– Le dénonciateur de l’affaire Bet 365 fait tomber ses trois présumés complices, les accusant de ne lui avoir pas remis sa part du gâteau
Hussein Abdul Rahim (38 ans), dénonciateur de l’affaire Bet 365, avec l’ancien Attorney General, Ravi Yerrigadoo, forcé à démisionner du gouvernement, est au cœur d’une affaire de trafic de drogue. Il a tenté une nouvelle fois de mener le rôle de Whistleblower en divulguant les noms de trois complices présumés et en menant la police à trois cachettes de drogue. Au total, l’équipe du surintendant Hemandass Ghoorah, de la Major Crime Investigation Team (MCIT), a saisi 7,8 kg d’une poudre soupçonnée être de la cocaïne, et dont la valeur marchande est estimée à Rs 102 millions.
L’affaire remonte à lundi après-midi, lorsque Hussein Abdul Rahim s’est présenté aux Casernes centrales et a demandé à parler à un haut gradé concernant « une affaire sérieuse ». À son intervenant, il a affirmé être au courant du fonctionnement d’un réseau de drogue, ajoutant détenir des informations sur l’identité des personnes impliquées.
Hussein Abdul Rahim a alors expliqué qu’il devait recevoir une commission à l’entrée d’une cargaison de drogue au pays, mais que ses présumés comparses auraient refusé de lui donner sa part, comme convenu. Il ajoute que ses complices l’auraient ensuite menacé de mort s’il insistait. Il précise que son rôle consistait à dissimuler une partie de la drogue. « Mo kone kot ladrog ete. Mo pou amenn zot laba ! » a-t-il affirmé au haut gradé. Seule condition : qu’il obtienne plus tard le statut de Star Witness et qu’il bénéficie de l’immunité lorsqu’il sera traduit en justice.
Hussein Abdul Rahim a ensuite conduit les enquêteurs de la MCIT près de la plage de Poste-Lafayette. À un endroit spécifique, les policiers sont tombés sur un sachet d’une poudre suspectée d’être de la cocaïne, et pesant environ 1,5 kg. Par la suite, le suspect a accompagné la police à Ferney, où les policiers ont cette fois découvert cinq kilos de la même substance.
Le dénonciateur et la drogue ont ensuite été escortés aux Casernes centrales. Invité à donner plus de détails sur la provenance de la drogue retrouvée, Hussein Abdul Rahim a donné le nom de son « ami », Haider Rattan (38 ans). Sans attendre, les policiers ont déboulé chez ce dernier, à Vallée-des-Prêtres.
En voyant la MCIT, le suspect a lui-même remis aux enquêteurs un sachet d’environ 500 g de cocaïne. Tout en précisant qu’il agit comme Storekeeper et que le paquet lui aurait été remis par Adila Salauroo (40 ans) en vue de le cacher. Il a aussi impliqué la sœur de cette dernière, Shazia Oozeerally (33 ans).
Poursuivant son opération, la MCIT s’est rendue chez les deux sœurs, à Plaine-Verte, en vue d’une fouille de leurs domiciles. Au total, environ Rs 900 000 ont été saisies chez la quadragénaire et Rs 50 000 chez sa sœur. Si la première a affirmé que l’argent retrouvé appartiendrait à son époux, sa sœur, qui s’est présentée comme Make-Up Artist, soutient que l’argent proviendrait des activités de son salon de beauté.
L’époux d’Adila Salauroo a consigné un Statement à la police hier, où il explique être courtier et affirme que l’argent découvert est lié à la vente de voitures. Il a d’ailleurs présenté des documents, qui semblent avoir satisfait les enquêteurs.
Les deux sœurs nient toute implication dans quelconque trafic de drogue et affirment qu’il s’agit d’un coup monté. Elles n’ont pas encore donné leur version pour le moment. Quant à Hussein Abdul Rahim et Haider Rattan, ils ont tous deux avoué leur implication dans l’affaire, le premier nommé précisant d’ailleurs que les différents protagonistes se connaissent « depuis longtemps » car fréquentant le même club de gym.
En attendant d’y voir plus clair, la MCIT a saisi leurs cellulaires pour les besoins de l’enquête. Des échantillons des substances saisies seront en outre envoyés au Forensic Science Laboratory (FSL) à des fins d’analyse.
Les deux hommes ont comparu au tribunal de Port-Louis hier, et les deux sœurs en Cour de Mahébourg. Tous demeurent en détention préventive et font l’objet d’une accusation provisoire de trafic de drogue. Ils devront donner leur version après avoir retenu les services de conseils légaux.
La police poursuit son enquête.