Menace sur l’emploi : La HREU abat la carte de la manifestation nationale

Cette mobilisation pourrait être organisée soit à Port-Louis soit à Rose-Hill le 23 ou le 25 courant

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Devant la menace directe sur l’emploi ou encore une « révision à la baisse sauvage » des conditions de travail, des employés du secteur de l’hôtellerie prévoient une mobilisation d’envergure. À cet effet, sous l’impulsion de la Hotel and Restaurant Employees Union (HREU), ils ont tenu une réunion d’organisation, hier, pour mettre au point les modalités de ce mouvement avec la participation la plus large pour attirer l’attention sur cette impasse avec la pandémie de COVID-19. Ainsi, ce rassemblement pourrait se dérouler soit à Port-Louis soit à Rose-Hill le 23 ou le 25 juin.

Avec l’industrie touristique à l’arrêt, l’ensemble du secteur hôtelier est affecté, des employés étant maintenus dans le flou quant à leur avenir. Et ce, même si certains groupes hôteliers tentent une timide reprise en ciblant la clientèle mauricienne en attendant la reprise de la desserte aérienne. À ce jour, avec la fin du Wage Assistance Scheme, ces salariés assistent impuissants aux tractations du patronat, notamment de certains groupes, auprès du gouvernement quant aux « Conditionalities » de tout déboursement au guichet de la Mauritius Investment Corporation Ltd.

Outre des menaces au sujet des mesures graves dans ce secteur, le patronat, avec la bénédiction de l’hôtel du gouvernement, entretient une opacité sur ce qui est à l’agenda pour les salariés, notamment avec la clause 72 A de la Workers Rights Act et le passage devant le Redundancy Board.

L’objectif principal de la mobilisation consiste à attirer l’attention de la population sur les dangers qui guettent les travailleurs de l’industrie touristique en termes de préservation de l’emploi dans ce secteur et dans d’autres, tels que l’aviation et les casinos de Maurice. En prélude à cette manifestation, la HREU a écrit, hier, une lettre au ministre du Travail, Soodesh Callichurn, pour réclamer une rencontre avec ce dernier à la suite de la séance de travail de vendredi dernier avec les représentants du patronat du groupe New Mauritius Hotels Ltd et de Sun Ltd.

« Nous voulons surtout savoir ce qui a été discuté entre les dirigeants de ses deux groupes hôteliers avec le ministre du Travail car il paraît qu’il y a eu un accord tacite entre les parties concernées pour ne rien communiquer. C’est quand même inconcevable car il y va de l’avenir des travailleurs », déclare le président de la HREU, Preetam Buglooa.
La manifestation nationale que compte organiser le HREU réunira non seulement les employés de l’industrie touristique mais devra également bénéficier du soutien des autres syndicats qui défendent les intérêts des employés d’Air Mauritius et des Casinos de Maurice. Une chose est sûre, dit-il, « nous avons pris la décision ce jeudi de desann lor koltar ».

La HREU, avec l’appui d’autres syndicats, met actuellement au point des banderoles, des tracts ainsi que des affiches qui seront visibles à travers le pays.
Une assemblée des membres de l’exécutif de la HREU se tiendra ce vendredi pour arrêter les modalités de cette démonstration face à l’attitude du patronat et du gouvernement.
Ainsi, le président de la HREU affirme qu’à ce jour bon nombre d’employés de l’industrie touristique ne perçoivent que le salaire de base et jusqu’ici les grands établissements hôteliers n’ont pas encore brandi la menace de licenciement ouvertement même si le danger est latent.

Les employés de ce secteur refusent toute idée d’être mis en chômage technique car les grands groupes ont des moyens de les soutenir car pendant de nombreuses années ils ont accumulé des profits. « Ce n’est certainement pas avec deux mois d’arrêt de travail qu’ils vont souffrir quand nous savons que durant de longues périodes de rénovation ils arrivent à payer les travailleurs convenablement », a-t-il précisé.

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