Méga honte !

On ne peut même pas évoquer la maladresse de trop. Et le « enough is enough » de Paul Bérenger paraît trop… faible à côté. Ce qui s’est passé au Parlement, ce mardi 3 août, restera malheureusement dans les annales et les mémoires… pour toutes les mauvaises raisons que l’on sait.

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Une fois le choc passé, une fois les mauvais sentiments exprimés, on doit s’accorder sur le fait que… finalement, ça nous pendait au nez ! Qu’on se doutait bien qu’un de ces quatre, ce personnage catapulté par Pravind Jugnauth dans le fauteuil aussi prestigieux que serti d’honneurs du Speaker de l’Assemblée nationale allait finir par laisser éclater au grand jour sa vraie nature. Mais on était évidemment loin, très loin même, d’imaginer que ce serait de cette nature !

Attaquer un parlementaire, quelle que soit sa couleur politique, sur un aspect de sa physique et sa santé : pouvait-on tomber plus bas ? Peut-on faire pire ? Le point le plus bas a pourtant bel et bien été atteint… Et l’ironie du sort a voulu que ce soit un des membres les plus anciens et réputés de l’Assemblée nationale qui en soit la victime. Rajesh Bhagwan est devenu, avec le temps et son parcours politique, mais surtout son bagout et sa franchise légendaires, un politicien incontournable, certes, mais surtout une personnalité respectée de l’échiquier. Ce qui n’a pas empêché Sooroojdev Phokeer, Speaker du Parlement, de l’asséner à 11 reprises de la même phrase dénigrante à l’égard de son physique. Erreur de… débutant ? Ou d’un nominé politique qui s’arroge de pouvoirs alors qu’il n’a même pas été élu ?

Et comme tous les protégés de Pravind Jugnauth, Sooroojdev Phokeer n’a trouvé d’autre parade, dans les colonnes d’un confrère, que d’essayer de noyer le poisson en prétextant qu’il… plaisantait ! Drôle de “joke” ! Qui répète une même phrase 11 fois, sur son ton on ne peut plus voyou et brutal, quand il blague ? Sans rire, on nous prend pour des dupes à ce point-là ? Ou est-ce que, pour ne pas rire jaune, il a opté pour cette bouée de secours on ne peut plus… ridicule ! Qui sait !

Pravind Jugnauth n’a évidemment aucun projet de réprimander, et encore moins de renvoyer, son “goalkeeper” : c’est clair ! Sinon, la sanction serait déjà tombée depuis mardi. Non, Pravind Jugnauth n’a aucun intérêt à lâcher son pitbull ; ça, on le sait bien. Et cela, en dépit du fait que cette dénigrante récente frasque de Sooroojdev Phokeer a attiré une nouvelle fois l’attention internationale et régionale, et toujours pour les plus mauvaises raisons. Que l’auguste BBC, référence de l’info mondiale, et que l’un de nos voisins, qui était récemment en visite officielle chez nous, en l’occurrence le président Wavel Ramkalawan, via sa télé nationale, la Seychelles Broadcasting Corporation, évoquent ce honteux incident, rien n’a prise sur Jugnauth fils !

La honte, c’est encore et toujours ce triste épisode d’il y a tout juste une année avec la marée noire s’échappant des cales du MV Wakashio, souillant tout notre lagon du sud-est. Le 6 août 2020 ne sortira pas de sitôt des mémoires des Mauriciens, et encore moins de ceux qui habitent ce littoral, où rien n’a été entrepris depuis ces dix derniers mois – le ministre Husnoo l’a confirmé suite à la question du leader de l’opposition. Ce cauchemar a entraîné dans son sillage des pertes d’emplois massives, et tout son lot de problèmes pour les familles qui vivent de la mer et du tourisme essentiellement.

Dire que notre pays va très, très mal, de mal en pis et qu’il nous semble bien qu’il n’y ait plus de capitaine dans ce navire qui vogue la galère… Voilà que ceux qui sont proches de la fameuse “kwizin” et d’autres qui se sont autoproclamés défenseurs sans rien connaître des valeurs des preux chevaliers, voient rouge et crient au scandale ! Comment peut-on oser se permettre de critiquer ce régime qui « so leker avek bann dimounn kinn soufer », pour reprendre les mots mêmes du DPM Steven Obeegadoo ?

Le peuple souffre. Ceux qui ont participé au rallye de l’ACIM hier, dans les rues de Port-Louis, en témoignent, au nom des autres qui n’ont pas fait le déplacement. Et ces souffrances vont en s’amplifiant… Jusqu’au jour où elles exploseront.

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