Environ 150 Bangladais de l’ex-usine Tara Knitwear se sont rassemblés devant le siège du ministère du Travail hier matin afin d’avoir une rencontre avec les officiels pour discuter de leur sort. « Lizinn inn ferme ek nu pa ankor gagn nu lapay », a déclaré dans un kreol approximatif Aktar Mohamad, un des étrangers sur place. Selon ce dernier, personne n’est à l’écoute de leurs doléances. « Nous résidons dans un dortoir à Nouvelle-France où nous n’avons rien à manger. » Il dira que le quotidien de ces ex-ouvriers devient « de plus en plus difficile » à mesure que les jours passent. « On cotise pour acheter à manger. Heureusement que nous pouvons compter sur nos compatriotes qui travaillent dans d’autres usines pour nous donner quelques sous. »
Selon Aktar Mohamad, le ministère du Travail « est au courant de notre situation » et il dit que ses amis ont déjà informé l’ambassade du Bangladesh à Maurice. « Nou pa anvi ress Moris. Donn nou kas nou ale », lance-t-il. Ce dernier dira que les Bangladais « sont dans le flou » car l’administrateur de Tara Knitwear qui est en liquidation ne leur communique aucune information. Selon quelques Bangladais, ils sont prêts à travailler dans d’autres usines et ils lancent un appel au ministère du Travail pour leur trouver un nouvel emploi. D’ailleurs, des officiels du ministère ont accepté de rencontrer dix ouvriers à la mi-journée pour prendre note de leurs doléances et trouver une solution.
L’usine Tara Knitwear a fermé ses portes à la mi-novembre et a été mise en liquidation. Il était prévu que les employés reçoivent leurs salaires au plus tard fin novembre. Mais au 5 décembre, ils disent n’avoir encore rien reçu. « Si nous n’avons pas encore reçu le salaire de novembre, il y a peu de chance que nous obtenions notre boni comme on nous l’a promis lors d’une réunion le mois dernier », font part ces Bangladais.
Il est à souligner que Tara Knitwear s’est retrouvée en difficulté après la mise sous administration judiciaire de Tex Services de l’homme d’affaires Bernard Maigrot. Ce dernier sous-traite une bonne partie des commandes à Tara Knitwear et à Rossana Textiles qui elle aussi a été mise en liquidation.