MEURTRE—MOTION DE VOIR-DIRE: Le SP Daniel Monvoisin revient sur l’arrestation de Jayraj Sookur

Le procès intenté à Jayraj Sookur pour le meurtre de Stacey Henrisson  s’est poursuivi aujourd’hui en Cour Suprême avec les débats sur la motion de voir-dire logée par l’avocat de la défense pour contester l’admissibilité des vidéos de la reconstitution des faits de l’accusé. Le SP Daniel Monvoisin a été appelé à la barre des témoins. Il est revenu sur la découverte du cadavre de Stacey Henrisson et les événements précédant l’arrestation de son beau-père. Le Main Enquiring Officer maintient que la police n’a jamais été brutale envers l’accusé et que toutes ses dépositions étaient volontaires.
Répondant aux questions de l’avocat du Parquet, Me Mehdi Manrakhan, Principal State Counsel, le SP Daniel Monvoisin est revenu sur les différentes étapes de l’enquête depuis la découverte du cadavre de Stacey Henrisson à Plaine-Champagne, passant par son identification jusqu’à l’arrestation de Jayraj Sookur. À l’heure où nous mettions sous presse, son témoignage se poursuivait. Le SP Daniel Monvoisin était en mai 2012 responsable de la Western Division de la CID de Rose-Hill. Il devait expliquer que le samedi 12 mai 2012, il avait été informé de la présence d’un colis enveloppé et attaché dans une couverture en plastique noire dans un ravin à Plaine-Champagne.
Monvoisin : Le lendemain à 7 h 45 du matin, l’équipe du Groupe d’intervention de la police mauricienne avait déjà remonté le sac.
Me Manrakhan : Comment était le sac ?
Monvoisin : Une partie du sac était ouverte et l’on pouvait apercevoir dans un sac transparent une tête humaine avec les cheveux. Suivant les instructions des Police Medical Officers, le cadavre avait été transféré à la morgue. C’était le corps d’une femme non identifiée et à moitié dévêtue. Elle portait un top rouge et noir et ne portait pas de sous-vêtements. La tête était dans un sac en plastique alors que les mains et les pieds étaient attachés à l’aide d’une corde. Il n’y avait aucun indice quant à l’identité de ce corps. Cependant, cette personne portait des couronnes dentaires. Des photos furent prises. L’enquête nous a menés à un orthodontiste, le Dr Raymond D’Hotman de Villiers, à Forest-Side.
Me Manrakhan : Comment avez-vous su que c’était l’orthodontiste à voir ?
Monvoisin : À l’aide des photos prises, on avait visité plusieurs dentistes jusqu’à ce qu’on tombe sur celui qui avait placé ces couronnes dentaires.
Me Manrakhan : Que s’est-il passé par la suite ?
Monvoisin : Le Dr Raymond D’Hotman de Villiers nous a confirmé que c’était bien lui qui avait placé ces couronnes car il était le seul à faire ce modèle et nous a informé que ces couronnes étaient celles de Stacey Henrisson, une habitante de Pointe-aux-Canonniers.
Le SP Jean Daniel Monvoisin devait alors expliquer à la Cour que l’orthodontiste avait récupéré de son ordinateur deux photos de Stacey Henrisson et les avait données à la police. Il fait d’habitude les photos de ses patients. Les enquêteurs s’étaient par la suite rendus à Pointe-aux-Canonniers pour obtenir plus d’informations.
Me Manrakhan : Qui avez-vous rencontré à Pointe-aux-Canonniers ?
Monvoisin : Sur place nous avons appris que Stacey Henrisson était mineure et la fille de Wills et Béatrice Henrisson et que depuis le décès de son père le 18 octobre 2011, elle vivait avec sa mère au domicile de l’accusé à Bonne-Mère, Flacq.
Me Manrakhan : Stacey Henrisson était l’héritière des biens de son père ?
Monvoisin : Elle était l’unique héritière de plusieurs biens que lui avait légués son père, et sa mère Béatrice était l’administratrice légale.
Le 14 mai 2012, les enquêteurs se sont rendus à Bonne-Mère avec un mandat de perquisition. La fille de Jayraj Sookur de son premier mariage, Marysa Sookur, Christopher Sookur issu de l’union de l’accusé et de Béatrice Rouillon-Sookur, la soeur de l’accusé ainsi que l’accusé lui-même s’y trouvaient. Le SP Monvoisin devait à ce stade donner une description de la maison de Jayraj Sookur ainsi que des objets que les enquêteurs avaient récupérés. Parmi, un document de 113 pages contenant des détails des appels téléphoniques du numéro de portable de Stacey Henrisson. Jayraj Sookur avait indiqué à l’ASP Monvoisin que ce numéro était enregistré à son nom et que ces itemised bills étaient le seul moyen pour avoir un contrôle sur les mouvements et contacts de la victime. Par la suite, il avait montré aux enquêteurs une bouteille de bière indiquant que « kan samdi monn retourn lakaz, Stacey pa ti la. Mo finn garde pou montre so mama. Mo panse ti ena kikenn ar li pou fer fet ». Le même jour il fut conduit à la CID de Rose-Hill à des fins d’investigation et les enquêteurs devaient l’informer qu’il était en arrestation sous une charge provisoire de murder. Daniel Monvoisin devait aussi indiquer que quand il avait annoncé à Jayraj Sookur que sa belle-fille avait été retrouvée morte, il était sans réaction et est resté tranquille. Le Main Enquiring Officer soutient que son expérience lui disait déjà que l’accusé cachait quelque chose.
Le 15 mai 2012, Jayraj Sookur avait donné une première déposition à la police dans laquelle il niait toute implication dans la mort de Stacey Henrisson. Il devait raconter que ce jour-là, il était rentré chez lui dans l’après-midi et la victime n’était pas à la maison. Il était seul car sa fille Marysa était admise le même jour à l’hôpital du Nord et son fils était chez sa soeur. Il aurait tenté d’appeler Stacey Henrisson à deux reprises mais en vain. Le 16 mai, les enquêteurs après avoir obtenu certaines informations, devaient faire venir le chauffeur Ramdassen Tanny pour être interrogé. « J’ai été alors informé que l’accusé voulait donner une nouvelle déposition et dire la vérité sur ce qui s’était passé. Il avait aperçu Ramdassen Tanny dans la cour », dit-il. Jayraj Sookur a par ailleurs donné plusieurs dépositions et le SP Monvoisin maintient qu’il a toujours été informé de ses droits constitutionnels et qu’à aucun moment il n’a été victime de brutalité policière. Son contre-interrogatoire par l’avocat de la Poursuite Me Avineshwar Dayal devrait débuter dans l’après-midi.

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