Nouvelles technologies : actifs virtuels, pilier de la diversification des services financiers

Les projets CBDC se multiplient dans le monde

- Publicité -

Les banques s’activent pour prendre le train en marche

L’intérêt des investisseurs est bien réel

Depuis les débuts du Bitcoin, en 2009, l’industrie des actifs virtuels connaît un développement fulgurant dans le monde et s’est transformée pour inclure une multitude d’actifs numériques. Cette croissance entraîne une innovation constante et, surtout, un intérêt accru des investisseurs. Parallèlement, la Blockchain a évolué et prend en charge diverses applications sophistiquées, passant par la finance décentralisée (DeFi) aux NFTs (Non Fungible Tokens), élargissant ainsi le champ d’application des actifs virtuels.

Face à cette déferlante, les institutions financières traditionnelles n’ont d’autre choix que de s’intéresser aux actifs numériques dans l’optique de prendre le train en marche, tandis que les gouvernements essaient tant bien que mal de réglementer cette nouvelle classe d’actifs, tenant compte des avantages et des risques. Prakash Seewoosunkur, Officer in Charge à la Financial Services Commission (FSC), explique que les actifs virtuels seront le Key Focus de la stratégie de diversification des services financiers dans les années à venir, qu’ils transformeront le paysage économique mondial et que Maurice est pleinement engagée dans la transformation digitale, tout en se positionnant en leader régional à ce niveau. « Les actifs virtuels n’ont pas de limites et peuvent s’appliquer à tous les secteurs économiques. Le marché de la blockchain progresse rapidement, tiré par une demande croissante pour la transparence et un système sécurisé », dit-il.

Prakash Seewoosunkur invite les opérateurs économiques à faire preuve d’innovation afin de révolutionner le paysage financier, car « les actifs virtuels captent l’intérêt des investisseurs et du public en général, et connaissent une adhésion généralisée  malgré la volatilité des cryptomonnaies. L’intérêt est réel : il y a la sécurité pour les utilisateurs, et aussi le fait que les nouvelles technologies peuvent faciliter grandement l’inclusion financière. » L’Officer in Charge de la FSC intervenait à l’ouverture du Cryptoverse Summit, mercredi à Balaclava.
Innovation et protection

Il s’appesantit cependant sur le fait que les actifs virtuels représentent aussi des défis, nécessitant des règlements solides, pour assurer protection des investisseurs et du public. D’autant que de récents Crypto Crashes ont résulté en des pertes substantielles. L’aspect réglementaire est donc crucial dans le développement de cette industrie; il s’agit d’encourager l’innovation tout en veillant à la protection de tous les acteurs concernés et à la stabilité financière du pays.

Prakash Seewoosunkur ajoute que l’approbation du Bitcoin ETF par la SEC (Securities and Exchange Commission) aux Etats-Unis représente une étape majeure, qui traduit une Increased Institutional Acceptance des actifs virtuels par les régulateurs financiers dans le monde. Pour lui, Maurice n’est pas en reste, car l’adoption de la Vaitos Act a envoyé un signal fort au monde que le pays est bien engagé à développer cette industrie.

La 3e édition du Cryptoverse Summit a réuni des passionnés de technologies disruptives et de cryptomonnaies, les spécialistes, les innovateurs technologiques, les investisseurs, les entrepreneurs, les fournisseurs de services d’actifs virtuels, les régulateurs, avocats et banquiers, entre autres. Organisé par Wakanda 4.0, il a vu cette année la participation de représentants de plus de 16 pays, qui ont pu explorer cette plateforme d’échanges unique, favorisant la collaboration, le partage de connaissances et le réseautage.

Le sommet était également une occasion exceptionnelle de présenter les services proposés dans ce secteur à Maurice, qui ambitionne de se positionner comme plaque tournante de la fintech et des actifs virtuels dans la région. Ceci en encourageant et en accueillant les fournisseurs internationaux de services d’actifs virtuels à venir solliciter des licences d’opérations auprès du régulateur.

À l’ouverture du sommet, Benito Elisa, Chief Executive Officer (CEO) de Wakanda 4.0, affirme avoir décidé d’organiser ce grand rendez-vous depuis trois ans. « J’ai la chance d’avoir rencontré des gens qui croyaient en moi et qui faisaient confiance au Wakanda 4.0
pour l’organisation d’un tel événement », dit-il. Il a aussi remercié tous ceux qui soutiennent  le  Cryptoverse  Summit  depuis  sa création. « We should all be proud that the Cryptoverse Summit has turned out to be an annual international crypto event and players around the globe are coming down to Mauritius to participate », ajoute-t-il.

Le ministre des Services financiers, Sunil Bholah, intervenant au Cryptoverse Summit, a mis en évidence le Digital Mauritius 2030 Strategic Plan, soutenant que le gouvernement continuera à promouvoir les technologies de pointe : « Cryptoverse represents paradigm shift, where innovation, experimentation and disruption are constant themes. »

Le ministre a aussi indiqué que les principes fondamentaux de la Blockchain sont la transparence, la décentralisation et l’inclusion. Sur le plan réglementaire, il estime que Maurice a adopté une approche proactive et pragmatique, et que la Vaitos Act s’aligne sur les recommandations du GAFI pour la supervision des actifs virtuels, incluant les cryptomonnaies.

