MEURTRE D’UNE HANDICAPÉE: « Un signal fort à ceux qui banalisent la violence contre les femmes »

Le procès intenté à Jean Richard Vincent George pour le meurtre de son épouse handicapée Marie Brigitte Vincent George, qui était alors âgée de 52 ans, a pris fin devant les Assises hier. Dans sa plaidoirie, l’avocate de la poursuite, Me Asha Egan-Ramano, s’est attardée sur le problème de violence contre les femmes. Elle a demandé à la cour d’envoyer un signal fort à ceux qui considèrent la violence contre les femmes comme un fait normal.
« L’accusé a préféré avoir recours à la violence alors qu’il aurait pu trouver des alternatives pour régler ses problèmes conjugaux », a soutenu Me Egan-Ramano. La défense, représentée par Me Bernard Marie, a pour sa part demandé à la Cour de prendre en considération les mitigating factors dans cette affaire, notamment le fait que l’accusé avait plaidé coupable et exprimé des remords par la suite.
S’attardant sur les circonstances entourant ce crime, l’avocate de la poursuite a plaidé pour une sentence de 20 à 38 ans de prison. « Le degré de violence dont a été victime Marie Brigitte Vincent George ce jour-là n’était pas un one off, de 14 h à 16 h, elle a subi une agression physique et verbale continue et n’y a survécu que deux jours », a fait ressortir Me Asha Egan-Ramano dans son réquisitoire. Cette dernière a aussi évoqué la condition physique de la victime qui, a-t-elle souligné, souffrait d’un handicap et n’a pu se défendre. « Elle souffrait tous les jours en silence. L’accusé a abusé de sa vulnérabilité », dit-elle. La poursuite a soutenu que Jean Richard Vincent George a fait preuve d’une indifférence totale à l’égard de son épouse car après l’avoir tabassée, il l’a laissée seule. « He was not interested in giving any assistance, he had no remorse, he went to watch TV, ate and left for work the next morning ». C’est en effet le fils de 17 ans du couple qui avait transporté la victime à l’hôpital. Lors de son témoignage en cour durant l’enquête préliminaire, il avait affirmé que sa mère subissait constamment les actes de violence de son père. Le fils s’est suicidé deux ans après cet incident. Jean Richard Vincent George, pour sa part, avait déclaré à la police qu’il battait sa femme pour la corriger car cette dernière était alcoolique et n’assumait pas ses responsabilités d’épouse comme il se doit. Faisant allusion à cette déclaration, la poursuite estime que la correction corporelle infligée à Marie Brigitte Vincent George n’était qu’une excuse pour l’accusé. « S’il avait uniquement l’intention de corriger sa femme, il n’aurait pas insisté sur les coups infligés. Il est revenu plusieurs fois pour la battre », a affirmé Me Egan-Ramano. Elle devait aussi ajouter que l’accusé n’avait jamais cherché à trouver des alternatives pour régler ses problèmes conjugaux s’il y en avait vraiment et a préféré avoir recours à la violence. « There were many other options to deal with his wife’s alleged alcohol problems. He could have left her. The sentence should reflect a strong signal to those who think that wife battering is normal », affirme la poursuite.
L’avocat de la défense, Me Bernard Marie, a pour sa part demandé à la cour de prendre en considération les facteurs en faveur de l’accusé, notamment le fait qu’il a plaidé coupable, qu’il a exprimé des remords par la suite et avait pleinement coopéré avec la police. L’avocat a soutenu que l’alcool était le problème principal dans ce couple et que l’accusé a commis l’irréparable par lassitude. L’avocat a fait ressortir que depuis le suicide de leur fils, la mère de l’accusé a de gros problèmes de santé et c’est ce dernier qui doit s’occuper d’elle.
La juge Gaytree Jugessur-Manna fera connaître la sentence ultérieurement. Jean Richard Vincent George a battu à mort son épouse le 19 octobre 2010. Ce jour-là, la victime était chez elle quand son époux est rentré ivre. À un moment, il s’est mis à l’appeler. Son appareil auditif étant défectueux, la victime n’a rien entendu. C’est là que Jean Richard Vincent George s’est mis en colère et a commencé à lui donner des coups de poing avant d’utiliser un marteau. Après l’agression, elle avait été transportée à l’hôpital où elle a rendu l’âme après quelques jours. Le Dr Sudesh Kumar Gungadin, qui avait pratiqué l’autopsie, a attribué la cause du décès à une péritonite, une inflammation très grave qui peut être causée par des infections ou le déversement du contenu intestinal dans l’abdomen.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -