(Pétition électorale du No 8) SCBG : réunions démenties par le PMO

Le syndicaliste Salim Muthy a été longuement interrogé sur le cas du remboursement aux clients de l’ex-SCBG et des réunions qui ont été tenues à partir du 30 octobre 2019, notamment avec Rudy Veeramundar et Dev Manraj. Il a, dans un premier temps, expliqué qu’il avait mis sur pied une plateforme de soutien aux clients lésés des polices d’assurance de la BAI. Il a fait comprendre qu’il y avait même eu une grève de la faim à cet effet du 3 mai au 13 mai 2017 de même qu’une action légale logée en Cour suprême.

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Le témoin a indiqué que c’est après une réunion le 20 octobre 2019 avec les clients du SCBG au Rabita Hall qu’il avait avancé « ena 75 000 votes dan lame ki kapav inflians eleksyon 2019 ». C’est de là qu’il explique que des conseillers au bureau du Premier ministre ont commencé à le contacter. « Lors enn rankont 30 oktob avec Ken Arian ek Raj Meetarbhan dans biro Premye minis, Ken Arian inn dimann mwa kouma mo ena 75 000 vot ar mwa. La monn explike ki ena environ 25 000 Policy holders SCBG et kan kont 3 a 4 dimounn dan mem foyer mon arriv sa sif-la », poursuit-il.

Salim Muthy a fait ressortir que c’est alors que Ken Arian lui aurait dit «  nou kapav asize koze kouma pou fer peyma » et aussi que « Premye minis o kouran nou rankont ». Il avance alors qu’après la rencontre du 30 octobre «  inn gayn trois renyon an trwa zur », soit, une au PMO avec Ken Arian, une dans le bureau du secrétaire financier Dev Manraj et une à la NPFL, organisme devenu responsable de la gestion des ressources après le démantèlement de la BAI.

Salim Muthy a révélé qu’après négociations, il a rencontré Rudy Veeramundar et le CEO de la NPFL à l’époque, feu Sanjeev Issaree, à la NPFL, le 1er novembre 2019. Lors de ces échanges, une formule avait été acceptée par les parties, soit un remboursement de 100% pour les clients ayant investi jusqu’à Rs 7 millions à partir de décembre 2019 et un remboursement de 75% pour ceux ayant investi plus de Rs 7 millions, en trois tranches (décembre 2019, décembre 2020 et décembre 2021).

Le témoin dit expliquer qu’il y avait une clause qu’il n’acceptait pas, soit de devoir négocier avec Dawood Rawat pour pouvoir vendre les actifs de Bramer pour rembourser les clients. Une clause qui avait alors été enlevée après un accord avec Dev Manraj. Il dit qu’il souhaitait avoir une copie de ce document, attestant de l’accord de remboursement mais que Rudy Veeramundar lui aurait declaré «  pa kapav donn kopi li pou vinn en bribe elektoral, li pou zwe kont nou parski parlamn fini disoud ». À la conclusion de cet accord, Rudy Veeramundar devait lui dire «  al vann nou prodwi aster. Telefonn MBC dir zot fer kouvertir ki gouvernma pou paye klian SCBG ».

Salim Muthy revient sur le rassemblement du 3 novembre au Rabita Hall, « pou ekspoz propozision gouvernman ». D’avancer que les clients s’étaient alors mis en tête «  nou pou bizin vot gouvernman parski nou larzan anje », ou encore «  ena irzanz vot gouvernma pou nou gayn nou larzan », assurant qu’il n’avait jamais donné de mot d’ordre.

Toutefois, il dénoncera qu’après les élections de 2019 « zero renyon, blackout total ziska zordi. Pa ankor zwenn ek Veeramundar, Manraj, Arian ziska zordi ».

Salim Muthy est ensuite contre-interrogé par Me Chetty, qui voulait savoir si lors
Des réunions du 20 octobre et du 3 novembre, il y avait des membres de l’Alliance Morisien. Le témoin a répondu par la négative, ajoutant qu’il y avait notamment Reza Uteem, Salim Abbas Mamode, Osman Mahomed et Eshan Juman, tous candidats de l’opposition.

