PHOTOGRAPHIE : Sam Drouin sur le chemin des brumes

L’île aux images à ouvert hier une galerie chez S’mall & Chic, à Curepipe, avec Brumatik, la première exposition photographique que présente Samuel Drouin, plus connu à travers le diminutif Sam. Seize ans après l’inauguration de la galerie du Coin de Mire, que Christian et Doris Bossu-Picat ont fermée à regret il y a quelques années, ces spécialistes de l’encadrement et de la photographie proposent cette fois-ci un espace dans le shopping centre, qui entoure à Curepipe l’adresse bien connue de L’Antiquaire.
« Nous voulons, nous explique Christian Boccu-Picat, que cette galerie serve de marchepied aux jeunes photographes ou artistes qui ont besoin d’un coup de pouce et d’encouragements pour prendre de l’assurance et se lancer. Personnellement, je n’ai jamais oublié l’aide qu’on m’a apporté à mes débuts sans laquelle je ne serais pas devenu ce que je suis aujourd’hui. Alors je considère que c’est à notre tour de rendre la pareille ». Samuel Drouin répond assurément à ce profil du photographe en pleine recherche, en quête d’une expression qui commence à éclore, et qui avait à ce moment-là besoin du regard des autres…
Ce jeune photographe a intitulé ce premier solo en toute sincérité sous le terme inventé Brumatik, justement parce qu’il a le sentiment de naviguer dans un univers brumeux de création, où il n’a pas tout à fait trouvé tous ses repères, et dans laquelle les mots et arguments ne s’imposent pas encore spontanément aux côtés des images. Qu’importe l’absence d’un discours construit quand l’essentiel est là : l’authenticité d’une démarche de création. À la vue de quelques-unes de ces images qui scrutent les matières organiques ou minérales pour leurs qualités graphiques, leurs formes énigmatiques et leurs couleurs souvent d’une étonnante vivacité, Brumatik pourrait aussi être simplement cet ordonnancement structuré et composé qui se distingue sous et par le regard du photographe dans le grand pêle-mêle de la nature.
En noir et blanc ou en couleur, vingt-neuf clichés s’étalent non seulement dans la nouvelle galerie mais aussi dans les allées du centre commercial dès l’entrée, sous différents formats dont les plus grands avoisinent de 60 cm x 80 cm. Sam Drouin montre la beauté éphémère aussi bien dans l’eau qui surgit que dans un amas de fibres végétales ou ce superbe damier de roches de basalte ornementant les contours d’une plage.
Ce photographe avait choisi dans un premier temps la décoration intérieure et la production audiovisuelle, avant de s’orienter vers le graphisme et la photographie. Né en 1990, il a fait ses classes dans une école de communication visuelle, en France à Aix-en-Provence, puis devenu assistant photographe de Kunal Jankee, il a ensuite suivi un cycle de photographie professionnelle à l’École supérieure des métiers artistiques de Montpellier. Petit-fils d’un photographe qui a laissé son empreinte en la personne de Raymond Montocchio, Sam Drouin est aussi le neveu de feu Thierry Montocchio qui avait ouvert la galerie du Coin de Mire il y a seize ans.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -