Nitin Busguth (candidat du MMM au No 5) : « Il ne faut pas sous-estimer l’intelligence des Mauriciens »

Nitin Busguth, âgé de 41 ans, est candidat du MMM dans la circonscription Pamplemousses/Triolet (No 5) pour les législatives du 7 novembre. Le choix du MMM s’est porté sur cet habitant de Flic-en-Flac, gérant d’une pharmacie et lui-même pharmacien. S’étant joint au MMM au courant de l’année, il brigue pour la première fois les suffrages sous la bannière du parti. Nitin Busguth veut se « démarquer » à travers ses actions pour les habitants de cette circonscription. Ne voulant en aucun cas se mesurer à ses adversaires politiques, il veut renforcer le lien que se tisse entre les 65 611 votants de la circonscription et lui.

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Vous êtes un jeune professionnel, et aussi engagé dans le domaine sportif. Quel est votre but dans la politique ?

En premier lieu, c’est d’apporter ma contribution au développement du pays et à l’amélioration de la qualité de vie. Il y a certaines choses que nous n’avons pu réaliser jusqu’à présent. Par exemple, au niveau sportif, nous n’avons pas encore vulgarisé le Squash à Maurice. Le potentiel existe non seulement pour ce sport mais également pour d’autres. Grâce au sport, nous pouvons sortir de la pauvreté. Nous avons d’ailleurs Karen Fook Yune avec nous. Je ne pense pas que nous manquons de soutien à ce niveau. En tant que jeune, je souhaite apporter des améliorations, bien sûr, avec la collaboration du parti pour les jeunes. Nous pouvons cibler ceux du Nine-Year Schooling afin de leur apprendre les lois pour savoir quels sont leurs droits et leurs limites. En même temps, lorsqu’ils quitteront l’école, ils sauront comment différencier entre le bien et le mal. Si un enfant ne connaît pas ses droits ni ceux de son ami, cela entraînera une dégradation de l’ordre et de la paix à Maurice. Je crois qu’il faut qu’on ait une matière non comptabilisée sur le droit pour l’enfant. Si cela se concrétise, nous créerons des emplois pour les avocats dans les écoles publiques et privées. Un des autres manques dans les écoles est l’absence d’un psychologue. Ceci est très important pour connaître les problèmes que les enfants ont chez eux. Il nous faut un psychologue en permanence dans les écoles. J’ai déjà, en tant que président de la fédération Squash, réuni certains jeunes pour une sortie, lors de laquelle ils n’avaient pas droit aux cigarettes et à l’alcool. Nous devons essayer de faire plus d’activités. Nous ne devons également pas oublier les femmes qui sont victimes de violence domestique. De l’autre côté, nous n’avons pas une politique pour les vieux, pour qui nous avons déjà identifié des parcours de santé. Nous pouvons aussi offrir des cours en informatique aux personnes âgées. C’est un fait aujourd’hui que beaucoup de vieux sont laissés à eux-mêmes.

Et pourquoi le MMM et non un autre parti ou encore pourquoi ne pas créer votre propre parti ?

Ce sont les partis traditionnels qui ont le pouvoir de faire bouger les choses. J’ai adhéré au MMM, car ce parti prône la méritocratie, le dialogue et c’est un parti où il y a une hiérarchie et où des instances sont établies. Ce n’est pas un One-Man-Show mais tout passe par ces instances. Chacun a droit à la parole. Cette démocratie est présente au sein du MMM et on évolue correctement. J’étais un sympathisant et ce n’est que cette année que je suis membre du parti. Je fais partie du comité central et du comité régional. Cela confirme cette démocratie.

Avez-vous choisi la circonscription No 5 pour votre baptême de feu ?

C’était un choix partagé. Je connaissais la circonscription, mais maintenant je la connais de mieux en mieux.

Comme vous le savez, le MSM a déjà aligné ses candidats et deux d’entre eux ont d’ailleurs été élus en 2014. Face à eux et à d’autres candidats, pensez-vous pouvoir vous démarquer ?

