– Le Sud et le Sud-Est parmi les régions les plous affectées au cours de ces dernières 24 heures
– Trois personnes, coincées dans un van à Deux-Frères, secourues par des sapeurs-pompiers
Avec les pluies diluviennes qui se sont abattues sur l’île pendant la nuit, des accumulations d’eau ont été enregistrées dans plusieurs endroits. C’est la région du sud-est qui a été la plus affectée, nécessitant une cinquantaine d’interventions des pompiers. Ces derniers ont dû également secourir des personnes en détresse, notamment à Deux-Frères et à Vieux-Grand-Port.
Pluies, tonnerre et foudre. Voilà ce qu’aura été le scénario pendant toute la soirée d’hier, et ce jusqu’aux petites heures de ce matin. Plusieurs régions ont été inondées, nécessitant l’intervention des éléments des Mauritius Fire and Rescue Services (MFRS). Ainsi, les pompiers ont dû évacuer l’eau accumulée dans les cours et dans les maisons à Bel-Ombre, Chemin-Grenier, Beau-Vallon, L’Escalier, Mahébourg, Plaine-Magnien et Trois-Boutiques notamment. Si le sud et le sud-est ont été les plus affectés, les autres régions n’ont pas été épargnées non plus. Les pompiers sont ainsi également intervenus à Candos, Sodnac, Tamarin, Centre-de-Flacq et Poste-de-Flacq, entre autres.
Dans la région de Bambous-Virieux, où les routes ont été inondées, les habitants n’ont pu se rendre au travail ce matin. Philippe, habitant de la localité, témoigne : « Il a beaucoup plu pendant la nuit. Ce matin, les routes étaient impraticables et, comme à l’accoutumée, cela a rendu la circulation impossible. Le plus gros problème ici demeure le pont d’Anse-Jonchée, qui est inondé à chaque fois qu’il y a de grosses pluies. Souvent, les enfants ne peuvent traverser pour aller à l’école. » Ce dernier affirme qu’il y avait un projet pour refaire le pont, mais que celui-ci ne s’est toujours pas concrétisé. « En 2016, il y avait un pont à Bambous-Virieux qui était très abîmé. La police avait même interdit la circulation. On a refait ce pont. À la même période, on avait annoncé qu’on allait refaire celui d’Anse-Jonchée. Mais cela n’a toujours pas été fait. »
À Grand-Sable/Petit-Sable, on dénombre « 7 à 8 maisons inondées », indique pour sa part Baldeo Benny, président du village. Les plantations de légumes ont également été sévèrement endommagées. Il faut rappeler que cette région comprend beaucoup de planteurs et de pêcheurs. Ces derniers seront également au chômage forcé pendant au moins un mois en raison de l’eau boueuse déversée dans le lagon, rendant la pêche impossible. Manoj Ramdonee, président des villages d’Anse-Jonchée, Providence et Bois-des-Amourettes, témoigne pour sa part que ce matin, de nombreux débris jonchaient encore les routes. Des éléments de la SMF étaient d’ailleurs à pied d’œuvre pour les dégager. Manoj Ramdonee profite aussi de l’occasion pour lancer un appel afin que la route soit régulièrement nettoyée.
Sur cette zone côtière justement, les éléments des MFRS ont eu fort à faire lors de deux opérations de sauvetage à Vieux-Grand-Port et à Deux-Frères. Dans le premier cas, il s’agissait d’une famille coincée dans sa maison du fait de la subite montée des eaux. Le deuxième cas concerne, lui, un van et ses trois passagers, prisonniers des eaux sur la route et qui risquaient d’être emportés à tout moment. À ce bilan s’ajoutent des chutes d’arbres, notamment à Bel-Ombre, Trois-Boutiques et Tamarin. Les éléments de la Special Mobile Force ont dû intervenir pour dégager les routes.
Ce matin encore, plusieurs routes étaient impraticables dans les régions du sud et du sud-est. C’était le cas notamment à Beau-Champ, Deux-Frères, Quatre-Sœurs, Camp-Diable, Savannah et Trois-Boutiques, entre autres. Le National Emergency Operations Command (NEOC), qui était à pied d’œuvre pendant la nuit, a géré les opérations sur le terrain.
Avec l’alerte de pluies torrentielles émise à 4h ce matin, les écoles sont restées fermées. Les chefs d’établissements étaient toutefois sur place pour faire un constat de la situation. À la mi-journée, le ministère de l’Education n’avait pas encore de rapport quant à la situation dans les écoles et collèges. Ce n’est que dans l’après-midi que les données seront analysées et que la décision sera prise par la suite quant à la réouverture des classes demain. À noter que, de manière générale, les cours reprennent normalement le lendemain, sauf s’il y a toujours des accumulations de boue dans les cours ou des chutes d’arbres, nécessitant alors des opérations supplémentaires.
Par ailleurs, depuis hier soir, la NEOC est passée au niveau 2 alors que de fortes pluies s’abattaient dans certaines régions de l’île. Ainsi, les représentants de la police, des MFRS et du SAMU étaient au siège du National Risk Reduction Management Centre, à Port-Louis. Ils relayaient les différentes informations obtenues sur le terrain et redirigeaient les équipes de la SMF ou des MFRS dans des endroits à risque. À 11h ce matin, la NEOC était toujours en alerte 2.