MMM — PRÉSENTATION DU METRO EXPRESS  : « Le montant de Rs 18,8 mdsest une mauvaise plaisanterie » selon Bérenger

Le leader du MMM, Paul Bérenger, a qualifié samedi le montant de Rs 18,8 milliards présenté par le gouvernement comme le coût total de l’exécution du projet de Metro Express dont les détails ont été rendus publics lundi dernier de « bad joke ». Il a déploré que le updated feasibility report réalisé par les consultants singapouriens n’ait pas été publié lors de la présentation et estime finalement que le gouvernement aurait dû avoir sollicité un mandat de la population avant de s’engager dans un projet d’une telle envergure « d’autant qu’il avait milité contre le projet lors des dernières élections générales ».
Paul Bérenger, qui a opté pour l’appellation de « tramway express » au lieu de « métro express », a d’entrée fait comprendre que ses commentaires ne tiennent pas compte des données contenues dans le updated feasibility report réalisé par les consultants singapouriens. Il estime que la non-publication lundi de ce rapport par le ministre des Infrastructures publiques et du Transport, Nando Bodha, alors qu’il a à plusieurs reprises promis de le faire après la signature du contrat dans des déclarations parlementaires, constitue une lâcheté de sa part. Il estime, d’autre part, que le choix du modèle d’Édimbourg pour présenter le projet relève de l’incompétence, cela pour plusieurs raisons. En premier lieu, dit-il, le tramway d’Édimbourg compte 16 arrêts sur 14 km alors que celui de Maurice comprendra 19 arrêts sur 26 km. De plus, le projet britannique a coûté deux fois plus que les estimations initiales, soit un montant de 696 millions de livres (Rs 34 milliards) au lieu de 375 millions de livres. Sans compter que le projet d’Édimbourg a prix deux fois plus de temps que prévu au départ, soit six ans au lieu de trois. Le modèle d’Édimbourg a démontré, selon le leader du MMM, que le « fixed price basis », dont parle le ministre n’existe pas dans les faits et n’existe que sur papier. Ce qui explique que les autorités britanniques ont dû avoir recours à un special arbitrator. Ce qui a amené Paul Bérenger à conclure que le montant de Rs 18,8 milliards prévu pour le projet de tramway express est un « bad joke ».
Pour lui, le coût du projet aurait dû tenir en ligne de compte l’acquisition obligatoire des terres, les coûts de déplacement des aménités publiques, la construction du pont reliant Coromandel à l’autoroute. De plus, il ne comprend pas la raison pour laquelle l’item preliminary and general cost pour lequel une dotation de Rs 4 milliards avait été prévue dans le projet de 2013 a été exclu. Pour lui, ce sont des frais normaux en vue de préparer le terrain avant de livrer le chantier aux constructeurs. Il prévoit que tous ces frais seront désormais financés à travers le budget ou par les corps para-étatiques.
S’agissant de la rentabilité du « tramway express », Paul Bérenger considère qu’il est impossible que des profits soient réalisés dès la première année d’opération. Pour lui, le projet ne serait pas viable sans les Rs 10 milliards de subsides accordés par le gouvernement indien. En dépit de ce don indien, il estime que des subsides par millions de roupies devront être accordés année après année. « Sinon, qui financera le transport gratuit des étudiants et des personnes âgées ? » Il s’est également montré sceptique quant à la hausse de 3,8 % prévue annuellement pour le coût du ticket sur 20 ans et sur les revenus prévus à partir de la publicité. À ce propos, il observe qu’en octobre 2013, les revenus publicitaires étaient estimés à Rs 30 M. « Il faudra des magiciens pour faire passer ce montant de Rs 30 M à Rs 100 M malgré une réduction du nombre de trams de 25 à 18. Le coût sera beaucoup plus élevé que Rs 18,8 milliards. Le risque que le projet soit une catastrophe est grand. Il nécessitera des milliards de roupies de subsides ». De plus, a-t-il observé, « après avoir vu comment travaille le gouvernement depuis deux ans et demi, tenant en considération l’incompétence et la corruption constatées chaque jour, la population n’a aucune confiance que ce gouvernement pourra concevoir un tel projet avec succès ». Il a ajouté que « dans une démocratie Pravind Jugnauth aurait dû avoir demandé un mandat de l’électorat avant d’engager le pays et les jeunes pour les 50 ans à venir d’autant qu’il avait mené campagne contre le projet lors des dernières élections générales et que les prochaines élections sont prévues en 2019, en d’autres mots, elles sont derrière la porte ».
Le leader du MMM a considéré l’augmentation de 10 % du prix du diesel et de l’essence est totalement injustifiée, tenant en compte qu’il y a à peine cinq mois les prix avaient augmenté de 8 % pour le diesel et de 5 % pour l’essence. Il rappelle que le Build Mauritius Fund a été éliminé sans abolir le prélèvement prévu sous cet item. Ce qui fait que des milliards de roupies sont transférées dans le budget du gouvernement.
Paul Bérenger s’est dit, d’autre part, inquiet du litige qui oppose les médecins au gouvernement et a déploré le manque de dialogue. À ce propos, il a qualifié la décision du ministre d’annuler une réunion en considérant que les syndicats étaient surreprésentés d’enfantine. Il a constaté qu’il y a une insatisfaction pour ce qu’il s’agit des services dans les hôpitaux.
À des questions de la presse au sujet des travailleurs du transport, il a déploré le manque d’unité parmi les travailleurs. Il a observé que la pétition circulée par la PAM réclame un amendement constitutionnel en vue de l’organisation d’un référendum. Ce qui, dit-il, dépasse les problèmes rencontrés par les travailleurs du transport public et constitue une question plus compliquée, ce qui fait que le MMM ne signera pas la pétition. Quant à l’élection partielle de Quatre-Bornes, il a expliqué que le MMM place l’enjeu sur un plan national et ne se limitera pas aux problèmes soulevés par le « tramway express ».

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -