Normes et assurance : la dernière valse de l’ICAC pour Sandhya Boygah

Des tests avalisés au MSB sous l’ère de cette protégée du MSM suscitent des controverses

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Pressions exercées sur un haut cadre du MSB pour qu’il dévoile les pistes d’une enquête initiée par l’ICAC

Alors que l’attention était braquée sur les débats axés sur le Financial Crimes Commission Bill, l’Independent Commission Against Corruption (ICAC), espèce institutionnelle en voie de disparition, a réservé la dernière valse pour une protégée de premier plan du MSM. En effet, les tests avalisés par le Mauritius Standards Bureau (MSB) à l’époque de Sandhya Boygah suscitent des controverses. L’ICAC) a initié une enquête sur une série de rapports émis par le Food Microbiology Laboratory depuis octobre de l’année dernière. Mais visiblement, depuis le départ de l’ancienne Parliamentary Private Secretary (PPS) du MSM (2014 à 2019) du MSB en juillet dernier, ayant été nommée directrice exécutive du National Productivity and Competitiveness Council, cette enquête est passée à une étape supérieure, avec des cadres du MSB interrogés à tour de rôle. L’affaire revient sur le tapis avec une employée de l’organisme public, opérant comme manager, affirmant, par voie de mise en demeure, que des pressions sont exercées sur elle en ce qui concerne ses versions des faits consignées sous les dispositions de la Prevention of Corruption Act à l’ICAC.

Parmi les enquêtes qui migreront de l’ICAC à la nouvelle Financial Crimes Commission (FSC), le temps que celle-ci soit instituée, figure celle ayant trait aux tests validés par le MSM sous la direction de la nominée politique sous Sandhya Boygah au MSB. La commission anti-corruption scrute en effet depuis octobre de l’année dernière les rapports de diverses analyses du Food Microbiology Laboratory et les accréditations octroyées. Dans l’intervalle, le gouvernement a jugé bon de retirer la députée du MSB en la nommant directrice exécutive du NPCC en juillet dernier, et ce, alors qu’on savait que l’ICAC enquêtait sur des maldonnes qui auraient été commises « under her watch », ayant assumé le rôle de patronne du MSM depuis juillet. Sa nomination avait d’ailleurs fait jaser à l’époque avec la mise à pied de Rashida Nanhuck, qui avait assumé les responsabilités de CEO par intérim pendant plusieurs années.
La situation revient ces jours-ci sur le tapis, avec une employée, anciennement Manager du MSB, ayant fait servir une mise en demeure à l’attention de la directrice en poste et faisant état de pressions exercées sur elle par rapport à cette enquête de l’ICAC. Par l’entremise de son homme de loi, Me Hiren Jankee (avoué), elle explique qu’elle a été sommée d’étaler en présence des membres du Management la version qu’elle a donnée aux enquêteurs du Réduit Triangle durant ses séances d’interrogatoire, dévoilant du même les orientations de l’enquête en cours. Elle affirme avoir reçu de manière choquante un courrier électronique de la secrétaire administrative lui demandant de lui soumettre un rapport écrit de ce qui a été discuté avec l’ICAC à sa Head of Unit.
Alors qu’elle a gravi les échelons au sein du MSB depuis qu’elle y est arrivée, en 2009, elle dit avoir appris qu’un rapport de test microbiologique avait été délivré à une entreprise en mars 2020 par un autre Manager lorsqu’elle assurait la suppléance au laboratoire de microbiologie alimentaire. Le rapport d’essai délivré par son collègue a été signé en tant que directeur du Food Agriculture Laboratory pour un test microbiologique que ce dernier avait sous-traité à un laboratoire privé pour lequel le laboratoire de microbiologie alimentaire du MSB est accrédité par Mauritas. Ce cadre du MSB soutient aussi avoir noté que l’ICAC a découvert que plusieurs tests ont été sous-traités et que les résultats du laboratoire étaient différents des conclusions de son collègue lors du test accrédité par le MSB.
Dans son témoignage, cette professionnelle affirme avoir assumé les responsabilités de Manager en février 2019 et que le statut d’accréditation du laboratoire de microbiologie alimentaire a été maintenu en 2019 et en 2020 par Mauritas. Elle explique avoir reçu une lettre de mutation en date du 4 mars 2021 signée par la directrice Sandhya Boygah, l’ordonnant de confier le département de Food Microbiology Laboratory à un autre collègue.
Elle fait comprendre que c’est seulement à travers cette lettre qu’elle a appris que le Food Microbiology Laboratory avait été fusionné par le Standards Council à celui du Food Agriculture Laboratory. « The management of MSB took the extremely suspicious decision to close the Food Microbiology Laboratory from 04 July to 07 October 2022 and cease all microbiological testing activities due to a supposedly contamination of the Food Microbiology Laboratory, a laboratory that has just undergone audits by MAURITAS (May/June 2022) that has decided to maintain its accreditation status », souligne-t-elle dans son affidavit.
Elle met en avant que la décision extrême de cesser toutes les activités de tests du Food Microbiology Laboratory a eu lieu juste après l’analyse microbiologique d’échantillons d’eau potable en bouteille, dont le rapport de test avait été signé par elle comme responsable des tests de qualité, mais aussi par un autre collègue pour la directrice. Cependant, elle soutient que l’autre responsable signait les rapports de tests microbiologiques pour tous les tests qu’elle effectuait, et ce, alors qu’il n’avait aucune expertise en matière d’analyses microbiologiques.
« The microbiological tests reports issued by the Food Microbiology Laboratory for Quality Assurance Unit for the testing of samples under the MAURICERT Certification submitted to the Food Microbiology Laboratory during the period she was transferred from the Food Microbiology Laboratory do not bear the accreditation logo of MAURITAS », avance-t-elle, soutenant également que le Food Microbiology Laboratory était encore accrédité auprès de Mauritas pendant cette période, soit de 2021 à 2022.
L’ancienne directrice du MSB affirme en outre que les tests microbiologiques pour lesquels le laboratoire de microbiologie alimentaire du MSB était accrédité auprès de Mauritas étaient sous-traités sans discernement à d’autres laboratoires privés pour lesquels le bureau payait, et que les rapports d’essais publiés n’indiquent pas que les essais aient été sous-traités.
Toutes ces situations de mauvaises pratiques auraient été de mise lors du mandat de Sandhya Boygah qui, d’ailleurs, n’est plus en poste, ayant été choisie pour remplacer feu Ashit Gungah au NPCC.
Affaire à suivre…

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