Motion de blâme contre le Speaker – Steven Obeegadoo mitraille l’alliance PTr/MMM/PMSD  

Le Deputy Prime Minister et ministre du Logement, Steven Obeegadoo, a tiré à boulets rouges sur l’alliance comportant le parti Travailliste, le MMM et le PMSD. Il a qualifié ce regroupement des partis de l’opposition d’« alliance de la haine et de la honte » contre le gouvernement, en particulier le Premier ministre, Pravind Jugnauth. Il n’a pas ménagé l’opposition tout au long de son discours sur la motion de blâme contre le Speaker, Sooroojdev Phokeer hier soir à l’Assemblée nationale. Il a adopté un ton sévère et sans ménagement. Pour lui, le comportement de l’opposition vis-à-vis de la présidence et du gouvernement est « indigne ».  La stratégie de l’opposition, dit-il, est « calculée et sciemment mise en œuvre ». 

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Expliquant « le pourquoi et le comment » de cette motion de blâme lors de la séance présidée par le Deputy Speaker de l’Assemblée nationale, Zahid Nazurally, Steven Obeegadoo estime que cette motion survient après les résultats des dernières élections générales. « Le fond du problème est la contraction actuelle et permanente dans laquelle vit l’opposition », dit-il, tout en évoquant qu’elle « conteste la légitimité des résultats des urnes » en Cour.

« Cette motion était inévitable car l’opposition n’accepte pas la légitimité du gouvernement », s’est indigné le Deputy Prime Minister, qui n’a pas manqué de saluer « son ami de lutte de longue date », le ministre Alan Ganoo.  Il accuse l’opposition d’être absente le jour du discours-programme du gouvernement, mais présente au sein de l’hémicycle pour en discourir. « C’est la contradiction flagrante et permanente que l’opposition vit au quotidien », dit-il.

Qui plus est, Steven Obeegadoo qualifie le comportement de l’opposition d’« irrespectueux » vis-à-vis de la présidence et du gouvernement, de par les absences du sein de l’hémicycle lors de l’intervention des membres du gouvernement. Il a rappelé que les ministres du gouvernement sont présents au sein de l’hémicycle pour écouter les leaders de partis de l’opposition.

Le No 2 du gouvernement n’a pas digéré la démarche de l’opposition en brandissant des pancartes à l’Assemblée de même que les fréquentes interruptions.

 La présentation des pancartes et les interruptions lorsque des membres du gouvernement interviennent lors des débats ont aussi été dénoncées par Steven Obeegadoo. Il regrette que le MMM, qui ne conteste pas généralement les résultats des élections, se soit laissé influencer par le parti Travailliste, qui, à chaque défaite électorale, ne parvient pas à accepter le verdict des urnes.

Lors de son discours, Steven Obeegadoo a pointé du doigt un membre de l’opposition tout en épargnant l’ancien Premier ministre, Navin Ramgoolam, et l’ancien leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval. Même s’il n’a pas cité le nom en question, il avance qu’il n’y a rien d’exceptionnel à ce que ce dernier ait présenté cette motion à deux reprises.

Le Deputy Prime Minister avance que des « recherches » entreprises par un membre de la majorité démontrent que « la moitié de ces disorderly conducts » peut être attribuée à une seule personne. Qualifiant le leader de l’opposition de « gentleman », il avance néanmoins que ce dernier essaye de « démontrer une agressivité qui ne lui sied pas » pour ne pas être débordé sur sa droite.  Pour lui, l’opposition provoque et en se faisant sanctionner joue la carte de la victime, faisant accroire par là même que c’est la fin de la démocratie à Maurice.

Parlant du Speaker, Steven Obeegadoo estime que « le problème ne se trouve pas dans la personnalité car un Speaker peut parler plus fort et l’autre moins fort mais dans la fonction ou le mode de désignation ». Selon lui, aucun parti présent à l’Assemblée nationale n’a remis en cause le mode de désignation du Speaker.

Par ailleurs, évoquant le problème lorsque les élus n’ont pas droit à la parole, il fait ressortir que ceci n’est pas nouveau. Pour lui, il est impossible au président de l’Assemblée nationale de donner la parole à tout le monde. Prenant en compte les règles qui régissent la Chambre, il affirme que tout député court le risque d’être sanctionné. « J’ai déjà été Named et suspendu jusqu’à ce que je présente des excuses, soit Sine Die », dit-il. Et de faire ressortir que ce sont les règles du jeu et que le Speaker a « une tâche extrêmement ardue », soit celle d’arbitrer toutes sortes de situation.

Steven Obeegadoo considère « surréaliste » la motion de blâme contre le président de l’Assemblée nationale. Pour cela, il évoque la situation actuelle du pays, notamment l’état d’urgence environnementale avec les « 24 heures décisives » pour « assurer la vidange des réservoirs d’huile lourde du MV Wakashio avant qu’il ne se brise en deux et un risque réel d’une deuxième fuite ». La pandémie de COVID-19 est toujours un réel danger pour le pays, et dans ce contexte le DPM déplore qu’en présence de ces deux situations, la priorité de l’opposition soit de présenter une motion de blâme.

« J’accuse l’alliance de l’opposition en choisissant ce moment précis pour présenter leur motion d’agir de manière anti-patriotique et anti-démocratique », dit-il. Et de profiter du moment pour la comparaison avec l’opposition du Royaume-Uni et de France dans la conjoncture de COVID-19. Pour lui, l’opposition parlementaire locale est « inconsciente ».

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