Le MMM réclame que la vérité sur l’affaire d’Angus Road soit connue et a déploré le “blackout” autour de l’utilisation de la Mauritius Investment Corporation. Il a par ailleurs souhaité que le rapport de l’Electoral Boundaries Commission fasse l’objet d’une motion du Premier ministre, Pravind Jugnauth, et soit adopté in toto.
« Nous n’arrêterons pas de demander la vérité sur l’affaire Angus Road et Loganaden Govinden », a lancé le leader du MMM, Paul Bérenger, lors d’une conférence de presse samedi. Selon lui, Pravind Jugnauth « se cache derrière l’ICAC pour ne rien dire sur ce scandale sous prétexte que l’ICAC mène une enquête depuis plus de dix ans ». De plus, il estime que le Speaker, Sooroojdev Phokeer, « a protégé le Premier ministre » lors de la PNQ de mardi dernier à l’Assemblée nationale. Ce qui, selon lui, est « éloquent et inacceptable ». Il considère, par ailleurs que « beaucoup de choses ne sont pas encore connues » à ce sujet. « J’ai moi-même en ma possession des reçus émis par Bel Air Sugar Estate. Il faut donner des renseignements à ce sujet », a-t-il affirmé.
Dans le même souffle, le leader du MMM a rétorqué que son parti « n’arrêtera pas de réclamer la transparence » de la Mauritius Investment Corporation Ltd. Et Paul Bérenger de considérer que cela concerne Rs 80 milliards en provenance des fonds publics, somme qui a été puisée, dit-il, « des caisses de la Banque de Maurice ». Il poursuit : « Il est inacceptable que le gouvernement impose un blackout total sur l’utilisation de ces fonds, sachant que ce n’est pas uniquement les grosses firmes en difficulté qui bénéficieront de cet argent, mais également des petits copains et copines, et des proches du MSM. »
Commentant le rapport de l’Electoral Boundaries Commission (EBC), qui a été déposé sur la table du Parlement mardi dernier, Paul Bérenger a estimé qu’il n’est « pas possible de donner satisfaction à tout le monde », ajoutant : « Nous savons que le Parlement doit soit l’accepter, soit le rejeter in toto, mais il ne peut l’amender. Après une étude approfondie du rapport, nous souhaitons que le Premier ministre présente une motion demandant au Parlement d’adopter le rapport de l’EBC. »
Commentant la situation dans l’hémicycle à la rentrée parlementaire, Paul Bérenger est d’avis que le Parlement « n’est jamais tombé aussi bas » que mardi dernier. « Ce que nous avons vu, séance après séance, est révoltant. » Il attribue cette situation non seulement au comportement du Speaker, mais également au Premier ministre. « La population est en mesure de suivre en direct les débats parlementaires et de voir comment il est tombé aussi bas. Le MMM est solidaire avec Rajesh Bhagwan devant l’attitude grossière du Speaker et de la majorité parlementaire », lance-t-il.
Le leader des Mauves a par ailleurs condamné les « nouvelles tentatives de réveiller le démon communal, qui sont soutirées et tolérées » par le MSM. « Le MMM renouvelle son appel à toute la population : ne cédez à aucune provocation et n’entrez dans aucun piège communal ! » reprend Paul Bérenger, avant d’estimer que la police « a joué un vilain rôle » dans cette affaire et de demander à cette dernière de « faire son travail en empêchant les provocations communales et en appliquant la loi ».
Paul Bérenger a affirmé également avoir pris note de ce que Pravind Jugnauth et l’ambassadeur des États-Unis ont dit sur la question de l’envoi éventuel d’un bateau aux Chagos. « C’est très grave ! » a-t-il estimé. « Il faudra prendre de nouvelles initiatives sur ce dossier après les élections américaines, surtout si c’est Joe Biden qui est confirmé comme président des États-Unis », a lancé Paul Bérenger lors de la conférence de presse de samedi matin, soit avant que Joe Biden remporte officiellement la présidentielle.
Le leader du MMM dit avoir analysé la déclaration du Premier ministre, estimant que celui-ci « aurait dû éviter de livrer en public son interprétation d’une déclaration des Américains, comme voulant dire qu’ils couleront un navire qui s’approcherait éventuellement des Chagos ». Selon lui, « il faut prendre une position ferme concernant les Chagos et éviter les déclarations confuses ».
Paul Bérenger rappelle avoir été « parmi les premiers » à demander qu’un navire mauricien à bord duquel se trouverait le Premier ministre, entre autres, se rende aux Chagos. « Mais cela demande une grande préparation », dit-il. Paul Bérenger s’est également souvenu d’une déclaration de l’ancien Premier ministre, sir Anerood Jugnauth, affirmant qu’il avait « reçu des menaces de la part de deux représentants de la Grande-Bretagne et des États-Unis », le leader du MMM ajoutant : « Il n’y avait eu aucun démenti des autorités britanniques et américaines à ce sujet ! »
Commentant la présidentielle américaine avant l’annonce de la victoire de Joe Biden samedi matin, Pau Bérenger a souligné que « c’est au peuple des États-Unis de choisir qui il compte élire comme président, sénateurs, etc., mais le monde entier est concerné par ces élections dans la mesure où les États-Unis sont le seul pays à s’être retiré de l’accord de Paris sur le climat ». Rappelant que ce pays s’est aussi retiré de l’accord nucléaire avec l’Iran et a pris « des positions extrêmes sur la Palestine ». Sans compter, dit-il, que les États-Unis de Donald Trump ont été les seuls à se retirer de l’Organisation mondiale de la Santé. « Pour toutes ces raisons, et bien d’autres, Maurice est bien concernée par les résultats des élections aux États-Unis. »
Le leader des Mauves a finalement souhaité un « Happy Divali à tous les Mauriciens, et en particulier aux Mauriciens de foi hindoue ».