OCÉAN INDIEN | Reakpolitik – Washington confirme : « L’accord sur Diego Garcia avec la GB »

  • Le PMO laisse entendre que des initiatives sont à prévoir en marge du prochain déplacement du Premier ministre, Pravind Jugnauth, à Londres
  • Opinions divergentes britanniques au sujet de l’accord du No 10 Downing Street pour l’utilisation de la base militaire pour des raids contre des objectifs iraniens

L’imbroglio diplomatique et politique autour de l’archipel des Chagos se complique pour Maurice dans le sillage de l’escalade de la tension militaire au Proche-Orient. Le président américain Donald Trump  – annonçant ce matin qu’il allait faire une déclaration cet après-midi après les frappes de missiles iraniens contre une base utilisée par les États-Unis en Irak en riposte à l’assassinat, vendredi par Washington, du général iranien Qassem Soleimani –, il va de soi que les facilités militaires des Américains sur la base de Diego-Garcia seront mises à contribution. Si du côté du Prime Minister’s Office, officiellement, on fait comprendre que la remise en question de cette base des Américains « has never been officially on the agenda », l’on n’occulte pas le fait que Washington, comme Londres, n’a pas changé d’attitude sur la souveraineté des Chagos après l’Advisory Opinion de la Cour internationale de justice de La Haye du 22 février 2019 ou encore la résolution adoptée par une majorité écrasante par l’Assemblée générale des Nations unies du 22 mai de l’année dernière.

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Cette conclusion découle de la décision unilatérale du Pentagone de déployer sur la base de Diego Garcia six bombardiers B-52, réminiscences de la Guerre froide. Les deux premiers B-52 ont déjà quitté leur base aux États-Unis depuis hier dans le cadre de cette nouvelle affectation en vue d’interventions au Proche-Orient. Compte tenu des développements de ce matin avec des frappes de missiles iraniens contre des intérêts militaires américains, une accélération de ce programme de positionnement est à craindre.

« Le message que les Américains ont voulu transmettre en début de semaine et son décryptage par les autorités mauriciennes, faisant état de velléités d’ouverture avec Washington, devrait être simple. Nothing has changed on the Chagos Front. It’s business as usual. L’accord pour l’utilisation de Diego Garcia comme base militaire a été conclu entre les Américains et les Britanniques. Washington deals only with London on this particular issue. Il n’y a pas de discussions », indiquent des observateurs aguerris de ce dossier.

Du côté de l’hôtel du gouvernement, l’on met en exergue le fait « zame inn ena enn remiz an kestion de baz militer amerikin dan Diego-Garcia ». Toutefois, l’on concède également que la tension au Proche-Orient vient renforcer la thèse au sujet de l’importance de « Military Post » dans l’océan Indien dans le cadre de la paix et de la sécurité dans cette région du monde.

Au Prime Minister’s Office, tout en évitant de commenter publiquement la situation au Proche-Orient au regard des Chagos, laissant le choix de toute intervention au Premier ministre, Pravind Jugnauth, l’on indique que « des initiatives sont à prévoir sur le plan diplomatique et politique » en marge du prochain déplacement de ce dernier à Londres à l’invitation de son homologue britannique, Boris Johnson, pour l’Africa–UK Investment Summit du 20.

Par ailleurs, toujours en ce qui concerne Diego-Garcia, des avis sont partagés à Londres quant à la nécessité des États-Unis d’obtenir le feu vert des Britanniques pour l’utilisation de la base pour des raids contre des objectifs militaires et autres au Proche-Orient. Dans son édition du jour, le Times de Londres, citant un porte-parole officiel, affirme que Londres doit donner au préalable son avis alors que d’autres sources, citées dans la presse britannique du jour, font état d’un accord tacite inclus dans l’accord de défense anglo-américain de 1966 sur Diego-Garcia.

Affaire à suivre…

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