Rapport de l’Ombudsperson for Children : combattre le “child marriage” et les grossesses précoces

  • Rita Venkatasawmy : « Plus de 2 000 grossesses précoces sur ces quatre dernières années, soit une moyenne de 500 cas par an. C’est beaucoup trop ! »
  • Les abus sexuels, l’éducation sexuelle, le Children’s Bill, le kreol à l’école, les maisons avec la présence de l’amiante et les enfants dont les mères sont en prison parmi les grands axes du rapport 2017/18

L’Ombudsperson for Children a présenté hier son rapport annuel. L’un des axes majeurs : le mariage de mineurs. Et par incidence les grossesses précoces. Également au menu, le très attendu Children’s Bill qui, selon la ministre de l’Égalité des genres, « devrait être chose faite d’ici début 2019… »

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Le mariage des enfants et la grossesse précoce tiennent une place importante dans le rapport annuel des services de l’Ombudsperson for Children, présenté hier. En effet, ces deux questions ont occupé l’actualité cette année, dont le cas d’une mineure de 13 ans enceinte et décédée dans sa salle de bains.

« Je le maintiens toujours : la place de l’enfant est à l’école, et ce jusqu’à ses 16 ans. Et quand je parle de la fille mauricienne, ce sont toutes les filles, qu’elles soient de Rodrigues, d’Agaléga ou d’origine chagossienne », a expliqué Rita Venkatasawmy, l’Ombudsperson for Children.

Elle poursuit : « Toutes les communautés existantes à Maurice sont logées à la même enseigne ! Je n’attaque certainement pas une quelconque communauté. Mon combat n’est pas sectaire. Je ne tiens à cœur que le bien-être de l’enfant, quelle que soit son appartenance ethnique. Ne mélangeons pas les enjeux ».

Rita Venkatasawmy a rappelé que « le 11 octobre a été décrété par les Nations unies, depuis 2012, Journée de la Fille ».

Et d’ajouter : « À 12 ou 15 ans, le corps de la fille est-il prêt à enfanter ? Qu’advient-il de ses études si elle tombe enceinte à cet âge ? Elle doit arrêter l’école et abandonner ses études. Et alors que nous vivons dans une société, où de plus en plus de femmes occupent des postes de responsabilités, on ne peut aucunement cautionner que des fillettes de 12 ans quittent l’école ! Leur place n’est pas au sein d’un couple. »

L’Ombudsperson for Children a lancé un appel pour que « ce combat apolitique soit celui de tout le monde ». Évoquant le concept de la philosophie africaine Ubuntu, elle a fait part de son souhait que « tous les partenaires, État, société civile et chaque citoyen, assument leurs rôles et participent à la lutte pour valoriser et aider nos enfants ».

Fazila Daureeawoo, Vice-première ministre et ministre de l’Egalité des genres, a évoqué l’autre grande attente concernant les enfants : le Children’s Bill. Elle a indiqué que « même si je ne peux concrètement me prononcer sur une date, je peux avancer que ce projet verra sa réalisation en début de l’année prochaine ». 

Elle a abondé dans le même sens que Rita Venkatasawmy, souhaitant que « tous les partenaires joignent leurs efforts pour l’avenir de nos enfants ». Elle a ajouté : « Au vu des attentes grandissantes qui pèsent sur la Child Development Unit, cette entité a été divisée en deux et devrait désormais être davantage proactive. »

Les autres grands axes du rapport 2017/18 des services de l’Ombudsperson for Children concernent les abus sexuels faits sur les mineurs; une réhabilitation concrète des enfants victimes d’abus sexuels; la nécessité d’introduire sérieusement et sans hypocrisie aucune l’éducation sexuelle dans le cursus scolaire.

On y retrouve aussi la condition des enfants dont les mères sont détenues; l’importance d’encourager l’usage du kreol morisien à l’école et les répercussions néfastes sur la santé d’habiter dans des maisons contenant de l’amiante sur les enfants, entre autres.

 

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