Patritotisme variable

Crise sanitaire oblige, les Jeux Olympiques ont démarré hier, avec un an de retard, dans un Japon qui ne compte plus les vagues successives de Covid-19. Et le monde a assisté, en direct, à une cérémonie d’ouverture qui s’est déroulée dans un stade vide, avec pour seuls spectateurs les vrais acteurs de ces Jeux : les athlètes et quelques dirigeants triés sur le volet, qui ont tenu à se rendre à Tokyo.

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Et ce n’est que le début, puisque d’aucuns parlent de l’arrêt complet des Jeux si, d’aventure, les cas de contamination à la Covid-19 venaient à se multiplier. Déjà, si le cœur est à la fête, la tête, elle, est toujours tournée vers cet invisible ennemi, puisqu’on dénombre plusieurs cas liés aux JO malgré toutes les précautions prises et toutes les garanties données par l’organisation. Mais les JO ont toutefois bien démarré, puisque les tournois de football et de softball ont déjà pris leur envol. C’est dire toute la logistique mise en place pour la tenue des JO.

Dans l’Antiquité, les Jeux Olympiques marquaient une trêve dans les guerres. C’est ainsi que des hommes libres venus de tout le monde grec se rencontraient pour concourir pour la gloire de la nation. Aujourd’hui encore, il est facile de retranscrire cet état d’esprit. On retrouve des milliers d’athlètes, tous mus par ce désir de faire honneur à leur drapeau. Mais nombreux sont ceux qui, de l’autre côté, ont réussi à se faire remarquer par leur indélicatesse. Ainsi, on note le renvoi d’un directeur artistique pour une blague de très mauvais goût. Ou la démission d’un autre pour des propos dégradants…

Maurice n’a pas été épargnée non plus. Certes, les proportions ne sont pas aussi énormes qu’à Tokyo. Mais les faits sont là. Sinon, comment expliquer qu’une bonne partie des athlètes se soit prononcée pour le maintien des JO, alors que d’autres ont carrément barré les dates des Jeux (du 23 août au 8 septembre) de leur calendrier, sous prétexte de la crise sanitaire. Ce n’est pas le refus de se rendre à Tokyo qui dérange. Par contre, bénéficier des l’aide de l’État, et a fortiori de l’argent public, pour s’y préparer, sans avoir à honorer le quadricolore ni rendre de compte relève plutôt d’une mauvaise plaisanterie.

Les uns et les autres, dont certains en fauteuil, ont parcouru la moitié du globe pour honorer ce quadricolore. Et ce n’est pas la pandémie, qui a frappé le monde entier, qui les a privés du plaisir et de l’honneur de côtoyer les meilleurs mondiaux. À l’heure où le sport mauricien vit des secousses avec les coupures presque drastiques imposées aux athlètes — à ceux qui se fixent des objectifs, cela dit — il serait peut-être temps que les autorités — État, Comité olympique, TFES — mettent en place des garde-fous pour éviter ce genre de situation à l’avenir.

Sinon, on assistera encore à ces accès de patriotisme à géographie variable dont le sport mauricien n’a pas besoin…

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