création d’une Innovation Box. L’économiste de la MCCI a également parlé de l’ouverture du pays aux compétences étrangères, à la réduction (de 15 % à 3 %) des profits réalisés sur les exportations. Cette dernière mesure, assure-t-il, va inciter les entreprises domestiques à se tourner vers l’exportation.
Le président de la MCCI, Azim Currimjee, ainsi que le secrétaire général, Raju Jaddoo, ont fait un survol des autres mesures budgétaires capables de relancer l’économie du pays. Parlant de l’Economic Development Board, ils ont souhaité qu’au niveau de la gouvernance, cette nouvelle instance qui regroupera le BoI, Enterprise Mauritius, la FSPA et le Mauritius Africa Fund soit un exemple. Ils ont suggéré que les institutions sectorielles y soient représentées et que des « senior policy makers » y soient nommés. « Dans l’ensemble, nous considérons qu’il y a beaucoup de travail. Les éléments sont là pour donner une nouvelle impulsion à l’économie. Tout le monde doit travailler de concert », a déclaré Azim Currimjee.

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