PARLEMENT — PNQ sur les Emergency Procedures : Le mystère de Pack & Blister d’Espagne fait monter la tension

Le PM : « We have to thank that company for having responded and supplied us with medical equipment at that time »

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Arvin Boolell (en pas moins de trois reprises avant de se rétracter sur insistance du Speaker) : « The Prime Minister has given a licence to defraud »

La Private Notice Question (PNQ) du leader de l’opposition, Arvin Boolell, adressée au Premier ministre, Pravind Jugnauth, sur les Emergency Procedures pour l’approvisionnement en médicaments et équipements médicaux pendant la Lockdown Period, s’est déroulée dans une ambiance électrique. Le Speaker, Sooroojdev Phokeer, qui a rejeté d’un revers de la main une invitation d’Arvin Boolell de ne pas présider la séance du jour vu les débats sur la motion de censure, a dû intervenir à plusieurs reprises avec l’énoncé « Show Decorum to the House » comme leitmotiv. Ces échanges, d’une durée dépassant de cinq minutes les trente minutes réglementaires, se sont déroulés sur fond de la société espagnole, Pack & Blister, avec des contrats de plus de Rs 500 millions. Toutefois, à ce jour, le mystère autour de cette compagnie basée en Espagne demeure entier sauf que le leader de l’opposition a cité le nom du Senior Adviser bénévole, Zouberr Joomaye, au regard d’une lettre transmise au Senior Chief Executive (SCE) au ministère de la Santé et ensuite au SCE Ragen « impressing upon the State Trading Corporation to effect payment ».
Toutefois, la réponse du Premier ministre, notamment que « we have to thank that company for having responded and supplied us with the medical equipment at that time » devait provoquer une virulente réaction de la part du leader de l’opposition. « The Prime Minister has given a licence to defraud », devait-il répéter en pas moins de trois occasions en dépit des Warnings de la part du Speaker pour se retracter vu « he is imputing motive ». Devant le risque de se voir être expulsé de l’hémicycle, Arvin Boolell devait retirer ses propos « under protest ».

Toutefois, Pravind Jugnauth devait rebondir sur cette affaire pour lancer un défi au leader de l’opposition. « Si le leader de l’opposition a le courage, qu’il aille répéter ce qu’il vient de dire à l’extérieur de l’hémicycle ! », s’est appesanti le Premier ministre. Toujours en ce qui concerne les compagnies ayant décroché des contrats sous les Emergency Procedures pendant le confinement, il a révélé que BIOCOM, une compagnie, dont les directeurs sont des membres de la famille Sayed-Hossen et Kammal Trading, dont les représentants seraient proches du leader de l’opposition, ont bénéficié « de contrats pour des millions de roupies ». « Je ne dirai rien contre ces personnes. Simplement pour vous expliquer qu’il n’y a pas eu de triage et que nous avons alloué des contrats à des compagnies en mesure des fournir des médicaments et des équipements médicaux au ministère de la Santé. »

L’exercice de questions/réponses entre le Premier ministre et le leader de l’opposition s’est déroulé dans une atmosphère survoltée après que le Premier ministre a rejeté la possibilité d’ouvrir une enquête dans les ministères et organisations impliqués dans l’importation des médicaments et des équipements médicaux. Il s’est tenu à la position que l’Independent Commission Against Corruption a déjà initié une enquête sur les Emergency Procedures et que les dossiers relatifs sont déjà en possession des limiers de l’ICAC.

Arvin Boolell a accusé d’entrée Pravind Jugnauth de « pratiquer du “cover-up” » avant de demander que toutes les “minutes of proceedings” concernant l’exercice de “urgency procurement” « soient rendues publiques ». Ce à quoi le Premier ministre a répondu : « I have nothing to cover ! » En ajoutant que « c’est l’opposition qui pratique le “cover-up”. (…) The time will come when you will see what kind of cover-up is being practised in the opposition. »

Pravind Jugnauth a ensuite rappelé qu’il y a eu « de nombreuses PNQ et interpellations » sur ces questions, ajoutant que le ministre de la Santé « y a répondu ». Il souligne que l’ICAC « mène une enquête » et que toutes les informations sont disponibles au niveau de cette institution. « La population retiendra que vous avez refusé de rendre publics tous les documents concernant les achats qui ont été effectués », a rétorqué Arvin Boolell, avant d’insister sur le fait que « si le Premier ministre n’a rien à cacher, pourquoi ne dépose-t-il pas tous les documents demandés par l’opposition ? ».

À une question du leader de l’opposition, qui cherchait à savoir comment Pack and Blister d’Espagne était arrivée à savoir qu’il y avait un “emergency procurement” pour un montant dépassant Rs 500 M, le Premier ministre a affirmé qu’il « fallait remercier cette compagnie pour avoir accepté de procurer à Maurice des équipements à un moment où les autres compagnies n’étaient pas en mesure de le faire ». Il s’est référé aux interpellations du leader de l’opposition pour exprimer son appréhension concernant la préparation des autorités afin de faire face à la situation. Faisant mention des questions concernant le stock de “reagents”, de médicaments et d’équipements de protection pour les membres du personnel médical, il rappelle que le leader de l’opposition « parlait lui-même de la gravité de la situation à cette époque », et qu’il avait « prévu » que 80% de la population seraient infectés et que le taux de mortalité avoisinerait les 2%. « This is what they were saying at that time. Qu’est-ce qu’ils auraient dit aujourd’hui si nous n’avions pas réussi à nous procurer des médicaments et des équipements ? C’est la raison pour laquelle je considère que l’opposition est en train de pratiquer du “cheap politics” », lance le Premier ministre.
Finalement, le leader de l’opposition a demandé une commission d’enquête sur l’importation des médicaments et des équipements. Proposition rejetée par le Premier ministre, qui a demandé au leader de l’opposition de répéter en public les accusations qu’il a faites au Parlement.

Au début de sa réponse liminaire, dont la longueur a provoqué des protestations de la part du leader de l’opposition, le Premier ministre a révélé que la State Trading Corporation a mené 18 Emergency Procurements avec six soumissionnaires pour un montant d’un peu plus de Rs 1 milliard à partir des fonds de la STC, le ministère du Commerce quatre opérations d’urgence pour un montant de Rs 95,3 millions et 66 autres pour le compte du ministère de la Santé, soit 51 pour des Reagents, huit pour des produits pharmaceutiques et sept pour des Laboratory Reagents.

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