MMM ASSEMBLÉE DES DÉLÉGUÉS : Paul Bérenger a affirmé « Bizin pare pou al eleksion tousel »

Après les explications données par Paul Bérenger au sujet de la cassure du « Remake », les militants mauves ont applaudi à l’unanimité la proposition du leader du MMM pour que le parti se rende seul aux  élections. Selon Paul Bérenger, la base du « Remake » a commencé à vaciller depuis janvier dernier lorsque sir Anerood Jugnauth et Pravind Jugnauth lui ont fait part qu’ils n’étaient plus d’accords avec la composition de la hiérarchie d’un éventuel gouvernement MMM-MSM, pourtant déjà décidée et acceptée, et dans laquelle Reza Uteem se trouvait au No 3, alors que le leader du MSM a insisté pour occuper cette place. Paul Bérenger s’en est pris à SAJ et Pravind Jugnauth sur un ton très dur et a fait référence aux élections de 1983, caractérisées par une campagne très communale, laissant comprendre qu’il n’a « aucune leçon à recevoir » du MSM. Le leader mauve a confirmé que les ponts sont « définitivement coupés » entre ces deux partis et a également promis aux militants hier qu’il ne rencontrera pas Navin Ramgoolam tant que le projet de loi sur la réforme électorale ne sera pas présenté au Parlement.  
L’assemblée des délégués du MMM avait été convoquée hier dans le seul but de permettre au leader de fournir des explications aux militants sur les événements de ces 15 derniers jours, qui ont abouti à la cassure du « Remake » et ont provoqué par la même de sérieuses secousses au sein du MMM. « Le MMM est le seul parti qui donne toutes les informations à ses membres. Nous le faisons par devoir et par respect envers les militants et au nom de la démocratie, qui fait partie des valeurs du MMM.  Se sa lafors nou parti », a déclaré Arianne Navarre-Marie, présidente du MMM, et qui présidait aussi cette réunion d’hier. Celle-ci a souligné les différentes étapes du parcours du leader du MMM depuis son engagement auprès des travailleurs. Elle a poursuivi qu’il était « nécessaire » de faire ce rappel « au nom  de l’histoire, et non comme un culte de la personnalité ». Et de renchérir : « Fodre pa bliye listwar e nou refize ki dimoun azordi tret li detou bann noms. »
En prenant la parole, Paul Bérenger, qui semblait pour l’occasion plutôt serein, avait prévenu ses militants,  venus nombreux à la municipalité de quatre-Bornes, que son intervention serait très longue et qu’il allait adopter un ton « très sérieux ». Pendant une heure, le leader du MMM a parlé de plusieurs sujets, notamment le programme électoral du MMM, la réforme électorale et la IIe République. Il a abordé en dernier le volet du « Remake 2000 », la question la plus attendue hier par les militants “labaz”. C’est ainsi que Paul Bérenger a révélé hier qu’il existait un « certain mécontentement depi enn bon bout letant » au sein de son parti à cause de « l’attitude du MSM » et que lui-même avait été « très emmerdé » par le revirement de SAJ en début d’année sur la question de la hiérarchie dans la composition du gouvernement alors qu’il s’agit, selon lui, d’une « question fondamentale, au coeur de l’unité nationale ».  
« Depi zanvie, remake inn fini kase akoz enn zigzag Anerood Jugnauth. La décision qui avait été prise dans les négociations pour le remake était comme suit, pour la hiérarchie : SAJ, Paul Bérenger, Reza Uteem et Pravind Jugnauth. » Le leader du MMM affirme que SAJ était d’accord et qu’il avait ajouté qu’il lui fallait encore convaincre son fils à ce sujet. Or, en janvier dernier, SAJ l’aurait appelé pour dire qu’il avait changé d’opinion et que son fils devrait être le No 3 du gouvernement. Paul Bérenger a aussi révélé hier que Pravind Jugnauth, au début des discussions sur le projet de « Remake », lui avait signifié que plusieurs ministres travaillistes allaient quitter le gouvernement pour se joindre au MSM. « Li ti pe dir ki 4-5 minis pou vini… Me se 3 depite MSM ki kiter e al lot kote kouma transfiz. » Le leader du MMM n’a guère non plus ménagé SAJ, rappelant l’atmosphère « communale » dans laquelle s’était déroulée la campagne électorale de 1983 et expliquant comment le MSM, à l’époque, avait eu recours au Ptr et au PMSD pour une alliance afin de lui barrer la route.
Selon Paul Bérenger, il était « impossible » de continuer le « Remake ». Toutefois, il a repoussé les critiques acerbes dont il a fait l’objet ces derniers jours et selon lesquelles il aurait pris cette décision seul. Le leader du MMM a affirmé avoir sollicité l’opinion du bureau politique à travers un vote par bulletin secret. « Pena person ki kapav donn nou leson demokrasi. Finn ena 40 vot an faver mo mosion ek enn abstansion. » Ce faisant, Paul Bérenger est catégorique : « Bliye Remake ! ».
Concernant la réforme électorale, le leader du MMM a une fois de plus expliqué son importance pour la consolidation de la démocratie, « dans l’intérêt du pays », et dit comment il s’était investi pour faire aboutir ce projet dans les discussions qu’il a eues jusqu’ici avec Navin Ramgoolam. « Mo finn angaz mo kredibilite e li dan mo devoir fer maximum pou diskiter », a-t-il dit. Selon Paul Bérenger, il n’y a eu aucune voix discordante au sein du MMM, que ce soit au niveau du bureau politique ou à celui du comité central, au sujet de la position du MMM sur la réforme électorale. Il garde cependant espoir que le gouvernement viendra bientôt de l’avant avec un projet de loi au Parlement. « Nous sommes presque arrivés au but et au moment de la présentation du projet de loi, chacun devra prendre ses responsabilités devant l’histoire. » Cependant, à plusieurs reprises hier, le leader mauve a promis aux sympathisants de son parti qu’il ne compte nullement rencontrer Navin Ramgoolam sur cette question tant qu’un texte de loi ne figurera pas à l’agenda des travaux parlementaires. « Mo pa pou rankont Ramgoolam pou diskite tant ki lalwa reform pa vinn dan parlman. »
Enfin, pour ce qui est ddu projet de IIe République, il confirme l’existence de « sérieuses divergences » avec Navin Ramgoolamn sur deux questions spécifiques : les prérogatives du Président et la question de ce dernier au suffrage universel. « Le MMM a toujours été contre un système de présidence à la française et ne changera pas de position. »  
Le leader du MMM a soutenu que son parti n’est pas intéressé à gouverner si son programme électoral n’est pas mis en pratique. A noter que même si Paul Bérenger a  rappelé hier les nombreux scandales dans plusieurs secteurs, qui ternissent l’image du pays, il n’a pas attaqué directement Navin Ramgoolam par rapport à la gestion du pays. On a par ailleurs relevé qu’Emmanuel Bérenger est partie prenante des réflexions de son père sur l’avenir du MMM. Les références de Paul Bérenger à son fils, présent hier à Quatre-Bornes, ne sont pas passées inaperçues dans l’assistance, au point qu’un délégué, à l’heure des questions, lui a demandé quand ce dernier entrera dans la politique active, ajoutant : « Ena enn plas lib dan No 17. » 
 

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