MONDE DU TRAVAIL – VICTORIA HOUSE : Les employés d’Akriti Jewel Craftz sans salaires en juin se mobilisent

  • Depuis décembre 2019, ils sont payés en retard chaque mois

Les employés d’Akriti Jewel Craftz se sont mobilisés devant le ministère du Travail hier matin, en attente d’une réponse concernant leurs salaires du mois de juin. À ce jour, alors que le compte pour le mois de juillet sera fermé le 20, ils sont toujours dans l’incertitude quant au paiement des salaires du mois dernier. Ces pères de famille ne savent plus comment faire pour nourrir les leurs et honorer leurs engagements car la situation perdure depuis décembre 2019.

- Publicité -

Ils étaient déterminés à faire entendre leur voix. Pour leur négociateur syndical, Atma Shanto, c’est la goutte d’eau qui déborder le vase. « Depuis décembre 2019, le paiement des salaires se fait en retard. Pendant le confinement, beaucoup de travailleurs se sont retrouvés sans le sou et ne pouvaient même pas acheter à manger pour nourrir leurs familles. Mais à ce jour, le ministère du Travail a laissé perdurer la situation. C’est pour cela que les travailleurs sont devant la Victoria House pour demander au ministre de convoquer une réunion tripartite afin qu’ils soient fixés sur le paiement de leurs salaires. »
Akriti Jewel Craftz est une compagnie indienne qui compte une branche à Maurice. Elle est spécialisée dans le traitement de pierres semi-précieuses et la fabrication de carreaux, entre autres. Selon les informations disponibles sur Internet, il s’agirait même du « largest manufacturer of gemstone » de l’Inde. À Maurice, la compagnie est basée à Mer Rouge.
Pour Atma Shanto, « il est inacceptable que de telles choses se produisent à Maurice sans la moindre réaction du ministère » alors que la loi stipule clairement que le salaire doit être versé au plus tard deux jours avant la fin du mois. « C’est une violation de la Worker’s Rights Act et en plus, les travailleurs ne savent pas vers qui se tourner puisqu’il n’y a aucun directeur sur place, mais seulement deux superviseurs qui disent ne pas être concernés par le paiement des salaires. C’est un drame humain qui se déroule et le ministère doit réagir », a souligné le syndicaliste.

Wesley Bon, un des employés, témoigne des difficultés qu’il rencontre, notamment pour honorer ses dettes envers une compagnie de crédit. « On me reproche que le paiement se fasse en retard chaque mois, on m’a même menacé de poursuites. Le problème c’est qu’à chaque fois on nous dit qu’on va nous payer à une certaine date, moi je dis au magasin qu’à cette date je ferai le paiement, mais par la suite, il n’y a rien et je passe pour un menteur, pour un mauvais payeur. » De même, ajoute-t-il, il se retrouve à emprunter de l’argent pour pouvoir nourrir sa famille et envoyer ses enfants à l’école. « Combien de temps cela va-t-il durer alors qu’on est en train de travailler tous les jours ? »

Son collègue Steeve abonde dans le même sens : « Latet fatige, kan rant lakaz pa kone ki pou dir madam. » Hurryduth Lakhoa confie, lui aussi, vivre dans un stress depuis plusieurs semaines. « On n’arrive même pas à dormir, on ne voit pas de solution. Entre-temps, les enfants doivent manger et aller à l’école. » Vimal Mohess, qui vit en location, dit éprouver de grandes difficultés à payer son loyer. « Le propriétaire veut son argent et je ne sais quoi lui dire car je ne sais même pas quand nous serons payés. »

Atma Shanto déplore le fait que les droits des travailleurs sont bafoués en toute impunité. Il en appelle à la responsabilité des autorités devant ce drame humain. « Nous dénonçons également les tentatives des officiers du ministère de démobiliser les travailleurs en leur demandant d’aller s’asseoir dans une salle, à l’abri des regards. Mais ils sont là pour dire leur mécontentement et pour montrer ce qui se passe. »

Légende :

Les employés d’Akriti Jewel Craftz devant le ministère du Travail, en compagnie d’Atma Shanto

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -