Opération «Tou Korek Lakaz Mama» : Jagutpal au Cabinet avec l’un des plus lourds bilans

  • Du jamais-vu en une semaine, le nombre de décès au virus au-delà de la trentaine, pour ne pas dire frisant la quarantaine
  • Au moins trois nouveaux cas de mortalité enregistrés ces dernières 48 heures
  • Le ministre de la Santé concède : « Enn lefe konbine varian Delta avec sa nouvo Trend lor terin »

En dépit de l’opération « Tou Korek Lakaz Mama » de la Santé, le ministre Kailesh Jagutpal s’apprête ce matin à dresser l’un des plus lourds bilans de la pandémie de Covid-19 depuis mars 2020 à l’intention de ses pairs du conseil des ministres. Et ce, en l’absence du Premier ministre, Pravind Jugnauth, participant à la COP26 à Glasgow, en Écosse. La certitude est qu’en dépit des gymnastiques avec les statistiques, le nombre de décès « akoz Covid » se présente comme un All-Time High, soit les plus optimistes parlant d’une trentaine de dépouilles à incinérer en une semaine et les plus hasardeux n’écartant pas la quarantaine. Mais le fait difficile à occulter demeure que la situation est grave sur le terrain avec la forte contagiosité du variant Delta circulant dans l’île, fait enfin reconnu après avoir été longtemps remis en question, d’autant plus que le nombre de cas positifs repart à la hausse en dépit de l’absence de tests de dépistage.

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Avec les trente décès enregistrés en début de semaine, élément révélé dans l’édition du Mauricien de mercredi, avec le ministre Jagutpal évitant soigneusement de commenter cela ce jour même lors de son point de presse, c’est le plus lourd bilan en termes de victimes de la pandémie qu’il sera appelé à présenter au conseil des ministres du jour. À cette trentaine de cas, sont venus se greffer ces dernières 48 heures trois nouveaux décès « akoz Covid », dont deux parmi les patients admis au New ENT Hospital.

L’une des dernières victimes, une habitante du Sud, était âgée de 87 ans. Un autre décès a été signalé du côté de l’hôpital Bruno Cheong à Flacq. La patiente, qui est décédée, était âgée de 86 ans. Toujours en ce qui concerne l’hôpital ENT, les chiffres de la Santé démontrent qu’il y a eu 34 nouvelles admissions depuis dimanche à hier en raison de la gravité de l’état des personnes infectées, le nombre de contaminés au virus repartant à la hausse en dépit d’une absence de politique agressive en matière de dépistage, atteignant probablement la barre de 500 en une semaine.

Par ailleurs, l’hôpital ENT adopte un nouveau roster des infirmiers en ce début de mois. Ces derniers pourront rentrer chez eux après leurs horaires de travail. Le personnel para-médical travaillait sur une planification de sept jours. Ils étaient placés en quarantaine la semaine suivante avant de reprendre le travail. Des représentations ont été faites au ministère de la Santé déplorant des effets négatifs sur le train de vie social des fonctionnaires de la Santé. Ainsi, l’ENT aura son équipe dédiée et il n’aura plus besoin du déploiement des autres infirmiers des autres hôpitaux. Des équipes seront assignées à l’ENT et travailleront sur une rotation de trois mois avant d’être remplacées par d’autres.
D’autre part, passant en revue l’évolution de la propagation du virus sur le terrain ces dernières semaines, Kailesh Jagutpal concède que la nouvelle tendance pourrait découler de la présence du variant Delta à Maurice. « Nou deza okouran ki depi plis ki enn mwa nou ena varian Delta ek nou kone ki so intansite dan kontaminasion. Nou osi kone ek mouvman, li enn lefe konbine. Letan pou dir nou. Mo panse ki ena linpak varian Delta parey kouma dan tou pei antie lemond », a-t-il avoué.

Toutefois, le ministre impute aussi la situation sanitaire dans le pays à un relâchement des Mauriciens par rapport aux gestes barrières. « Nou pe trouv enn relasman dan popilasion. Bokou dimounn pe sorti, pe al laplaz, shopping complex. Nou pa blie ki mezir prekosion, zer baryer extra inportan », trouve-t-il.

Il a réitéré l’appel lancé au public pour que les précautions sanitaires soient prises de manière systématique et surtout à l’approche des fêtes de fin d’année afin de pouvoir neutraliser la transmission du virus sur le terrain.

Le ministre de la Santé est revenu sur le fait que seule la vaccination peut freiner le taux élevé de cas critiques du Covid-19. « Si ou pa protez ou ek la vaksinasion, definitivman nou pou trouv bann ka serye. Nou pou kontinie gagn enn to elve de sa bann ka la. Li enn devwar ki sak dimounn fer li vaksine », dit-il en ajoutant que 80% des cas sérieux du Covid-19 se trouvent parmi les non-vaccinés.

Il a fait état que des études sont entamées sur certains des décès recensés dernièrement, dont les jeunes victimes de la pandémie. Le ministre a indiqué que deux experts de l’Organisation mondiale de la Santé travaillent en collaboration avec les autorités pour compiler et analyser les données.

Au sujet des failles notées au niveau de la Domiciliary Monitoring Unit (DMU), il a avancé que cette équipe sera renforcée avec une quinzaine de médecins bientôt recrutés pour rendre les services plus efficaces.

Pour sa part, Zouberr Joomaye regrette qu’il n’y ait pas d’engouement parmi les Mauriciens pour la troisième dose. « Se pa akoz vaksine ve dir aret pran prekosion ek nou panse ki nou pa vulnerab. Kanpagn Booster doz pe pran letan pou demare. Pena langouman pou fer trwaziem doz. Liminite ek vaksin li pa permanan », reconnaît-il.

Il fait ressortir que l’efficacité des premières doses du vaccin diminue après quatre à cinq mois et qu’il faut se protéger avec une dose additionnelle. « Kan to antikor diminue, nou retrouv nou kouma enn dimoun pa vaksine. Pe dir dimounn fer ankor enn doz pou amelior zot proteksion », rappelle-t-il. Il affirme également que la réouverture des frontières depuis le 1er octobre n’a pas eu d’impact sur la transmission du virus localement.

Notons que les membres de l’Assemblée nationale ont rendez-vous aujourd’hui pour la troisième dose, avec les ministres injectés avant la réunion du Cabinet du jour.

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