MORT DE RAMDHONY EN CELLULE: Me Ramchurn s’interroge sur l’épaisseur du tissu

L’enquête judiciaire sur la mort d’Anand Kumar Ramdhony s’est poursuivie hier en Cour de Mapou. La magistrate Shefali Ganoo a refusé de suspendre temporairement les travaux pour que Me Ramchurn saisisse la Cour suprême contre son ruling. L’avocat voulait avoir une copie du brief complet. Il en ressort que le constable Sooneechora a conservé les pièces à conviction du Forensic Science Laboratory (FSL) au poste de Rivière-du-Rempart alors que le drame a eu lieu dans les mêmes locaux. Ce qui n’a pas manqué d’attirer l’attention de la présidente de cette enquête judiciaire.
Le directeur des poursuites publiques (DPP) a initié une enquête judiciaire sur la mort d’Anand Kumar Ramdhony en cellule policière survenue dans la nuit du 29 au 30 juillet 2011 au poste de police de Rivière-du-Rempart. Lors de la troisième séance d’audition des témoins hier en cour de Mapou, Me Viren Ramchurn, représentant la famille du défunt, a formulé une motion en vue de suspendre temporairement les travaux de manière à saisir la Cour suprême et revoir le ruling de la présidente de l’enquête judiciaire. L’avocat voulait avoir la full disclosure du brief, insatisfait du ruling de mercredi lui donnant seulement accès aux dépositions de ses clients. Me Abdool Raheem Tajoodeen a toutefois objecté à la démarche de son confrère, soulignant qu’il s’agit d’une enquête judiciaire et non d’un procès. La magistrate de la cour de district de Rivière-du-Rempart, Shefali Ganoo, a rejeté la motion du watching brief.
Par ailleurs, le constable Bissessur a été de nouveau appelé à la barre des témoins. Interrogé par la magistrate, l’officier de police a déclaré qu’il ne s’était pas adressé aux détenus au début de son shift mais a vérifié que tout allait bien en regardant à travers la porte. Il a indiqué que les détenus étaient allongés sur leur matelas et rien ne paraissait suspect. Toutefois, lorsque plus tard le constable Sooknah lui a dit qu’il y avait un problème dans la cellule n° 2, ils sont tous les deux partis voir ce qui s’y passait. Il a ajouté que son collègue a essayé de prodiguer les premiers soins à Anand Kumar Ramdhony en le mettant dans une posture qui favoriserait sa respiration.
Magistrate Ganoo : The body was moved then ? The position of the body was not like it is in the picture ?
PC Bissessur : Yes… He was leaning against the wall…
Le constable Sooneechora, qui compte une dizaine d’années d’expérience, travaillait au poste de police de Rivière-du-Rempart le 29 juillet 2011. Il a confié avoir effectué sa ronde le 30 juillet vers 3 h du matin. Le constable Bissessur l’a alors appelé et il est revenu au poste en tant que sentry de la cellule de Ramdhony. Il a expliqué que le corps a été transporté à la morgue et autopsié par le Dr Sudesh Kumar Gungadin.
Plusieurs pièces à conviction ont été présentées à la Cour notamment le matelas sur lequel dormait Anand Kumar Ramdhony, la couverture du matelas qui aurait été utilisée pour le suicide allégué ou encore les vêtements qu’il portait ce jour-là. Le policier a pris les pièces à conviction du Forensic Science Laboratory (FSL) de Réduit et les a gardées « under lock and key » au poste de Rivière-du-Rempart.
Magistrate Ganoo : Qui vous a donné des instructions pour aller chercher ces pièces à convictions au FSL ?
PC Sooneechora : Personne… Le FSL a téléphoné…
Magistrate Ganoo : En tant que policier d’expérience, n’aurait-il pas été plus judicieux de votre part de garder ces pièces à conviction dans un autre poste de police ?
Une question qui restera sans réponse. Me Viren Ramchurn a ensuite demandé au policier si le tissu qui aurait été utilisé pour la pendaison était épais. Le constable a répondu par la négative, affirmant toutefois qu’il était plus épais que le tissu de sa chemise. « It is quite thick and there is a perfect cut… », a soutenu l’homme de loi de la famille Ramdhony.

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