NAVIN’S COFFERS SAGA : Résidence de Soornack, évaluation sur mesure

L’acquisition du domaine résidentiel des Maingard à Floréal par Nandanee Soornack au prix annoncé de Rs 30 millions à la fin de 2011 est devenue une pièce à conviction de premier plan dans le dossier à charges en vue de soutenir la demande d’extradition en Italie. Cette transaction immobilière risque de faire de nouvelles victimes lors de l’enquête du Central CID dans le cadre de l’opération Lakaz Lerwa Lion avec déjà Rs 224 millions, dont Rs 110 M en devises étrangères, saisies en la résidence de Navin Ramgoolam à River Walk, lors de la perquisition du vendredi 6 février. La Deputy Chief Valuation Officer, Roshnee Bissessur, interrogée Under Caution hier, devra retourner au QG du Central CID, jeudi, pour la suite de l’exercice.
Le principal objectif de l’interrogatoire de Roshnee Bissessur, qui assurait la suppléance au poste de Chief Valuation Officer vers la fin de 2011 avec l’interdiction de Yodhun Bissessur de son poste dans le scandale du siècle MedPoint, est de confirmer que l’acquisition de la résidence de Floréal par Nandanee Soornack, proche de Navin Ramgoolam, avait bénéficié d’une évaluation sur mesure. De ce fait, le prix de Rs 30 millions, inscrit dans l’acte de vente devant notaire, serait nettement inférieur au prix du marché d’une telle propriété, et cela constituerait un manque à gagner pour le compte de l’Etat.
Roshnee Bissessur a été confrontée à une série de « zones d’ombre », apprend-on de sources bien informées. Le Central CID a voulu obtenir confirmation de la source du choix du Valuation Officer, qui s’est vu confier la mission de procéder à la sous-évaluation de l’acquisition immobilière de Nandanee Soornack à Floréal. Le même Evaluation Officer avait procédé à l’évaluation du bungalow de Navin Ramgoolam à Roches-Noires.
Les recoupements d’informations effectués indiquent que techniquement ce Valuation Officer, qui s’occupe du nord de l’île, n’aurait jamais dû être concerné par des transactions immobilières dans les Upper Plaines-Wilhems. Roshnee Bissessur a été acculée par les limiers du Central CID car le choix de l’officier pour cette sous-évaluation sur-mesure émanait du Prime Minister’s Office. Elle a été appelée à confirmer le fait que cette décision ne revenait que de l’ancien Premier ministre, Navin Ramgoolam, lui-même.
La Deputy Chief Valuation Officer, qui a retenu les services de Me Virendra Ramchurn, devra retourner au Central CID pour reprendre son interrogatoire jeudi au sujet de la nature des instructions reçues du PMO. Toutefois, aucune indication à la mi-journée si le Valuation Officer, très complaisant à l’égard de Nandanee Soornack et de Navin Ramgoolam, sera interrogé Under Warning avant jeudi ou après.
Les limiers du Central CID, approfondissant ce dossier pour le délit de trafic d’influence, ont déjà saisi la Cour suprême pour des Disclosure Orders des banques en vue de confirmer des transferts de fonds de Rs 30 millions entre les parties contractantes. En marge de cela, des recherches se sont poursuivies au Registrar en vue d’identifier d’autres transactions immobilières avec des évaluations sur mesure.
Il n’est pas à écarter que le dossier de l’acquisition du bungalow de Roches-Noires, le château maudit par qui sont venus tous les malheurs de Navin Ramgoolam depuis 2011, soit rouvert. En principe, le prix payé par l’ancien Premier ministre est dans la fourchette de Rs 40/45 millions alors que des spécialistes de l’immobilier supputent que la valeur réelle devrait avoisiner les Rs 60 millions au bas mot.
Affaire à suivre.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -