- Ruée sur les Rapid Antigen Tests avec quelque 10 000 unités vendues sur une base quotidienne
- Six nouveaux décès « akoz Covid » recensés hier dont celui d’un jeune de 32 ans à l’hôpital de Flacq
L’Hôtel du Gouvernement – guidé par le Covid-19 High Level Committee, qui se penche sur la propagation du Covid-19 — récuse la gravité des SOS sanitaires dans la conjoncture en raison de la prévalence du variant Delta. C’est ce qu’a appris Le Mauricien de sources bien informées hier à l’issue de la réunion du HLC au Batiment du Trésor, où le déni demeure. Les techniciens de la Santé de Kailesh Jagutpal ne croient pas que la propagation actuelle du virus dans le pays ait atteint un niveau alarmant bien que le nombre de cas positifs augmente de manière exponentielle dans les quatre coins du pays. L’on s’appuie sur les statistiques de ICU Bed Occupancy pour motiver la thèse que « Tou Korek Lakaz Mama ».
Des informations recueillies des milieux avisés tendent à indiquer que l’Hôtel du GM à travers le HLC rejette que la situation sanitaire ait atteint un niveau alarmant au point de remettre en question le protocole mis en place pour gérer la propagation du Covid-19. Selon les recoupements d’informations à l’issue des délibérations du High-Level Committee d’hier, la nouvelle thèse développée s’articule autour du taux de l’ICU Bed Occupancy.
À la Santé, on fait comprendre que cet indicateur ne serait pas inquiétant à ce stade, soit seulement 60%. L’on avance qu’au New ENT Hospital à Vacoas sur les dix lits disponibles pour les cas les plus sérieux du Covid-19, six étaient occupés et l’on comptait en parallèle 25 admis sur 30 places disponibles à la High Dependency Unit. Les deux autres Covid Wards de l’ENT avaient 10 patients admis au total. Les techniciens de la Santé estiment que depuis septembre, « l’on reste dans les limites de 30 à 40 admis » et ce, en dépit du nombre croissant de décès enregistrés ces dernières semaines.
Mais entre-temps, une polémique s’est invitée au sein du High-Level Committee avec le représentant de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) affichant des réserves publiques quant à la manière dont les cas positifs sont comptabilisés à Maurice depuis quelque temps. Le litige porte sur les milliers de Rapid Antigen Tests qui se sont révélés positifs « unaccounted for » dans les chiffres officiels fournis par la Santé sur le nombre de cas de Covid-19 dépistés dans la communauté.
Mais il semblerait que l’équipe de Kailesh Jagutpal persiste et signe que ce sont uniquement les tests PCR qui sont comptabilisés sur le plan international. Par ailleurs, les classes en présentiel pour les élèves du primaire et du secondaire sont maintenues jusqu’à nouvel ordre, les autorités disant suivre la situation dans les écoles. Parallèlement, l’Université de Maurice a opté pour les cours en ligne à partir de la semaine prochaine en raison de la situation sanitaire. Toutefois, cette mesure ne concerne pas les cours pratiques.
D’autre part, la vente de Rapid Antigen Tests dans le privé connaît une nette accélération ces derniers jours. Les milieux pharmaceutiques avancent qu’environ 10 000 tests sont vendus au public sur une base quotidienne ces derniers temps. Les grandes pharmacies vendent en moyenne 300 à 400 tests par jour, laisse-t-on entendre.
Les importateurs de ces tests auraient d’ailleurs déjà fait le plein de leurs cargaisons, affirment des Stakeholders. « Fode gete kouma dimounn pe aste sa bann test covid la toulezour. Letan ou get sa ale kouma tipate, ou fini kone sitiasion kritik. Ena pe gagn rezilta pozitif me pe res trankil lakaz ek pa pe konte », déclare un phaarmicien.
Ces dernières 24 heures, six nouveaux décès « akoz Covid » ont été recensés. Parmi l’on compte trois victimes du côté de l’hôpital ENT. L’une d’entre elles était âgée de 78 ans. Aussi, un jeune homme de 32 ans habitant Riche-Mare est décédé hier après-midi à l’hôpital Bruno Cheong à Flacq. Selon les informations recueillies, le jeune homme souffrait également d’autres complications de santé.
Plateforme de l’Espoir : « La situation est alarmante »
Les dirigeants de la Plateforme de l’Espoir ont, lors d’une réunion d’urgence convoquée hier après-midi, fait le constat que la situation est alarmante. « Le peak est devant nous. Le nombre de cas enregistrés quotidiennement explose alors que les principaux médicaments dont on a besoin comme le Tocilizumap ou le Molnupiravir ne seront à Maurice pas avant l’année prochaine faute de les avoir précommandés », explique Nando Bodha.
La plateforme de l’Espoir déplore que le gouvernement n’ait pas encore pris de décisions concernant la scolarisation des enfants alors que le virus affecte sérieusement la situation au niveau scolaire que du primaire ou du secondaire. Le mieux aurait été de retourner durant les prochaines semaines à l’éducation en ligne afin de ne pas mettre en péril la santé des jeunes étudiants. On s’attend que toute cette question et surtout les mesures que doit prendre le gouvernement soient prise lors des travaux parlementaires aujourd’hui.
Nando Bodha estime qu’il est temps que le gouvernement reconnaisse ses erreurs et prenne des décisions responsables afin de rétablir la confiance de la population et éviter toute autre détérioration de la situation. « Il faut sauver des vies et non pas faire du Covid-19 un enjeu politique », affirme-t-il.