Pauvres mômes !

Les nouvelles ne sont pas du tout bonnes pour certains de nos enfants. Abusés sexuellement, abandonnés par leurs parents, voire introuvables. Ce sont les cas de figure devant lesquels nous nous sommes retrouvés cette semaine.
Sale temps pour des enfants ! L’actualité a en effet été riche en très mauvaises nouvelles sur ce chapitre. Dès lundi, le pays était en état de choc en apprenant qu’une fillette de trois ans avait été victime d’agression sexuelle. Selon les premières informations, la maman de la fillette n’aurait rien vu ni entendu, car elle dormait, sous l’influence de l’alcool, alors que son enfant se faisait violer… C’est en voyant sa fillette qui saignait au niveau de ses parties intimes et en découvrant du sang dans la pièce où elles se trouvaient, ainsi que sur le lit, qu’elle aurait compris ce qui s’était passé. Mais l’horreur n’était pas finie… Une sœur aînée de la fillette abusée aurait, elle aussi, été victime d’une agression à caractère sexuel quelques jours auparavant… Elle n’a que 9 ans. Ce deuxième drame a ouvert la boîte de Pandore.
Des enfants censés avoir été pris en charge par la Child Development Unit (CDU), mais retrouvés chez une tante ; une fillette à risque, dont le cas avait été signalé par une ONG, mais à qui l’État n’a pas porté secours à temps et qui s’est retrouvée violée à seulement trois ans. Quelles autres atrocités apprendrons-nous ?
En début d’année, on louait l’initiative de Kalpana Koonjoo-Shah pour sa promptitude quand elle annonçait que le Children’s Bill serait enfin chose faite. Cinq mois plus tard, toujours rien ! Force est de reconnaître que la ministre et ses officiers des différentes agences ne semblent pas parvenir à gérer les fléaux qui menacent et volent l’innocence et le sourire de nos enfants, qui n’ont pas eu la chance de naître sous une bonne étoile. Sinon comment expliquer que des cas signalés n’ont pas été suivis et « tackled » ? Oubli ? Manque de personnel ?
En cette période post-Covid-19, où l’emploi est précieux, ne serait-on pas avisé de renforcer les rangs d’agences comme la CDU avec des éléments sérieux et sincères ? Qui, moyennant une formation solide et efficace, dispensée par des ressources locales compétentes – car oui, elles existent –, permettrait de mieux protéger nos enfants ? Pourquoi est-ce qu’en 2020, nos enfants sont toujours relégués au second plan ? Pourquoi n’y a-t-il pas de campagnes de sensibilisation agressives, réfléchies et soutenues sur tout ce qui concerne les enfants ? Sur la nécessité de les protéger des prédateurs et des abuseurs en tous genres ? Sur l’importance de leur donner un encadrement et un accompagnement qui ferait d’eux des adultes responsables et matures de demain ? La consultante et pédagogue Mariam Gopaul, ancienne représentante de l’Unicef chez nous, le fait ressortir à chaque fois : à quand date la dernière campagne axée sur les enfants et au respect de leurs droits ? Nul ne s’en souvient !
Le sort des enfants, surtout ceux issus des foyers brisés, désunis et recomposés, n’intéresse hélas pas grand monde. Tel est l’amer constat. Sinon, comment expliquer le fait qu’après Anita Jolita, deux ans et demi, violée et tuée en 2005, Elena Gentil, 11 ans, tuée et probablement agressée sexuellement, en 2015, et Fazila Jeewoth, 10 ans, battue à mort par ses parents il y a quelques mois, en cette année 2020, d’autres enfants continuent à tomber sous les coups de leurs bourreaux ? Doit-on en conclure que « no one cares » ? Et dans bien des cas, tant ceux des « responsible parties », censés protéger ces enfants, que nos politiques, mandatés pour protéger le peuple, et surtout les plus vulnérables, dont font partie les enfants ?
Le cas des mineurs abandonnés par leurs parents à Moka et celui de cette mère qui allègue avoir donné naissance à des jumeaux, qui sont introuvables, dans un établissement hospitalier public, ont ravivé le débat. Prions que tant la société que nos politiques et nominés, qui siègent sur différents boards et comités, se ressaisissent. Ce n’est plus la peine de dire « plus jamais ça ! ». Parce que, hélas, nos enfants se font toujours agresser et tuer. Il est temps d’agir. C’est maintenant ou jamais.

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HUSNA RAMJANALLY

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