OPÉRA : Les Maîtres Chanteurs, ou la comédie selon Wagner

Opera Mauritius et Friends of the Opera reviennent ce soir au MCiné de Trianon, à 19 h, pour une soirée spécialement dédiée à l’un des monstres sacrés de la musique allemande, Richard Wagner. Si ce dernier est connu pour la grandiloquence et la dramaturgie de ses opéras, il surprend l’auditoire sur un tout autre registre avec les Maîtres Chanteurs de Nuremberg. Présentée au Metropolitan Opera en live HD, cette comédie se caractérise par sa richesse musicale, la gaieté et la tendresse qui l’imprègnent. Fait suffisamment rare pour être souligné, le rôle de Walther von Stolzing est interprété par le chanteur sud-africain Johan Botha, ce baryton devenu ténor par la suite dont la renommée internationale est acquise.
Avec Les Maîtres Chanteurs de Nuremberg, le directeur musical James Levine et le metteur en scène Otto Schenk nous emmènent dans l’Allemagne du XVIe siècle, dans la belle cité médiévale de Nuremberg, où le chevalier Walther apprend que la belle et mutine Eva, incarnée par Annette Dasch, est promise au vainqueur d’un concours de chant qui se tiendra le lendemain. Éperdu, notre homme n’a donc que 24 heures pour apprendre à chanter et surpasser tous ses adversaires eux aussi prétendants.
Si les maîtres de chant étaient légion au haut Moyen-Âge, leur présence dans un opéra du XIXe offre un excellent alibi pour vénérer la beauté de la musique et la puissance de l’art. Dans cette oeuvre, Richard Wagner rend aussi hommage aux traditions et chants populaires du XVIe siècle allemand, sans aller puiser pour une fois dans la mythologie classique ou les légendes germaniques. S’il est reconnu que cette oeuvre fait preuve d’esprit, la vivacité et la gaieté en sont aussi un trait prégnant. Le prélude, joyeux et débordant de vie, contient les principaux motifs de l’oeuvre, qui se succèdent et s’entremêlent, se combattent et se répondent avant de se conclure dans une allégresse générale qui anticipe l’heureux dénouement que tout le monde attend.
Totalement étranger à la chose musicale, le beau Walther ira apprendre la poésie et le chant auprès du cordonnier Sachs, qui lui fera bénéficier de sa douce complicité y compris à coup de marteau lorsqu’un de ses concurrents chantera. Si l’un des prétendants vole une mélodie d’amour que Walther a miraculeusement réussi à composer, il n’en sera qu’un piètre interprète, prouvant que les usurpateurs ne peuvent prétendre à la gloire. Plus tard, la prestation de Walther prouve que l’authenticité seule respecte l’art du chant, dont il devient par amour pour Eva un noble représentant.

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