MEURTRE DE SHIRLEY DOOBRAZ: L’époux, « Monn dir li assé ar sa… Amenn bon la vie »

L’enquête policière sur la mort de Marie Shirley Doobraz (32 ans) a franchi un palier important hier après-midi avec l’époux de la victime passant à table. Roshan Doobraz (30 ans) a avoué aux limiers de la Central Investigation Division de Trou-aux-Biches qu’il est l’auteur du meurtre atroce et a reconstruit la succession chronologique des événements de la soirée de mardi. Les déboires de sa femme et les soupçons « d’infidélité » auraient poussé le boutiquier de Pointe-aux-Piments à asperger son épouse d’essence avant de craquer une allumette.
Les enquêteurs étaient au départ intrigués. Roshan Doobraz, l’époux de la femme carbonisée, avait par « precautionary measure » rapporté sa femme dans la soirée de mardi au poste de police de Triolet pour ses déboires et avait même fait comprendre qu’il souhaitait établir un contact avec la Family Protection Unit. Dans un premier temps durant l’interrogatoire, le meurtrier repenti a tenté d’emmener les limiers de la Central Investigation Division de Trou-aux-Biches sur une fausse piste, indiquant que sa femme s’était immolée.
Mais la thèse du suicide de l’époux pour le moins contradictoire n’aurait pas convaincu une seule seconde les enquêteurs. L’interrogatoire devenant plus serré au fur et à mesure, Roshan Doobraz finira par passer à table. Le suspect a dressé la chronologie de la soirée de mardi entraînant la mort de sa femme de 32 ans. En fin d’après-midi, après s’être rendu à un rassemblement politique du 1er-Mai, Marie Shirley Doobraz rentre chez elle sous l’influence de l’alcool et peine à monter les escaliers menant à sa maison sur l’artère principale à Pointe-aux-Piments. Devant cette scène et l’incapacité de la femme de prendre soin de leur fillette d’un an, Roshan Doobraz aurait été pris d’un accès de colère ; il se rendra un peu plus tard dans une station-service pour se procurer de l’essence, avec en tête d’en finir avec sa femme.
Dans une tentative de maquiller cette affaire, Roshan Doobraz prendra le soin tout de même de se rendre au poste de police de Triolet pour porter de sévères accusations contre son épouse. « Ma femme cherche souvent des ennuis avec moi et use d’un langage ordurier à mon encontre. Elle est un gros fumeur et alcoolique », a déclaré en substance l’époux à la police.
Une fois rentré chez lui avec le bidon d’essence, la colère de Roshan Doobraz s’est apaisée. Il regagne son lit pour se coucher. Mais au beau milieu de la nuit, il surprend sa femme consommant de l’alcool. « Hey to pa pu arett bwar ! » a-t-il lancé à l’adresse de sa femme complètement saoule. Très vite des échauffourées éclatent entre les deux. Après une altercation des plus houleuses, Marie Shirley Doobraz tombe lourdement sur le sol. Elle saisit une barre de fer en vue d’agresser son époux. La situation dégénère très vite et le pire se produit.
Sous l’emprise d’une nouvelle colère, Roshan Doobraz asperge sa femme d’essence avant de craquer une allumette. Marie Shirley Doobraz sera retrouvée carbonisée et en position assise contre un mur dans le salon. L’époux, boutiquier de métier, a confié aux enquêteurs qu’il est le quatrième époux de Marie Shirley Doobraz. Tombé éperdument amoureux de la femme de 32 ans il y a quelques années, il a décidé de se marier avec elle. Toujours selon le meurtrier repenti, sa famille ne voyait pas d’un très bon oeil ce mariage et était offusqué par le comportement de Marie Shirley Doobraz.
Roshan Doobraz a aussi expliqué qu’il avait des soupçons que sa femme le trompait, compte tenu qu’elle avait à maintes reprises des conversations téléphoniques. « Monn dir li assé ar sa… Amenn bon la vie », a-t-il soutenu aux limiers de la CID. En début de soirée hier, Roshan Doobraz a participé à une reconstitution des faits à son domicile.
Le suspect a également comparu devant le tribunal de Pamplemousses, où un chef d’accusation de meurtre pèse sur lui.

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