OCÉAN INDIEN — Realpolitik : Diego Garcia au cœur de la tension au Proche-Orient

  • Les Américains renforcent leur présence militaire avec six nouveaux bombardiers B-52 déployés à partir de la base stratégique aux Chagos
  • Au vu de l’escalade militaire suite à l’assassinat du général iranien Qassem Soleimani, l’évolution du cours du baril de pétrole à USD 70 suivie de près par Air Mauritius

L’escalade militaire au Proche-Orient, suivant l’assassinat en ce début d’année par les Américains du général iranien Qassem Soleimani, implique une partie du territoire de la République de Maurice. En effet, depuis hier, le Pentagone a ordonné un renforcement de la présence militaire américaine avec l’envoi de six nouveaux bombardiers B-52 sur la base de Diego Garcia.

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Le choix des Américains en faveur de ces installations en plein cœur de l’océan Indien se justifie par le fait qu’elles sont situées hors de portée des missiles iraniens, soit à plus de 3 000 miles. Toutefois, les autorités américaines ont fait comprendre à ce stade que ces déploiements militaires d’envergure ne devraient pas être interprétés comme « étant le point de départ » pour des attaques contre l’Iran, qui condamne fermement le raid aérien des Américains vendredi dernier aux abords de l’aéroport de Bagdad en Irak pour éliminer le No 2 du régime iranien. D’autre part, la tension entre les différentes parties engagées au Proche-Orient, gagnant en intensité depuis, se répercute avec une volatilité du cours mondial du pétrole en ce début d’année. Avec la barre des USD 70 pour le baril de pétrole, la compagnie aérienne nationale Air Mauritius, qui envisage de mettre à exécution son « Turn-Around Plan », assure un monitoring constant de l’évolution de la situation pour parer à toute éventualité.

Alors que du côté du Département de la Défense des États-Unis, l’on se refuse à toute confirmation en soutenant, selon Military.com, que « for operational security, we are not discussing forces flowing into or out of the U.S. Central Command area of responsibility at this time ». CNN, citant des sources militaires, est catégorique quant au déploiement de ces bombardiers, marquant un retour à l’ambiance de la Guerre froide avec pas moins de 76 de ces bombardiers encore en activité. Mais le Pentagone a voulu se montrer rassurant quant aux risques imminents des attaques contre l’Iran à partir de la base militaire de Diego Garcia, notamment en soulignant que « the B-52 will be available for operations against the Islamic Republic if ordered into action, though the deployment does not signal a decision has been made about any attack plans ».

« The (US) Defense Department is sending six B-52 bomber aircraft to the Diego Garcia military base in the northern Indian Ocean as preparations for possible military action against Iran move forward », annonce cette chaîne de télévision planétaire, les détails se répandant comme ue traînée de poudre. Ce retour des B-52 américains dans la région de l’océan Indien est le second en l’espace d’une année, notamment en raison des tensions militaires avec l’Iran. CNN ajoute qu’en mai dernier « the White House ordered six B-52s to deploy to an American military base in Qatar as well as other bases in Southwest Asia after it received reports of alleged threats from Iran ».

De par la position adoptée par le gouvernement après l’« advisory opinion » de la Cour internationale de justice en date du 25 février de l’année dernière, ce développement militaire des Américains ne devrait en aucune manière contrarier les plans de Maurice pour « compléter le processus de l’indépendance de Maurice ». Face à l’entêtement de la Grande-Bretagne de ne pas mettre à exécution la décision de l’Assemblée générale des Nations unies du 22 mai dernier pour un départ sans conditions des Chagos, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a confirmé que les autorités mauriciennes ne contestent pas la présence militaire des Américains à Diego Garcia. Mais à ce matin, les premières réactions venant de l’hôtel du gouvernement étaient encore attendues.

Toutefois, du côté d’Air Mauritius, la situation explosive qui se dessine au Proche-Orient est suivie avec appréhensions. Déjà dès vendredi, le cours mondial du baril du pétrole a repris l’ascenseur même si au cours des dernières 24 heures, une légère accalmie se fait sentir au tableau des cotations. La barre des USD 70 le baril est considérée comme un seuil délicat, susceptible d’aggraver le « bottomline » des opérations de la compagnie aérienne nationale et cela, en dépit des efforts pour mettre à exécution des recommandations du « Turn-Around Plan ».

Le nouveau board d’Air Mauritius, présidé par le secrétaire financier, Dev Manraj, de concert avec le Top Management, dont le Chief Executive Officer, Somas Appavoo, suit de près les dernières indications sur le marché mondial pour des décisions stratégiques sur le carburant vu le poids de cette composante dans les opérations. Le dernier trimestre de l’exercice financier en cours prend fin le 31 mars prochain.

 

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