- Le leader de l’opposition demande que les Rs 50 milliards restantes de la MIC soient retournées à la BOM pour consolider la roupie
Le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, est revenu à la charge contre le Speaker, Sooroojdev Phokeer . Il est d’avis que ce dernier a dépassé la ligne rouge au Parlement par la manière dont « il s’est attaqué au député Rajesh Bhagwan ». Il réclame son remplacement avant la rentrée parlementaire en octobre. « Nous demandons que le Speaker soit remplacé pour le bien de la démocratie et le bon fonctionnement du Parlement et pour que la transparence puisse primer », dit-il.
Répondant à une question de la presse, le leader des Bleus a estimé que l’Assemblée nationale est ankylosée : « On ne peut travailler Il est un fait que chaque parlementaire présent constitue à peu près 20 000 personnes. Il ne faut pas croire que l’opposition est composée de trois ou quatre gopia. Ce sont des gens qui représentent l’espoir pour de nombreuses personnes et ils touchent un salaire. Nous pensons que nous avons le droit de nous adonner à notre travail durant les six mois durant lesquels siège le Parlement. Lorsqu’on nous empêche d’exercer, cela crée une frustration profonde. »
Il poursuit : « Cette frustration explose chaque semaine. Il est vrai qu’il y a des parlementaires qui savent contenir cette colère et que d’autres ayant un caractère plus vif ne peuvent en faire autant. Si on prend le parlement anglais en exemple, c’est la nuit et le jour. Au Westminster, on parle de Select Committee par ministère, et souvent présidé par un membre de l’opposition qui interroge les ministres toutes les semaines. Le Premier ministre – qui fait une déclaration au Parlement – donne son intervention au préalable au leader de l’opposition qui peut rebondir juste après. Nous parlons de l’évolution du Parlement et du rôle de député. » Il ajoute qu’à Maurice que c’est le contraire qui se pratique.
Au chapitre de la Mauritius Investment Corporation Ltd, Xavier-Luc Duval trouve que le nouveau président prend les Mauriciens pour des idiots. Il a rappelé que sur les Rs 80 milliards accordées par la BOM à sa filiale, Rs 30 milliards ont déjà été allouées. « Environ 20% de ces Rs 30 milliards ont été alloués dans des conditions très douteuses aux proches du pouvoir et bailleurs de fonds du gouvernement sans l’accord de l’Investment Committee », dit-il.
Il dénonce le fait que la publication des comptes annuels se fera dans un délai de 18 mois après le début de l’année financière. « Ce qui est totalement inacceptable et opaque. La population doit obtenir les détails sur les 20% qui ont obtenu de l’argent dans des conditions totales, comme tel fut le cas pour le Stimulus Package », dit-il.
Xavier-Luc Duval a fait ressortir qu’il reste Rs 50 milliards à dépenser et que de nombreux bailleurs de fonds attendent d’en bénéficier. Il a réclamé la transparence totale au regard de l’argent du contribuable. Et de demander que les Rs 50 milliards soient retournées à la Banque de Maurice pour protéger la roupie dans le contexte d’une dépréciation, provoquant la hausse des prix et l’appauvrissement de la population, dont la classe moyenne.
À une question relevant du financement du MMM par Jean-Michel Giraud, le leader mauve, Paul Bérenger, a fait comprendre que l’argent obtenu par le parti peut facilement faire l’objet d’une vérification et que tous les partis politiques reçoivent de l’aide financière des compagnies privées.
Xavier-Luc Duval a laissé entendre pour sa part que la question ne se rapporte pas au financement politique mais aux pouvoirs accordés à Jean Michel Lee Shim, conseiller du Premier ministre.
Bérenger : « Le DPP et le judiciaire, remparts contre tous les abus »
Le leader du MMM, Paul Bérenger, a présenté « le Directeur des Poursuites Publiques (DPP) et le judiciaire, comme les remparts contre tous les abus ». Il est parvenu à cette conclusion après avoir fait part de ses inquiétudes face à une situation qualifiée de dangereuse.
« Le DPP se base sur les enquêtes de la police ou de l’ICTA pour entreprendre des poursuites.Ll’ICAC est devenue un outil politique entre les mains du gouvernement et la police s’est décrédibilisée avec l’affaire Kistnen. Li pa kapav fer lanket kouma bizin » déclare Paul Bérenger fait ressortir que cette situation place une responsabilité énorme sur les épaules du judiciaire.
Il a cité un jugement de la Cour suprême dans une affaire opposant Vishal Jaunky, défendu par Me Veda Baloomoody, et le MIE et le ministère de l’Éducation. La Cour suprême a donné gain de cause à Vishal Jaunky, tout en faisant usage « de termes très durs à l’encontre du MIE et du ministère de l’Éducation ».
Commentant l’affaire Angus Road, le leader du MMM a déploré les tactiques utilisées par la majorité pour faire de sorte que le Premier ministre n’ait pas à répondre aux questions de Patrick Assirvaden dans ce contexte. « C’est un aveu de culpabilité sur Angus Road », a-t-il estimé, accusant le Premier ministre de pratiquer une fuite en avant dans cette affaire en donnant rendez-vous à Roshi Bhadain devant la Cour.
Bodha : « Pour une vaccination mieux organisée »
Nando Bodha s’est appesanti sur l’importance d’une campagne de vaccination « mieux organisée et mieux structurée ». Le leader du Rassemblement mauricien a critiqué la situation qui prévaut dans les centres de vaccination. Il a indiqué que plusieurs vaccins sont actuellement utilisés, dont Spoutnik, AstraZeneca Europe et AstraZeneca indien ainsi que Johnson & Johnson. Il a avancé que Pfizer, attendu surtout pour les femmes enceintes, n’est toujours pas arrivé…
Il a constaté, par ailleurs, que des personnes dans certains centres font la queue depuis le matin, voire durant quatre heures d’affilée. « Avec pour résultat que ceux qui arrivent à la mi-journée n’ont plus de vaccin », regrette-t-il.
Nando Bodha s’est également appesanti sur « l’inquiétant » rapport de l’Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) sur le climat. Il affirme que la planète est en danger alors que la situation est pire pour les petits pays en développement. « Si rien n’est fait nous évoluons vers une situation catastrophique à Maurice. » Il a proposé la constitution d’un Select Committee parlementaire dans lequel siégeront les représentants du gouvernement et de l’opposition afin de décortiquer le rapport et de décider des mesures à prendre.