J’ai la force de mes convictions. Malheureusement, nous avons une campagne qui est très courte, mais nous essayons de rencontrer le maximum de personnes. Et lorsqu’on parle avec eux, ils acceptent qu’il y ait une nouvelle génération du MMM qui se présente. Nous avons une bonne équipe de jeunes au MMM et cela nous donne du peps pour aller vers les gens. Il ne faut pas oublier que nous avons beaucoup de votants âgés de 18 à 25 ans qui exerceront leur droit de vote pour la première fois. Ces jeunes étudient le candidat avant de voter. L’avantage du MMM, c’est que nous avons dit que nous irons seuls et nous l’avons fait. Ainsi, les gens voient que nous avons tenu notre parole par rapport au Parti Travailliste, qui a parlé de politique de rupture, mais qui s’est finalement associé au PMSD. Où se trouve la rupture ? C’est ce que je voudrais savoir. Mais nous constatons qu’on rétablit une alliance qui existait déjà. Ces partis auraient dû aller seuls et ainsi mesurer leur force. Nous avons la masse silencieuse et les indécis que nous devons rallier à notre cause. Déjà notre slogan est « la main propre, la tête haute ». Il faut donner au MMM sa chance. Donnez cinq ans au MMM et, après ces années, on pourra juger ce que le parti a fait. Il y a tout à changer à Maurice et je reste convaincu que le MMM pourra apporter ce changement. D’ailleurs, le parti a changé ses candidats. C’est un parti qui donne à chacun ses chances.

Depuis que vous sillonnez la circonscription, quels sont les problèmes que vous avez notés et que vous pensez n’inquiètent personne ?

Un des plus grands problèmes est le manque de drains, de trottoirs. Ce n’est pas évident pour ceux qui habitent des régions à risque lorsqu’il pleut. Je crois qu’il faut offrir aux gens des outils basiques pour qu’ils puissent se débrouiller en cas d’inondation. Par ailleurs, en parlant aux gens, ils ne cachent pas que leur pouvoir d’achat a baissé. L’environnement est aussi laissé pour compte. L’éducation doit commencer à la maison avec les enfants pour assurer la préservation de l’environnement.

On reproche souvent aux députés qu’ils ne sont pas présents sur le terrain. Dans l’éventualité que vous soyez élu dans cette circonscription, vous vous engagerez à être en tout temps présent pour eux ?

Notre politique est de travailler pour la circonscription, car je suis payé de l’argent des contribuables. De ce fait, je dois être présent pour les mandants. C’est la même chose pour les colistiers. Nous avons en place des cellules et des responsables de quartier qui sont établies pour faire le lien avec nous. Une des anecdotes sur le terrain est un homme qui nous a promis son vote. Mais pour moi, j’irai le trouver après les élections, car ce ne sera pas des promesses en l’air. C’est aussi un travail sur le long terme. Je ne vise pas uniquement maintenant, mais pour les années à venir. Il faut être proche de ses mandants et travailler pour eux. C’est ce qui est le vrai plaisir.

Nous avons noté plusieurs démissions du MMM depuis quelque temps. Cela ne vous a-t-il pas effrayé ?

Ces démissions m’ont plutôt choqué étant donné qu’un des démissionnaires allait être mon colistier. Mais cela ne m’a pas effrayé. Nous observons des réactions positives sur le terrain dans la mesure où ces démissions renforcent le MMM. Les gens n’ont pas aimé la manière dont ces gens ont quitté le parti.

Le PM, lors de ses différentes sorties, demande à la population de ne pas voter pour le MMM, qualifiant même le parti de « figurant » pour ces élections. Sous-estime-t-on le MMM ?

Définitivement, on sous-estime la force du MMM et l’intelligence des Mauriciens. Les gens verront que le peu de temps que le MMM a été au pouvoir, nous avons travaillé. Nous partons tous vers les élections à chances égales. Vous verrez des surprises et il ne faut pas être sûr que vous avez gagné d’avance. Cela peut aussi être un signe de panique. Si les gens croient que le MMM puisse diriger le pays, alors pourquoi pas ? Le peuple réfléchit aujourd’hui. Il regarde si quelque chose de concret a été réalisé pour eux.

Quel message avez-vous pour les habitants de la circonscription ?

Les électeurs ont une équipe dynamique devant eux. Nous avons l’expérience et la jeunesse. Les gens peuvent nous faire confiance pour bâtir une île Maurice pour nos enfants qui grandissent. Il faut penser à l’avenir des enfants avant de voter.

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