Mieux comprendre la maladie de Verneuil

POËMA ZÉPHIR

Le dimanche 6 juin a marqué la Journée mondiale de la maladie de Verneuil (aussi connue comme hidradénite suppurative). Qui dit maladie dit problème ; qui dit maladie pas populaire au nom compliqué dit encore plus de désagréments. Pour la petite histoire, c’est une maladie chronique et inflammatoire de la peau qui affecte principalement les parties de votre corps où se situe une bonne quantité de glandes de la sueur. C’est-à-dire, au niveau des aisselles, de l’aine, derrière les oreilles, sous les seins pour les femmes ou la région péri-anale (l’anus et les fesses )… oui une vraie calamité. Vous pouvez donc imaginer l’état de ces personnes en été ou lorsqu’elles font des activités physiques.

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Selon le peu d’études qui ont été faites sur la maladie de Verneuil, ce trouble apparaît la plupart du temps après la puberté. Comment est-ce qu’elle se manifeste ? Pour faire court, notez qu’il existe trois stades à cette désagréable perturbation physique. Stade 1 : des nodules (de petites grosseurs remplies de liquide) se forment sous la peau. Par la suite, ces petits abcès douloureux et sournois évoluent jusqu’à l’explosion et vous laissent ankylosés avec de jolies cicatrices. Bonjour la confiance en soi ! Stade 2 : les abcès se décentralisent pour s’éparpiller dans d’autres endroits plus douillets pour se prélasser. Quel calvaire pour l’hôte ! Stade 3 : cette vermine s’impose comme un partenaire impulsif et imprévisible vous pourrissant encore plus la vie. Venant comme bon lui semble sur une fréquence régulière, ce trouble accablant et chronique creusera des tunnels un peu partout dans votre corps, apportant des poussées de nodules bien juteux qui vous feront souffrir le martyre.

Cerise sur la pièce montée : après sa découverte au 19e siècle, on n’a jamais trouvé la source même de la maladie de Verneuil, ainsi qu’aucun remède pour la soigner. Donc, ceux qui en sont atteints sont condamnés à traîner cette plaie éternellement, valsant entre poussées d’abcès et rémissions temporaires grâce à de petits traitements pour atténuer le mal.

Rassurez-vous, cette maladie n’est pas contagieuse. Si votre conjoint ou un proche figure parmi les malchanceux qui sont porteurs de cette affliction très douloureuse, ne les repoussez pas avec dégoût. Notez que ces personnes mènent au quotidien un combat hors du commun.

Jongler entre les crises de douleurs électrisantes qui s’abattent sur eux, les pansements sous les bras ou entre les cuisses pour éviter de salir leurs vêtements de ce liquide rempli de pus et de sang, qui de plus est malodorant. Oui ça pue !

Si vous n’êtes pas solide mentalement, votre assurance personnelle en prend un sacré coup. Beaucoup de patients frôlent la dépression car avec cette condition handicapante, ils doivent souvent faire face à l’incompréhension de leurs employeurs et proches qui ne réalisent pas qu’ils souffrent énormément. D’autres ont peur de ne pas pouvoir avoir une vie amoureuse normale. Ce n’est pas évident pour tout le monde de s’accepter et de présenter son corps cicatrisé, meurtri, nauséabond et handicapé. Le peu qu’ils puissent faire, c’est de se doper d’antidouleurs, prendre la vie du bon côté malgré tout et s’entourer de gens qui pourront leur apporter un peu de lumière dans ce cheminement difficile.

Pour ceux qui pensent être victimes de cette tare, allez voir un bon dermatologue pour limiter les frais. Et pour ceux qui sont touchés par la maladie de Verneuil, sachez que vous êtes de vrais guerriers ; incompris sans doute, mais extrêmement courageux de vous tenir debout chaque jour. Clin d’œil également à tous les malades qui doivent quotidiennement gérer une maladie chronique. Que la vie puisse vous sourire un peu plus !

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