Ravind Chetty (RC) : Quand vous parliez des 75 000 votes c’est une interprétation qu’un parti pourrait bénéficier de ces votes ?
Salim Muthy (SM) : Oui.
RC : Cette déclaration a eu une influence ?
SM : Oui, car il y a eu des négociations enclenchées juste après.
RC : Vous ne pensez pas que cela peut être interprété comme du chantage envers le gouvernement ?
SM : C’est le gouvernement qui gérait le dossier BAI.
RC : Si je vous dis que le 31 octobre il n’y a jamais eu de réunions ? Ce sont les informations que j’ai obtenues.
SM : Il y a bien eu une rencontre.
RC : Si je vous dis que le 1er novembre il n’y a pas eu de réunions aux Finances ou au PMO ?
SM : Il y a bien eu une réunion à la NPFL.
RC : Si je vous dis que Rudy Veeramundar n’y était pas ?
SM : Je suis sous serment. Je ne peux pas mentir.
RC : Si je vous dis que c’est vous, le 4 novembre, qui avez fait une proposition à la NPFL. Comment avez-vous pu l’annoncer publiquement le 3 novembre alors qu’il n’y avait pas encore d’accord ?
SM : Je ne suis pas d’accord. Après, ce n’est pas moi qui dois rembourser ces clients de la BAI.
RC : Si je vous dis que Dev Manraj avait mis votre proposition dans un coin.
SM : Ce que je sais c’est que Dev Manraj m’a dit que c’est lui qui sait comment trouver de l’argent pour le pays.
RC : Il ne peut y avoir d’influence ou d’acte de corruption sur quelque chose qui n’existe pas. L’accord n’existait pas le 3 novembre.
SM : Je ne suis pas d’accord.

Salim Muthy a ensuite été interrogé à nouveau par Me Robin Ramburn, Senior Counsel, avocat du pétitionnaire, pour apporter des éclaircissements sur ses réunions démenties par le PMO. Il dit qu’il se rappelle bien de la réunion du 1er novembre. « C’était drôle parce que c’était un congé public. Sanjeev Issaree, qui devait partir en voyage, a même dû rester au pays, laissant sa famille partir pour s’occuper du SCBG et prendre part aux réunions à la NPFL », ajoute-t-il.

Narendranth Gopee, président de la Federation of Civil Service and Other Unions (FCSOU), a été entendu sur le volet du rapport du PRB. Il est revenu sur la publication des précédents rapports salariaux pour la fonction publique depuis la création du PRB en 1977. Il a déclaré que les paiements sous le PRB ne peuvent être effectués avant la publication des recommandations salariales.

Au sujet des annonces du Premier ministre Pravind Jugnauth quant au paiement du PRB en janvier 2020 au lieu de janvier 2021, le syndicaliste note que « cette décision a été très mal vue par les organisations car une telle décision ne peut être prise lor kes savon ! Ce qui veut dire sur une plateforme politique ».

Rajendra Ramdhean, ex-président de la Mauritius Sanathan Dharma Temples Federation (MSDTF), a été appelé à la barre hier pour faire part de la conférence de presse faite le 6 novembre 2019, soit à la veille des élections générales, avec pour but de pour répondre à la déclaration à la MBC de Somduth Dhultumun contre l’ex-PM Navin Ramgoolam et son anecdote « katori ».

Il a déploré le fait que Dulthumun a eu une couverture pour « faire de fausses déclarations ». De plus, le témoin a ajouté que ce n’est pas Dulthumun qui représentait la MSDTF, organisation qui regroupe tous les temples hindous du pays. Il affirme avoir voulu connaître la raison de la non-diffusion de sa conférence de presse par la MBC et qu’Anooj Ramsurrun lui aurait répondu «  nou get selman dimounn ki koz an faver gouvernma ».

Contre-interrogé ensuite par Me Gulbul sur la raison pour laquelle il n’invitait pas le Premier ministre lors des cérémonies religieuses nationales mais Navin Ramgoolam, le témoin répondra : « Ti invit li ek bann mamb MSM en 2018 me zot pann vini. An 2019 la federasyon inn desid pou pa invit zot. » Il dira également qu’il lui incombait de répondre à Dulthumun car il parlait au nom de la communauté alors que c’est la MSDTF qui représente les temples hindous à Maurice.

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