PANDÉMIE COVID-19 | Pour les 15 prochains jours : Maurice en confinement national

Le PM, Pravind Jugnauth, à la nation hier soir : « Je vous demande de rester à la maison et d’éviter les sorties inutiles »

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Les quatre nouveaux cas avérés de coronavirus, ayant évolué dans l’entourage du Patient No 1, en isolement au New Souillac Hospital

La population mauricienne est depuis 6h ce matin en confinement national pour lutter contre le Virus Sans Frontières du Covid-19, cela pour les 15 prochains jours. C’est ce qu’a annoncé hier soir le Premier ministre, Pravind Jugnauth, dans un message à la nation diffusé par la station de radio et télévision nationale. Annoncée pour 14 h 30, après les délibérations du conseil des ministres d’urgence, c’est finalement vers 22h qu’il est intervenu. Par ailleurs, à hier soir, le nombre de cas de coronavirus était de sept, soit quatre nouveaux cas détectés, notamment des personnes ayant évolué dans l’entourage du Patient No 1, âgé de 59 ans, venant de Londres depuis le 7 mars.
« Le confinement durera deux semaines, c’est-à-dire que la population ne travaillera pas à l’exception des services essentiels », dit le Premier ministre qui a expliqué que cette décision a été approuvée par le conseil des ministres. « Mo demann zot res zot lakaz et evit sorti ki pa neseser », s’appesantit-il.

Les activités économiques seront réduites au minimum afin que les gens n’aient pas à se déplacer. Toutes les activités cesseront à l’exception des services essentiels comme la police, les hôpitaux entre autres, dont les dispensaires, les cliniques privées, les pompiers et certaines activités économiques essentielles comme le secteur bancaire, le commerce, soit boutiques et supermarché, boulangeries et pharmacies.

Le Premier ministre souligne que le contact humain doit être réduit au maximum. Un service minimum de transport sera assuré. Des dispositions légales pour le confinement national sont en vigueur et les forces de l’ordre s’assureront du respect de ces décisions. Il a donné la garantie que tous les employés du secteur formel ne perdront pas leur salaire en affirmant que « nous ferons tout pour préserver l’emploi ».
Pravind Jugnauth a donné l’assurance qu’il ne manquera ni de produits de base ni de médicaments. « Je salue le travail formidable abattu par tout le personnel médical pour combattre ce virus. Le pays a besoin de vous. Tous les Mauriciens doivent collaborer et les encourager », soutient-il en faisant état des décisions courageuses adoptées depuis le début de cette crise sanitaire avec des conséquences majeures pour l’économie et la population. « Toutes les informations sont communiquées dans la transparence. La situation est difficile et demande une trêve politique », a souligné le Premier ministre, qui a eu des échanges avec le leader de l’opposition, Arvin Boolell, hier après-midi au Treasury Building.

« Nous sommes tous les deux d’accord qu’il faut conjuguer nos efforts pour combattre ce virus », a dit le Premier ministre. À la presse et ceux qui opèrent les réseaux sociaux, le Premier ministre rappelle que « nous sommes en guerre contre un ennemi invisible et nous devons agir tous ensemble dans ce combat.  Les rumeurs et les fausses nouvelles ne font que créer une panique qui fait du tort au pays et à tous les Mauriciens ».

Le Premier ministre a lancé un appel à la population pour qu’elle respecte toutes les consignes données. « Nous devons montrer que nous sommes solidaires et patriotes dans ces moments difficiles que traverse le pays. Nous, les Mauriciens, nous avons l’habitude  de marie-pike face à des épreuves. Nous remporterons ce combat ensemble dans la discipline », a-t-il conclu.

Arvin Boolell : « Covid-19 transcende les opinions politiques »

Dans une déclaration au Mauricien peu après l’intervention du Premier ministre, le leader de l’opposition, Arvin Boolell, a confirmé avoir rencontré le Premier ministre vers 17 heures hier en compagnie du député du Labour, Ritesh Ramphul.

« Les discussions ont duré 45 minutes dans une atmosphère cordiale. Nous avons fait quelques constats sans blâmer le gouvernement », déclare Arvin Boolell , qui dit avoir fait mention des problèmes découlant d’un manque de communication,  d’équipements de protection pour le personnel médical. Il a aussi été question des problèmes rencontrés par les travailleurs et les opérateurs du secteur privé.

La situation prévalant dans les centres de quarantaine a aussi été abordée. « Maintenant que le secteur privé a mis trois établissements hôteliers à la disposition du gouvernement, ce dernier doit s’assurer que ceux qui sont en quarantaine bénéficient d’un environnement décent. Il a également été question des angoisses et des médecins du service public de santé. En fin de compte, la solidarité est de mise »,  dit Arvin Boolell.

Ce problème (de Covid-19) transcende les opinions politiques. Il s’agit maintenant de passer à l’action. « Je lance un appel à tous ceux qui ont côtoyé le Patient No 1 de 59 ans. Il est important de s’assurer que tous ceux qui l’ont rencontré soient mis en observation », dit-il.

Pour Arvin Boolell, une campagne tous azimuts doit être lancée concernant l’hygiène et le Social Distancing.  Il cite quelques bonnes mesures prises dont le confinement de la population. Il demande au gouvernement de lancer sans délai une campagne agressive de fumigation. « Je sais que l’État fait des efforts mais il y a Room for improvement. Cependant, ce n’est pas le moment de se lancer dans le Blame Game. Le problème n’est pas politique. Nous sommes dans un État d’urgence sanitaire, Toutes les mesures préventives doivent être prises afin de donner tous moyens nécessaires à ceux qui sont sur le front line », maintient-il.

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