PNQ – RS 60 MILLIARDS DE LA BOM – Padayachy : « Une mesure pour sauver le système bancaire »

  • XLD : « Notre problème n’est pas le transfert, mais la nécessité de dire la vérité »
  •  « La vérité est que le déficit budgétaire est de 19,2% du PIB et la dette de 102% »

Le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, a réaffirmé hier que les Rs 60 milliards obtenues de la Banque de Maurice « ne peuvent être comptabilisées comme une dette publique ». Il répondait à la Private Notice Question du leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval. Ce dernier avait demandé « si en ce qui concerne la contribution exceptionnelle de Rs 60 milliards de la BOM au budget, il précisera le traitement de celle-ci par rapport au déficit budgétaire et à la charge du secteur public au cours de l’exercice 2020-2021 ».
S’appuyant sur la thèse d’une mesure non-conventionnelle dans un contexte exceptionnel lié à la pandémie, le ministre des Finances déclare : « il n’y a jamais eu et il n’y aura pas d’accord de prêt. Et de ce fait, il n’y a pas d’obligation de repaiement et donc pas de calendrier de paiement ni d’intérêt à verser ». Et de préciser que, selon le FMI, ce transfert de la BOM « n’est pas un prêt ».

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Il ajoute que dans les comptes du gouvernement, les Rs 60 milliards sont réparties comme suit : d’une part, Rs 33 milliards comme revenus récurrents; et d’autre part, Rs 27 milliards comme revenus d’investissement. « Ce traitement comptable n’a jamais été remis en question lors des débats budgétaires. Maintenant que nous sommes en train de sortir de la crise, certains, toujours les mêmes, veulent réécrire l’Histoire. Ils veulent faire croire que c’est un déficit. Or, si cela était le cas, la conséquence aurait été une augmentation de la dette publique », a déclare Renganaden Padayachy.

Le ministre avait auparavant longuement expliqué le contexte économique dans lequel la Banque de Maurice avait accordé cette contribution. Il a noté que la contraction économique en 2020 était de 14,9% et que sans les mesures « nous aurions été les tristes témoins d’une vague de défauts de paiement et de faillites qui auraient entraîné une explosion du chômage. En brisant de la sorte notre capacité de production, le spectre des 100 000 chômeurs, de l’hyperinflation et de plus de 30% de nos entreprises en faillite aurait été une réalité de même que l’effondrement de notre système bancaire et le chaos économique, financier et social ».Il a ajouté que «cC’est dans le but de protéger le système bancaire, que la Banque de Maurice a pris la décision d’apporter une contribution exceptionnelle au Gouvernement à hauteur de Rs 60 milliards. »

Toutefois, la seconde partie lors des échanges de la PNQ s’est révélée être un dialogiue de doirds avec les deux protagonistes campant sur leurs positions respectives.  Ainsi, Xavier-Luc Duval a souligné que les Rs 28 milliards du montant de Rs 60 milliards seront amorties sur les bénéfices futurs dans les livres de la Banque de Maurice. À quoi, Renganaden Padayachy a répondu que la Banque de Maurice a utilisé des instruments non-conventionnels. Or, la BOM a pour mission de protéger le système bancaire.
« On était face à l’effondrement du système bancaire. C’est dans le but d’empêcher cela que la BOM a décidé de faire une contribution de Rs 60 milliards. Ainsi, la BOM a décidé de puiser dans ses futurs dividendes without you agreeing to it or signing one little bit of paper. The audit of the BOM will be very happy to hear that », a riposté le leader de l’opposition.

Pour lui, « le problème n’est pas le transfert d’argent, mais la nécessité de dire la vérité à la nation. Il faut leur dire la vérité au sujet du déficit budgétaire parce qu’on la cache à la population. Rs 32 milliards ont été traitées comme des revenus réduisant considérablement le déficit budgétaire. Rs 18 milliards ont été prises après le budget l’année dernière comme un moyen de financement. Comment voulez-vous que la population vous traite sérieusement ? »

Et au Grand Argentier de répondre : «je n’ai pas besoin que le leader de l’opposition me traite sérieusement. Nous avons un mandat électoral pour gouverner pour sortir de cette crise. Nous sommes dans une période de crise exceptionnelle. Nous avons connu une des plus graves crises qu’on ait jamais connues et, dans le monde, on a pris des mesures non conventionnelles ».Il a cité l’exemple de la Reserve Bank of India, qui a emboîté le pas à la Banque de Maurice de façon similaire.

Pour Xavier-Luc Duval le déficit budgétaire est estimé en réalité à 19,2% et le ratio de la dette publique dépasse les 100% du PIB, soit 102%. « Malheureusement, vous ne l’admettez pas, c’est la raison pour laquelle nous sommes condamnés par Moody’s, par le FMI et la Banque mondiale », rajoute Xavier-Luc Duval.

Finalement, le leader de l’opposition a souligné que le FMI a demandé que la législation régissant la Banque Centrale soit amendée pour prévenir d’autres transferts exceptionnels qui entraînent la dépréciation de la roupie. Il s’est demandé si le ministre des Finances compte venir de l’avant avec les amendements préconisés par le FMI.

« Le FMI n’est pas d’accord avec l’utilisation de certains ingrédients dans notre recette. Nous avons, en tant que patriote, le devoir de résoudre une crise sans créer d’autres crises », a concédé le ministre des Finances, qui a terminé en accusant le leader de l’opposition de faire « de la basse politique ».

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