Mon prochain

« And even if I have faith to say to a mountain “Jump!” and it jumps, But don’t love, I’m nothing. So, no matter what I say, What I believe, And what I do, I’m bankrupt without love. » 1 Co 13, 2b-3b (MSG) (1)

- Publicité -

Qui est mon prochain ? Qui sont mes frères ? Qui est ma mère ? Nous devons l’avouer, dire qu’être chrétien peut prétendre que nous avons déjà notre passeport pour le paradis, pour le Royaume des Cieux.

PAUL REVEIL

Nous pouvons faire du bénévolat, évangéliser, parler du Christ, mais si nous voulons convertir l’autre qui n’est pas forcément chrétien – il se peut qu’il soit athée pour une raison spécifique, ou d’une autre religion –, c’est pour rien que nous le faisons.

Chers frères et soeurs en Christ, j’aimerais vous rappeler qu’être chrétien, c’est comme être un “petit Christ”. Et le Christ n’est qu’amour. Si nous ne sommes pas amour, nous chrétiens, comment les autres pourront le connaître ? Comment les autres pourront l’aimer ? Si nous n’avons pas d’amour lorsque nous évangélisons, lorsque nous parlons, lorsque nous nous donnons – si nous cherchons un intérêt personnel –, nous ne pouvons pas avoir un profond respect et une compréhension de l’histoire et de la culture de l’autre, qui se peut ne pas être mon semblable.

Le Christ n’est pas venu pour fonder une nouvelle religion, qu’est le christianisme, mais il est venu nous donner un commandement nouveau : « Aimez-vous les uns les autres; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres », Jean 13,34.

Si nous, Chrétiens, prétendons connaître le Christ, et nous n’aimons pas, comment les autres qui ne le connaissent pas peuvent aimer comme il nous a aimés ? L’importance n’est pas dans ce que nous disons ou faisons, mais dans ce que nous sommes. Nous ne pouvons être de “petits Christ” si nous avons peur de l’autre, peur d’aller vers lui, de le connaître et de l’aimer. Une amie à moi, lorsque nous parlions des autres religions, me disait que notre Dieu n’est pas un Dieu divisé, qu’il ne peut pas tolérer les idolâtries.

« Tu ne te feras point d’image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point; car moi, l’Eternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punit l’iniquité des pères sur les enfants jusqu’à la troisième et la quatrième génération de ceux qui me haïssent », Exode 20,4-5.

Il y a une nuance entre être divisé et avoir une diversité humaine. Dieu, qui peut tout, peut en un clic convertir tout le monde au christianisme, mais jusqu’à maintenant il ne l’a pas encore fait…

Bien-aimés, dire que l’autre est un idolâtre alors que nous-mêmes pouvons être pire – concernant l’argent, la consommation ou la pornographie par exemple – dire qu’il ne connaît pas Dieu même s’il n’a rien fait, alors que nous avons de la haine contre lui, nous portons un jugement envers autrui.

Or, Dieu seul juge car Dieu seul est bon.

« Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’oeil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton oeil? », Matthieu 7,3.

Jésus nous rappelle qui est notre prochain; il se peut que cela ne soit pas forcément un prêtre, ou un religieux, mais un samaritain qui n’a pas la même croyance que nous. Chaque homme a été créé à l’image de Dieu et le Christ, par son incarnation, a relié toute l’humanité à Lui, vers Lui. Dans son humanité, il a élevé et dévoilé la dignité de chaque être humain, c’est pour cela que je pense que même celui qui n’est pas chrétien, par sa culture ou son histoire, peut aimer comme Lui il nous a aimés, par l’incarnation du Fils. C’est quelque chose de plus grand, de plus puissant, qui dépasse les bornes religieuses et la connaissance de ce monde. Donc, nous pouvons non seulement apprendre de tout et de tous, mais aussi, être plus humains et plus vivants en étant des personnes d’amour établi ensemble.

Qui est ma mère ? Qui sont mes frères ? « Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une soeur, une mère », Marc 3,35.

Aimons, sans chercher un intérêt personnel, sans vouloir convertir l’autre, mais aimons en vérité notre prochain ou même nos ennemis, non pas en dépit de ce qu’est l’autre, mais à partir de ce qu’il est. Ce qui est bien, c’est que nous avons le choix, mais le choix ne suffit pas, il faut désirer aimer. Prenons cette humilité, par la grâce de Dieu d’apprendre d’autrui, de le connaître pour rendre témoignage à la vérité. Parcourons ce chemin ensemble. Oui, il est possible de croire sans voir; il est donc possible d’aimer et de préserver notre diversité.

Après tout, si on se ressemble tous, où sera la beauté ?

Mais qu’en est-il si on ressemble tous à Dieu

Note (1) Et même si j’ai la foi de dire à une montagne “Saute!” et qu’elle saute, mais si je n’ai pas l’amour, je ne suis rien. Donc, peu importe ce que je dis, ce que je crois ou ce que je fais, je ne suis rien sans l’amour. (Traduction personnelle)

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour