Face à la contre-offensive de l’ex-Chairman Emeritus du groupe BAI, Dawood Ajum Rawat sur l’opération Daylight Robbery, l’ancien ministre des Services financiers et leader du Reform Party, Roshi Bhadain, est intervenu. Il a souligné que la formule de « enn roupi » avait été proposée par Swadeck Taher, un des ex-Top Guys du groupe dans une tentative de Management Buy-Out de Dawood Rawat. D’autre part, il a aussi ajouté que « ena enn laspe politik ladan kot pe rod servi eleksyon pou rod fer krwar enn zistwar ki pa exakteman la verite ».
Roshi Bhadain dit avoir pris connaissance des propos de Dawood Rawat et que cette vidéo contient certaines vérités mais aussi des omissions et des faussetés. Il reconnaît que Dawood Rawat a bel et bien financé des politiciens. « Kan misie Rawat dir ou ki li finn donn kas politisien eki zot pa finn ena pitie pou li, efectivman misie Rawat finn donn Rs 19 milyon a Pravind Jugnauth so MSM an 2010 », écrit-il sur sa page Facebook, mardi soir.
« Nou finn mem montre bann virman banker pou montre sa Rs 19 milyon la finn fer an plizir trans. Linn osi donn MMM Rs 10 milyon alor ki Paul Bérenger li mem ti pe dir BAI enn Ponzi. Navin Ramgoolam finn gagn loan Rs 40 milyon kot kapital pa ti pe paye. Misie Rawat pe koz la verite ki zot tou finn gagn kas » a soutenu l’ancien ministre des Services financiers et de la Bonne gouvernance.
Mais, selon lui, en faisant de telles déclarations, Dawood Rawat doit réaliser qu’il a commis un délit présumé en donnant des sommes d’argent à des politiciens « pou protez so bizness ». Commentant la version du nouveau témoin, Kevin Gokulsingh, qui a juré un affidavit en Cour suprême vendredi dernier pour relater sa participation aux réunions tenues au ministère des Services financiers en prélude à l’écroulement de l’empire Rawat, Roshi Bhadain est d’avis que le témoin fait preuve de « selective memory » et précise dans la foulée qu’il n’a pris aucune décision en ce qui concerne la révocation de la licence bancaire de la Bramer Bank.
Le leader du Reform Party affirme qu’il n’a fait qu’expliquer à la population qu’il y avait un trou financier de plus de Rs 10 milliards au sein du groupe BAI et ce, depuis 2012. D’ailleurs, il avance que Dawood Rawat doit s’enquérir auprès de ses anciens lieutenants si en 2013 le groupe BAI n’avait pas concédé qu’il y aurait un trou financier de plus de Rs 14 milliards si les règlements de la Financial Services Commission étaient appliqués.
Roshi Bhadain a expliqué sur sa vidéo Facebook que « se zot kinn vinn dan mo biro pou ki zot kapav van dibien BAI pou met dan Bramer Bank » et qu’il avait demandé aux responsables de la FSC dont la Chief Executive Officer, Clairette Ah Hen et Me Rajesh Ramloll ainsi que d’autres conseillers et fonctionnaires d’être présents. Le leader du Reform Party martèle que c’est l’ancien proche collaborateur de Dawood Rawat, Swadeck Taher, qui aurait formulé la proposition de vendre le groupe « pou enn roupi ». « Se dan zot prezans kot Swadeck Taher ti fer la propozision ki management BAI pou pran le group e pou tourne li fer li vinn soi dizan profitab dan sis mwa e ki Missie Rawat pe ale e li pe transfer tou pou enn roupi », selon la version des faits de Roshi Bhadain. Et d’ajouter que « dayer se li ki al prepar sa let enn roupi la ». Il affirme aussi qu’il y a d’autres éléments qui peuvent soutenir que le témoin Gokulsing fait preuve de « mémoire sélective ».
Le leader de Reform Party est d’avis qu’une stratégie politique est en cours pour remettre le dossier de la BAI sur le tapis en vue des prochaines élections, en pointant du doigt le député du Parti travailliste, Shakeel Mohamed, avocat des Rawat. Pour conclure, Roshi Bhadain a soutenu qu’il est grand temps de mettre un frein au système de bailleurs de fonds pour la classe politique. Il soutient que l’affaire BAI « correspondait au type de fraude comme dans le cas de Charles Ponzi » et qu’en temps et lieu, il jurera lui aussi un affidavit sur la BAI Saga.