Mon pays va (mari) mal !

Assez ! Là, c’est vraiment plus que trop ! Vikash Nuckcheddy, élu du No 9, traite nos compatriotes « d’ingrats » parce qu’ils ont osé manifester. « Ces gens-là ne réalisent pas la chance qu’ils ont. Kan pou perdi li, lerla ou pou konn so valer. Ce gouvernement a tellement fait, surtout pendant la crise. Ces gens qui manifestent ont été les premiers à percevoir l’aide de l’État. C’est la raison pour laquelle je parle d’ingratitude. » Seriously ?, comme le dirait l’Anglais.

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Ceux qui optent pour les courbettes et autres démonstrations ostentatoires de « loyauté » envers leur roi Soleil actuel et d’autres courtisans ont certainement le droit à leurs opinions. Mais de grâce, qu’ils ne l’imposent pas sur les autres! La liberté de manifester est souveraine. Au même titre que la liberté d’expression. On peut ne pas être d’accord avec ceux qui manifestent ou les raisons pour lesquelles ils le font, mais nous sommes tous tenus de respecter les opinions des uns et des autres, et leurs démonstrations aussi longtemps que tout reste dans les cadres légaux. C’est comme cela dans une démocratie qui se respecte.

Mais dans la nôtre, le Premier ministre en personne a donné l’exemple en traitant les plus de 100 000 Mauriciens qui sont descendus dans la rue le 29 août 2020 « d’anti-patriotes » ! Comment ne pas faire des émules dans ce cas parmi ses plus “die hard fans” ? À l’image de son ministre de la Culture, qui a donné dans la même veine en disant aux Mauriciens de carrément… « marse marse ». Trop, c’est vraiment trop !

Que la police s’emmêle les pinceaux en essayant de justifier le déballage de la lourde artillerie du 7 janvier dernier dans la capitale, la paralysant quasiment pendant une journée, en évoquant des pseudos “fouter dezord”, alors que, quand de vrais bandits sont venus cette semaine semer le trouble, en présence des forces de l’ordre, et qu’aucun d’entre eux n’ait été inquiété, mais simplement invité à s’éloigner, on en a effectivement marre du manque de sincérité de ceux qui nous gouvernent. On nous prend donc à ce point pour des crétins ?

Et pendant ce temps, Pravind Jugnauth et ses proches collaborateurs préfèrent persister dans leur vision obtuse, ostracisant, jour après jour, le bon peuple qui réclame des réponses claires et des actions justes, souhaitant voir émerger une île Maurice forte et meilleure. Et pendant ce temps-là encore, en seulement une quinzaine de jours depuis le début de cette année, qu’on souhaite tous meilleure que 2020, mais qui s’annonce inévitablement beaucoup plus dure sur tous les plans, dix Mauriciens ont déjà laissé leur vie dans des accidents de la route. Dix familles traumatisées, meurtries, à jamais inconsolables.

Les services de police souhaitent poursuivre des campagnes de sensibilisation. Certes, oui, car la prévention en matière de comportement sur la route, au même titre que la toxicomanie, l’alcool, le tabac et d’autres maux sociaux, doit se faire en permanence. Mais quid des infractions commises régulièrement sur nos routes par des chauffards peu scrupuleux et qui n’en ont rien à faire du code de la route ? Qui ne croise pas un ou plusieurs écervelés qui, au volant de leurs bolides, rutilants ou ronflants, s’amusent à franchir la ligne blanche en plein virage ? Ou à dépasser un bus à l’arrêt, alors que des véhicules arrivent en sens inverse ? Nos agents qui circulent à moto sur nos routes ne peuvent rater ces manquements !

Et au risque de paraître imbécile, est-ce que ces contorsions greffées aux routes très fréquentées, comme l’autoroute A1, menant à Port-Louis, et ses modifications les unes plus sinueuses que les autres, causées par les travaux du métro et des échangeurs, sont “driver friendly” ? Dans leur grande majorité, ceux-ci se plient heureusement soigneusement aux directives nouvelles pour éviter des accidents, justement. Mais pourquoi ne pas avoir envisagé des aménagements mieux pensés ? Pourquoi ne pas trouver des solutions autres que de serrer les voies ? Même temporairement, cela fait des dégâts.

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