OBSERVATOIRE DES PRIX : Vers une consolidation stratégique

Les données de l’Observatoire des Prix sont compilées depuis maintenant six mois. L’occasion pour son président Harish Bundhoo d’évoquer son intention de revoir certains aspects de la méthodologie du procédé statistique. « Maîtriser l’effet d’accoutumance est une priorité », a-t-il indiqué.
« Certains changements stratégiques seront bientôt à l’ordre du jour », a affirmé Harish Bundhoo ce matin à Port-Louis. Il s’est dit satisfait du « chemin parcouru » en atténuant tout de même son propos. À lui donc d’émettre ses appréhensions quant à l’effet d’accoutumance : phénomène selon lequel les diverses parties prenantes devanceraient les autorités et se complairaient dans un fixage de prix cosmétiques. Plus simplement : les supermarchés ajustent des prix sur le panier de produits visés en prévision de l’étude, ce qui fausserait les conclusions. « Rester imprévisible devient une priorité. » Pour ce faire, Harish Bundhoo prévoit des changements sur la liste des produits étudiés : « Fode pa ki zot abitye ar nou metod ».
S’il est possible que les supermarchés anticipent les méthodes de regroupement des données, est-il également possible qu’ils se mettent d’accord, freinant ainsi la compétitivité ? À cette question du Mauricien Suttyhudeo Tengur de l’Association for the Protection of Environment and Consumers (APEC) nous rassure qu’un tel phénomène serait fort improbable au vu du nombre de supermarchés constituant l’échantillon. Harish Bundhoo se veut pour sa part rassurant : « Nou lobzectif ti : ogment konpetitivite. Bann sif montre ki noun resi ! »
M. Bundhoo a aussi tenu ce matin à dissiper certains éléments confus. « Il ne s’agit pas d’un résultat qui contrecarre les chiffres de l’inflation ». Les méthodes de la Statistics Mauritius seraient substantiellement différentes à celles de l’observatoire. « Nous n’utilisons pas de weightage sur les produits… notre panier est appelé à être revu selon les périodes ».
M. Bundhoo s’est montré particulièrement insistant sur le fait que, de mai à octobre 2011, un supermarché n’appartenant pas aux enseignes dites populaires a affiché une démarche compétitive « surprenante ». Selon lui, il est intéressant de noter que, malgré les idées reçues, certains commerces peuvent se montrer créatifs « dans la gestion des coûts » pour rivaliser avec les grosses enseignes. Soulignons que ce supermarché, leader des meilleurs prix au vu de l’observatoire en septembre, a affiché une baisse de 11,5 % en octobre. Aux détracteurs qui pourraient avancer que « bizin kompar like with like », M. Bundhoo répond que l’observatoire « a su rester cohérent dans son évaluation de la qualité des produits ». Et de préciser : « sa sipermarse ki pli konpetitif, so bann prodwi pa de moindre kalite ».
Au niveau des chiffres, l’observatoire constate une baisse de 6,2 % du prix moyen du panier qui ne correspond pas à l’index utilisé dans le calcul de l’inflation. Ce chiffre n’est pas uniforme à travers le pays. Par exemple, Grand-Port affiche une baisse de 13,3 % alors que Port-Louis 4,8 %.
Autre remarque pertinente : les consommateurs seraient mieux informés des différences de prix et épargneraient 15 % de leurs dépenses habituelles en étant plus sélectifs.

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