PNQ ce matin : Le décès d’un bébé à JNH fait monter la tension

Le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, a réclamé avec force ce matin un “full fledge fact finding” pour faire la lumière sur les circonstances dans lesquelles le bébé Beekareea est décédé peu après sa naissance le 13 avril dernier. Le ministre de la Santé, Anwar Husnoo, a insisté sur le fait qu’il n’a « rien à cacher » et ne veut « protéger personne ». Raison pour laquelle après une enquête préliminaire, il s’apprête à engager une deuxième enquête.

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Le face-à-face entre le ministre et le leader de l’opposition s’est déroulé sous haute tension, Xavier-Luc Duval accusant Anwar Husnoo de « n’avoir pas accordé l’attention nécessaire » à la famille Beekareea, de n’avoir donné « aucune information » à la mère du bébé, et ce malgré ses sollicitations, et d’avoir « seulement accusé réception de la lettre » qu’elle avait adressée au ministère. Il s’est dit « étonné » que la mère n’ait jamais été consultée et s’est demandé si c’est dû au fait que le père du bébé est un « waiter ». Anwar Husnoo a accusé le leader de l’opposition de faire de la « “cheap politics” sur le malheur des autres ». La pression s’est exacerbée lorsque le député Arvin Boolell a accusé le ministre de « misleading the house ». La Speaker a fait comprendre à ce dernier qu’il faisait « des accusations graves » qu’il devrait « substantiate ». La séance s’est terminée alors que le ministre affirmait qu’il n’avait « rien à cacher », que « tous les soins nécessaires ont été apportés » au bébé et qu’une deuxième enquête « sera initiée sur les circonstances de sa mort ». De plus, il a insisté sur le fait que dans des cas similaires, « il ne faut faire ni échographie ni examen post mortem ». Dans un moment de confusion, après l’exercice de la PNQ, l’expression « gopia » a été entendue à plusieurs reprises sur les bancs de l’opposition.

Dans son interpellation, le leader de l’opposition voulait savoir si, par rapport aux services prénatal et néonatal dans les hopitaux publics, il pouvait dire si les parents de l’enfant Beekareea avaient soumis une protestation écrite au ministère à la suite du décès de leur enfant le 13 avril dernier à l’hôpital Jawaharlal Nehru. Il lui a également demandé de dire si une enquête avait été initiée, si des actions disciplinaires avaient été prises et si, à la lumière des différents rapports, il comptait revoir les services prénatal et néonatal.
Dans le cas du petit Beekareea, le ministre s’est lancé dans une longue explication. C’est ainsi qu’il a affirmé que Tariq Houssen Beekareea a demandé pourquoi une césarienne n’avait pas été pratiquée sur sa femme au lieu de procéder à un accouchement normal le 12 avril 2018. Le ministre a indiqué que le directeur régional de la santé a procédé à une enquête préliminaire le 27 avril et a soumis un rapport au ministère, lequel « indiquait clairement que lors de l’admission en salle, et au moment du travail, qui était du 12 au 13 avril, il n’y avait aucune indication préalable » en vue d’une césarienne. « Lorsque le col de l’utérus était complètement dilaté, il n’y avait aucune évidence de “foetal distress”. »
Dans ce cas, l’accouchement par voie normale s’est accéléré et l’équipe médicale de l’unité des soins intensifs néonatals était sur place pour prendre en charge le nouveau-né. Lors de la naissance du bébé, la présence d’une “tight loop of umbilical cord” a été trouvée autour du cou, qui a été immédiatement libérée pour faciliter l’accouchement. Or, cette condition « ne peut être connue d’avance », selon le ministre.

Anwar Husnoo a insisté sur le fait que le bébé a reçu « tous les soins appropriés » par une équipe formée de l’unité des soins intensifs néonatals. Le traitement s’est poursuivi dans cette même unité. « Les conditions sont restées mauvaises et, malheureusement, le bébé s’est effondré. » La réanimation a été effectuée et, « malgré toutes les mesures de réanimation, le bébé a été déclaré mort ». Et de poursuivre : « Malgré toutes les mesures appropriées qui ont été prises, mon ministère a déjà lancé une enquête indépendante approfondie, qui débutera bientôt.

Le leader de l’opposition, dès le début de la séance de questions supplémentaire, a fait pression sur le ministre pour connaître les raisons pour lesquelles il n’y a eu « aucune communication entre son ministère et la mère » du bébé trois mois après son décès. Ce à quoi le ministre a répondu qu’il voulait « avoir tous les faits sur les raisons exactes du décès » du nourrisson. Il est revenu à plusieurs reprises sur les enquêtes effectuées et sur celle qui sera entreprise. Au fil des questions, le leader de l’opposition a voulu savoir pourquoi, au moment de l’accouchement, aucun gynécologue n’était présent, faisant ainsi état d’un appel téléphonique adressé au gynécologue qui était de garde « et qui a refusé de descendre à l’hôpital, préférant donner des instructions par téléphone ». Or, une heure après, l’enfant est décédé. Ainsi Xavier-Luc Duval a aussi voulu savoir si des mesures disciplinaires seront prises à son encontre. Il s’est également interrogé sur l’absence d’autopsie.

Le ministre a insisté sur le fait que « tous les soins nécessaires ont été accordés à l’enfant » et qu’il n’y a « jamais d’autopsie dans des cas similaires ». Le leader de l’opposition a alors cité le protocole recommandé par le Royal College of Surgeon dans des cas identiques. Ce à quoi le ministre a rétorqué qu’il compte 20 ans d’expérience en tant que pédiatre et qu’il « sait » ce qu’il dit.
À un certain moment, le député Rutnah a demandé au ministre si une échographie avait auparavant été effectuée sur la mère. Mais le ministre a répondu qu’il n’y avait pas lieu d’en pratiquer. De son côté, le député Arvin Boolell a lancé qu’il y avait bel et bien une « foetal distress ».

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