Poursuivi pour le meurtre d’Asha Baboolall, dont le cadavre avait été retrouvé le 25 mars 2009 dans un champ de cannes à Wooton, l’infirmier Navin Dhurry avait été condamné le 26 novembre 2015 à 40 ans de prison. Estimant que la sentence devrait être annulée, il avait fait appel. Le panel composé du Chef juge Keshoe Parsad Matadeen et des juges Prithviraj Fekna et Aruna Devi Narain ont rejeté sa demande, concluant que le juge de la Cour d’assises Benjamin Marie-Joseph n’avait en aucune façon influencé les membres du jury lors de son summing up.
Le procès en appel de Navin Dhurry a eu lieu le 28 juillet dernier. Son avocat a évoqué plusieurs irrégularités et soutenu que le juge en Cour d’assises avait influencé les membres du jury dans son summing up. Cependant, les juges en appel ont trouvé que lors de son résumé, le juge de la Cour d’assises avait été clair et précis dans ses directives aux membres des jurés et leur a, à maintes reprises, rappelé qu’il faut se limiter aux preuves présentées en Cour et être sûrs « beyond reasonable doubt » de sa culpabilité.
Durant deux semaines, le procès a été marqué par plusieurs témoignages, principalement celui de l’amant de la victime, Sanjeev Mohun, qui lors de son interrogatoire en Cour n’a fait que contredire ses précédentes versions. D’ailleurs lors de sa plaidoirie, l’avocat de la défense, Me Peeroo, s’était longuement attardé sur la façon dont la police avait mené l’enquête, arguant qu’elle s’était basée uniquement sur une confession de son client obtenue lors d’un trajet en absence d’un avocat et sans que ses droits constitutionnels soient respectés. Me Peeroo a ainsi insisté sur le fait que son client avait servi de bouc émissaire et que l’enquête de la police était incomplète. La poursuite, représentée par Mes Denis Mootoo, Chitra Soobagrah et Pamela Veerabadren-Mudaliar, avait, pour sa part, soutenu que tous les éléments de la charge avaient été prouvés « beyond reasonable doubt » lors du procès.
Rappelons que le corps d’Asha Baboolall avait été découvert dans un champ de cannes, à Wooton. Ses proches avaient signalé sa disparition à la police et c’est le journal intime de la jeune fille qui avait permis aux enquêteurs de la Major Crime Investigation Team de mettre la main sur l’infirmier, qui s’apprêtait à quitter le pays au moment de son arrestation. Asha Baboolall ambitionnait d’ouvrir un salon de coiffure. Le 25 mars 2009, la jeune femme quittera le toit familial pour ne plus jamais revenir. Ce jour-là, Navin Dhurry lui avait donné rendez-vous à la gare de Curepipe et, de là, ils s’étaient tous deux dirigés vers des champs de cannes, à Wooton, dans la voiture de l’accusé pour trouver un endroit tranquille pour discuter. Là, une violente dispute aurait éclaté entre les deux et la situation a vite dégénéré. Selon le rapport d’autopsie pratiquée par le Chief Police Medical Officer le Dr Sudesh Kumar Gungadin, la jeune femme est morte d’une fracture du crâne.
MEURTRE DE SA PETITE AMIE: La sentence de 40 ans de prison imposée à Navin Dhurry maintenue en appel
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