MONETARY POLICY COMMITTEE : La BoM prévoit une croissance économique de 7,9% en 2021

  • Le REPO Rate maintenu à 1,85%

La Banque de Maurice (BoM) prévoit une croissance économique de 7,9% pour 2021, alors que le taux directeur a été maintenu à 1,85% par an. C’est ce qu’a annoncé hier après-midi le gouverneur de la Banque centrale, Harvesh Seegolam, à l’issue de la réunion du Monetery Policy Committee. Celui-ci est d’avis qu’il y a des signes de légère reprise de l’activité économique mondiale depuis le troisième trimestre de 2020.
Le Fonds monétaire international a, dans sa mise à jour des Perspectives de l’économie mondiale de janvier 2021, révisé à la hausse la croissance mondiale, et prévoit que la production mondiale augmentera de 5,5% en 2021 et de 4,2% l’année prochaine. Cependant, la reprise économique mondiale resterait dépendante de l’efficacité des campagnes de vaccination pour freiner l’évolution de la COVID-19. Les pressions inflationnistes mondiales devraient par ailleurs rester contenues à court terme.
Il estime que l’économie nationale a commencé à montrer une meilleure résilience au troisième trimestre de 2020, les dépenses de consommation et les investissements ayant augmenté au cours du trimestre. Les services de la Banque centrale prévoient une croissance économique de 7,9% pour 2021. Quant à l’inflation globale, elle est estimée à environ 3% pour cette année.

- Publicité -

Après avoir passé en revue les analyses de diverses institutions internationales, le MPC est arrivé à la conclusion que même si les conditions économiques restent difficiles à l’échelle mondiale, la reprise économique est en cours. Toutefois, pour relancer la reprise, il reste essentiel que les autorités ne retirent pas prématurément le soutien budgétaire et monétaire. De plus, bien que les développements récents apportent plus d’optimisme, le MPC estime qu’il faut rester concentré et vigilant au vu des incertitudes persistantes posées par les menaces des nouvelles souches de COVID-19.

Baisse de la consommation et de l’investissement

Sur le plan local, Harvesh Seegolam considère que les retombées économiques de la pandémie ont été graves en 2020 avec une contraction de la production de 15,2%, principalement liée à la récession sans précédent du secteur du tourisme et à des pertes de production importantes dans d’autres secteurs clés, tels que la manufacture, le commerce, la construction et le transport. Sur le front des dépenses, on estime que la consommation a diminué de 14,2% et l’investissement de 26,7%. De son côté, le taux de chômage s’établissait à 10,9% en septembre 2020.

Le déficit du compte courant s’est aggravé principalement en raison du manque de recettes touristiques en 2020. En termes de pourcentage du PIB, il est estimé à environ 13% en 2020. Cependant, les dernières tendances montrent que les exportations reprendraient à mesure que les carnets de commandes du secteur textile seraient remplis pour le premier trimestre 2021.

Le gouverneur de la Banque Centrale a estimé que les perspectives de croissance sont tangibles. Diverses institutions mondiales ont d’ailleurs donné une vision optimiste de l’économie mauricienne. Mais les prévisions de croissance de la Banque mondiale pour Maurice en janvier étaient plus prudentes, à 5,3%. De leurs côtés, les services de la Banque centrale projettent un PIB réel de 7,9% pour 2021.

Selon Harvesh Seegolam, l’’impact des interventions de la Mauritius Investment Corporation Ltd (MIC) sur l’économie sera multiple. « Par son financement des entreprises impactées par la COVID-19, le MIC contribue au maintien des dépenses de consommation. En outre, le MIC se concentre également sur les projets de génération future en investissant dans l’indu favorisant la croissance », souligne-t-il.

Concernant la gestion des liquidités, le gouverneur de la Banque centrale estime que les rendements des instruments du marché monétaire sont restés faibles. La Banque centrale a émis un montant brut de Rs 88 milliards de Treasury Bills de mars 2020 à ce jour. Du fait de ces opérations, l’excédent de liquidité moyen a baissé en janvier dernier. La liquidité excédentaire s’élève actuellement en moyenne à environ Rs 40 milliards. Les conditions sur le marché des changes (FX) restent stables.

Les mouvements de taux de change de la roupie reflètent, selon le gouverneur de la Banque centrale, les fluctuations monétaires internationales. En 2020, la Banque centrale a vendu un total de USD 977,4 millions à des banques et des courtiers en devises. De janvier dernier à ce jour, la Banque centrale a fourni au marché des changes un total de USD 100 millions. Depuis mars 2020, elle a également fourni des devises pour un montant de USD 210 millions à la State Trading Corporation afin de répondre aux exigences des factures d’importation du pays. Les réserves brutes en devises étrangères s’élevaient à USD Rs 7,8 milliards fin janvier, ce qui représente plus de 14 mois d’importations.

Harvesh Seegolam constate aussi que le secteur bancaire est sain et stable, malgré le contexte économique difficile actuel. Le taux de croissance annuel des prêts bancaires au secteur privé s’est accéléré pour atteindre 4% en décembre 2020, après avoir récupéré le creux de 1% en septembre 2020, grâce à l’octroi de crédits supplémentaires aux entreprises et aux ménages. « Si la récession devait durer plus longtemps, les banques disposeraient de suffisamment de tampons pour pouvoir résister aux vents contraires. En outre, certaines banques trouvent également des sources de financement alternatives auprès des institutions régionales et internationales », observe Harvesh Seegolam.

Il a également annoncé que la Banque centrale discute avec ses autorités de régulation du processus de transition du LIBOR à des taux de référence alternatifs. Le gouverneur de la Banque centrale a expliqué que la BoM est prête à soutenir davantage les opérateurs économiques, les PME et les ménages mauriciens touchés par la COVID-19 en déployant des mesures de soutien appropriées.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -