Plaine Lauzun : les leaders politiques à l’écoute des artistes

  • Paul Bérenger, Navin Ramgoolam, Xavier-Luc Duval et Roshi Bhadain présents; Pravind Jugnauth, absent

Les acteurs de l’industrie culturelle ont organisé hier un rassemblement à Plaine Lauzun dans le sillage des prochaines élections générales. Objectif : présenter leurs revendications aux leaders politiques. Ceux-ci avaient été invités à venir dire ce qu’ils comptaient faire pour améliorer la situation des artistes. À l’exception de Pravind Jugnauth, les leaders des principaux partis politiques ont répondu présents.

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Un statut d’artiste, afin d’être reconnu comme un travailleur à part entière contribuant à l’économie du pays, des infrastructures pour pouvoir se produire, une révision des tarifs pour l’utilisation commerciale de leurs œuvres, un quota pour la musique locale dans les radios et à la télévision ainsi que la création d’un National Arts Council sont quelques-unes des revendications des artistes en vue des prochaines élections. Ces derniers ont ainsi invité les leaders politiques à venir prendre l’engagement sur ce qu’ils comptaient faire pour améliorer les conditions où évoluent les artistes.

Bruno Raya, s’adressant à l’assistance, a brossé un tableau de la situation. Il a d’abord souligné que le secteur culturel fait vivre de nombreuses familles. « C’est un secteur appelé à devenir un pilier de l’économie », a-t-il dit. Malheureusement, pour monter un événement, il faut faire face à de nombreuses difficultés. A commencer par trouver un endroit approprié et abordable. Le manque d’infrastructures a ainsi été décrié. La promesse d’un stade musical promis par plusieurs gouvernements ne s’est pas concrétisée. Raison pour laquelle, cette fois, les artistes ont voulu inviter les leaders politiques à s’exprimer publiquement. « Nous voulons que les leaders politiques prennent l’engagement devant la population », a précisé Bruno Raya.

Parlant de la coïncidence de cette rencontre avec la fête du Divali, il a expliqué : « Nou osi nou anvi vinn dan lalimyer. » Lui succédant, Zanzak Arjoon, Gérard Louis, Richard Hein et Joëlle Coret ont, tour à tour, expliqué les différentes situations où l’artiste mauricien ne peut jouir pleinement de son statut. Joëlle Coret a notamment exposé la situation précaire de ceux évoluant dans le circuit hôtelier, où il n’y a aucune sécurité d’emploi.

Les explications de Richard Hein sur les tarifs pratiqués actuellement quand une œuvre est exploitée à but commercial, comme sur les radios, a sonné comme une révélation pour les leaders politiques. Tous ont dit leur étonnement d’apprendre que les artistes étaient rémunérés à hauteur de 68 sous par chanson diffusée.

S’adressant à l’assistance, Roshi Bhadain a pris l’engagement de mettre sur pied un Council of Artists. Il a ajouté qu’une section sera dédiée aux demandes de permis afin de faciliter les procédures. Paul Bérenger s’est, lui, dit choqué d’apprendre que les tarifs pour la diffusion de la musique n’avaient pas été revus depuis 2008 et que le prix pratiqué actuellement était de 68 sous. « C’est une folie », a-t-il déclaré, avant d’ajouter qu’il faut revoir le secteur afin de donner leur dignité aux artistes. Il a pris l’engagement de mettre sur pied un National Arts Council, tel que demandé par les artistes dans leurs revendications. Paul Bérenger a également tenu à préciser que le MMM avait déjà organisé une table ronde avec les artistes afin de prendre connaissance de leurs attentes.

Xavier-Luc Duval s’est lui aussi dit surpris du tarif de 68 sous appliqué actuellement. Il est d’avis que ce tarif devrait être adapté à l’inflation. Il a également déploré le manque d’intérêt du gouvernement sortant pour le Festival Kreol depuis son départ. Il s’est dit en faveur de la reconnaissance du statut des artistes et a affirmé qu’il y travaillera dans un prochain gouvernement.

Pour sa part, Navin Ramgoolam a critiqué Pravind Jugnauth pour son absence. Il est d’avis que cela démontre que le MSM n’est pas intéressé à la cause des artistes. Lui aussi a dit son étonnement que les artistes étaient rémunérés 68 sous pour la diffusion de leurs morceaux. Il a également regretté qu’il y ait « souvent confusion entre religion et culture ». Il s’est dit en faveur d’un « vrai ministère de la Culture ». Le leader du PTr s’est dit également en faveur de la création d’un National Arts Council.

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