La Warwyck Private Bank déjà aux avant-postes

La Warwyck Private Bank a marqué clairement sa présence à ce sommet, car elle est la première et la seule banque privée à Maurice à faire du Crypto Brokerage. Loïc Chollet-Vergé, Chief Executive Officer (CEO), souligne que « Warwyck is a pure Mauritian bank » ayant lancé le tout premier fonds cryptographique à Maurice, soit la levée de fonds en cryptomonnaies. « Ce fonds a été levé pour les Crypto Beginners, mais nous développons un produit pour les Crypto Expertségalement. » Pour cela, Warwyck s’appuie sur sa licence de Crypto Custody et de Crypto Brokerage.
Devika Bhuwanee, CEO de Warwyck Phoenix Securities, souligne que la banque offre un service personnalisé à ses clients, notamment en termes d’Investment Advisory, de Brokerage Services, de gestion de fonds, etc. « Nous couvrons les actifs traditionnels et les actifs numériques, donc nous nous présentons comme un guichet unique pour l’investissement, et ce, grâce à l’entrepreneurial mindset de nos actionnaires. Là où les autres voient des contraintes ou des problèmes, nous proposons des solutions et nous innovons afin de rester pertinents », dit-elle.

Avec l’innovation vient aussi la responsabilité, et les cryptomonnaies ont besoin d’un « resilient and supportive regulatory framework », affirme encore Devika Bhuwanee. D’autant, dit-elle, que les actifs virtuels concernent les gouvernements, les institutions financières, les entreprises et les individus.

Parlant de l’adoption du Bitcoin par le Salvador comme monnaie officielle en 2021, elle observe que les CBDC (Central Bank Digital Currency) sont en phase d’implémentation avancée dans quelque 69 pays. « L’argent et les paiements sont en train de se digitaliser.

Donc, les banques centrales réalisent que c’est ça le futur de l’argent, et qu’elles doivent prendre la vague et surfer dessus, sinon elles seront dépassées. » Le Digital Yuan en Chine est le plus important CBDC, comptant déjà plus de 260 millions de Wallets dans 25 villes chinoises.

Le développement des actifs virtuels apporte en outre plus de sécurité pour différentes industries, ajoute la CEO de Warwyck Phoenix Securities. Elle a abordé plusieurs facteurs pouvant impacter sur le développement des actifs digitaux, à commencer par la weaponization du dollar dans le cadre de la guerre en Ukraine et des crypto-sceptiques. « Bitcoin transactions are recorded in a public ledger making them easier to track, compared to cash transactions. » D’où le fait que beaucoup de compliance officers ayant maîtrisé le système blockchain préfèrent travailler avec les cryptomonnaies à cause de leur traçabilité.

Collaboration banques/VASPs

Ashween Gopee, Managing Director de PwC Legal, a incité les participants du Cryptoverse Summit à être des architectes de l’innovation, à Maurice ou ailleurs. Il estime qu’à ce stade, les banques et VASPs sont restés « quite apart from each other », mais que tout est appelé à changer, « et pour le meilleur ».

Maurice, selon lui, est devenue bien plus qu’une destination touristique, et s’est positionnée comme une juridiction avant-gardiste, « embracing the winds of change », avec un engagement constant à créer un environnement propice aux affaires et à la croissance. « N’oublions pas que Maurice est conforme aux 40 recommandations du GAFI et se positionne donc comme une juridiction reconnue mondialement pour ses meilleures pratiques, notamment en matière de lutte anti-blanchiment ».

Ashween Gopee avance que PwC legal n’est pas un cabinet comme les autres, mais se positionne pour promouvoir la collaboration entre les VASPs et les banques. « Cette collaboration va faire que tout l’écosystème des actifs virtuels se développe dans le futur. » Par ailleurs, il a indiqué que la firme sera bientôt présente sur le Metavers.

Un rendez-vous désormais incontournable

Le Cryptoverse Summit a permis d’explorer les possibilités illimitées de la technologie blockchain et des cryptomonnaies, la tokenisation d’actifs du monde réel, les normes comptables pour les actifs virtuels, l’impact du Bitcoin ETF sur le marché des cryptomonnaies, la conformité crypto pour les banques et les institutions financières ainsi que les différents cadres juridiques et réglementaires pour les VASPs et les crypto funds.
Benito Elisa, de Wakanda 4.0, soutient qu’avec son approche innovante à la fintech, Maurice est devenue un « aimant » pour les investisseurs et les visionnaires qui cherchent à libérer tout le potentiel des actifs virtuels. Il a rappelé aux participants étrangers que Maurice est un centre financier international réputé, « reconnu pour sa transparence, son intégrité et son engagement envers l’excellence ».

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -