MEURTRE DE RENÉ GRANDCOURT : Remise en liberté refusée au suspect Dhomun

Le magistrat Neeshal K. Jugnauth, siégeant à la Bail and Remand Court (BRC), a rejeté la motion de remise en liberté conditionnelle déposée par Aktar Dhomun, un des suspects accusés provisoirement d’avoir assassiné le dénommé René Grandcourt. Pour rappel, le cadavre calciné de ce dernier avait été retrouvé le 21 août 2013 dans un champ de cannes à Henrietta.
Pour le magistrat, le fait que le suspect ait donné trois versions des faits différentes lors de l’enquête policière met en doute sa crédibilité. M. Dhomun ayant été reconnu coupable d’agression le 13 août 2009 par le tribunal de Curepipe, c’est une raison de plus, pour le magistrat, d’arriver à la conclusion que le suspect n’est pas une “trustworthy person”. Aussi, ajoute le magistrat, « I am convinced that the applicant will not abide by any bail conditions the Court may impose on him ».
L’enquête a révélé que l’analyse ADN effectuée sur le cadavre calciné découvert à Henrietta, non loin de la montagne Trois-Mamelles, a permis de conclure qu’il s’agissait de René Grandcourt, qui avait été porté disparu le 26 juin de l’année dernière. L’enquête a abouti à l’arrestation de sept personnes, dont le plaignant de la présente affaire. Selon le sergent Naikoo, Enquiring Officer, trois des suspects appréhendés ont impliqué le plaignant comme étant celui qui aurait agressé René Grandcourt avant de le mettre dans le coffre arrière de sa voiture, et ce afin de le transporter jusqu’à Henrietta, où il aurait ensuite mis le feu au cadavre. L’enquêteur, qui a déposé en cour lors des débats sur la motion, a déclaré que M. Dhomun a nié l’accusation logée contre lui, admettant toutefois avoir transporté son corps.
La police a émis trois raisons pour objecter à la remise en liberté d’Aktar Dhomun : 1) “Interference with witnesses” ; 2) “Tamper with evidence” ; et 3) “Risk of re-offending”. Pour soutenir la première raison, le sergent Naikoo a indiqué que le prévenu pourrait, s’il est libéré, interférer avec d’autres personnes qui seraient impliquées dans l’affaire. Pour la deuxième, le témoin a fait remarquer qu’un couteau et une barre de fer, qui auraient été utilisés lors de l’agression mortelle de René Grandcourt, sont toujours recherchés par la police. Enfin, pour la troisième, le suspect, sachant qu’il risque d’être poursuivi et faire l’objet d’une lourde peine, pourrait disparaître s’il est relâché.
De son côté, Aktar Dhomun, déposant en cour, a d’abord dit qu’il ne « connaissait rien » dans cette affaire, ajoutant par la suite que la police l’avait « frappé » pour qu’il confesse avoir agressé la victime. Et d’ajouter qu’il est père de six enfants et qu’il est le « gagne-pain » de la famille.
Après avoir tenu compte des faits et écouté les témoignages, le magistrat, reprenant ce qui avait été dit dans le jugement Deelchand, a fait ressortir que la cour « has an overriding duty to carry out a balancing exercise between the right to liberty of the applicant and the necessity to preservethe interests of the society », ajoutant : « In carrying out the balancing exercise, I am of the view that the applicaant cannot be released on bail. »

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